Le pouvoir de la foi dans la pensée

La science et la religion peuvent avoir leurs points de divergence, mais une chose est indéniable : la spiritualité apporte de nombreux bénéfices à la santé. Partant de cette constatation, beaucoup de scientifiques recherchent des explications sur comment l’interaction entre la foi et la religion peut agir sur le corps physique et émotionnel, et mener à l’amélioration du bien-être.

Les recherches actuelles montrent que les personnes qui fréquentent des services religieux ont un risque de mort moindre dans une période d’un an que celles qui ne les fréquentent pas. Une autre recherche montre que les personnes qui croient en un Dieu bon et généreux améliorent leurs situations cliniques plus rapidement que celle qui croient en un Dieu punitif.

L’influence réciproque entre la spiritualité et la santé est le thème d’une édition de la revue américaine Time. Dans l’édition de février, 25 pages traitent de la biologie de la croyance, comment le cerveau agit dans les moments des pratiques religieuses, et présente des interviews de médecins renommés qui se dédient à l’étude des phénomènes religieux et la santé. Nous reprenons ci-après quelques points saillants du reportage.

Foi et longévité – La croyance en Dieu et la foi religieuse améliorent la santé. Pour prouver cette affirmation, le démographe social Robert Hummer, de l’Université du Texas, étudie depuis 1992 le bien-être physique, social et émotionnel de personnes qui fréquentent des services religieux. Le résultat de ses recherches est que les personnes qui n’ont jamais fréquenté une quelconque activité religieuse présentent un risque deux fois plus élevé de mourir dans une période de huit ans que celles qui en fréquentent hebdomadairement. Une analyse similaire a été faite par le médecin chirurgien Daniel Hall, de l’Université de Pittsburgh : la fréquence religieuse ajoute deux ou trois années à notre vie. Ces vérifications prouvent que le contact avec quelque chose de plus grand permet à notre émotionnel et notre spirituel de faire partie d’un contexte, dans lequel la foi est un facteur qui procure le bien-être général.

A l’Université du Michigan, le sociologue Neal Krause a également mené une recherche abordant l’ampleur des bénéfices de la religion pour les personnes, et a conclu que toutes celles qui appartiennent ou participent à une communauté religieuse se renforcent lorsqu’elles reçoivent un appui social. De plus, les personnes qui manifestent des sentiments de gratitude envers les bonnes choses qui arrivent dans leur vie ont un indice réduit de situations dépressives. Une autre étude a permis à Krause de montrer clairement que les personnes qui croient que leur vie a un sens, un but, vivent plus longtemps que celles qui ne cultivent pas ce sentiment.

Pouvoir de la prière – Pour beaucoup, la prière est l’élément de la religion qui est le plus lié à la santé. De nombreux théologiens croient au pouvoir de la prière invocatrice pour guérir les malades, et plusieurs scientifiques ont commencé à porter de l’attention à ce moyen. Depuis l’an 2000, plus de six mille études ont été publiées sur ce thème. Certaines d’entre elles ont été subventionnées par la Templeton Foundation, qui a pour priorité de resserrer les points communs entre la science et la religion.

Cette croyance dans la prière invocatrice n’est pas nouvelle : en 1872, Francis Glaton, anthropologue et mathématicien anglais qui a créé le concept de l’eugénie et l’un des décodeurs des empreintes digitales, considérait déjà que les monarques vivaient davantage que le reste de la population par le fait que des millions de personnes priaient quotidiennement pour la santé des rois et des reines – il est clair aussi que, par le manque de règles alimentaires et le sédentarisme, ils ne vivaient pas toujours autant ni avec la même qualité qu’aujourd’hui.

Après avoir discuté avec des médecins qui examinaient si le pouvoir de la prière pouvait de fait guérir des patients, la sociologue Wendy Cadge, studieuse de l’intersection entre religion et médecine dans la société américaine actuelle, a étudié les recherches faites sur la prière invocatrice depuis 1965, année où ont été publiées les premières recherches sur le thème dans la littérature médicale américaine. Cadge a évalué 18 études menées entre 1965 et 2006. En général, ces études donnent une vision fascinante sur le changement dans le contexte démographique religieux américain et l’évolution des idées sur la relation médecine – science médicale. Les études faites dans les années 60 étaient exclusivement basées sur l’optique protestante, alors que les plus récentes reflètent la pluralité culturelle qui embrasse d’autres croyances, incluant entre autres les religions chrétiennes, judaïque, bouddhiste.

Dans un long article sur la prière, la foi et la spiritualité sous l’optique islamique, le médecin endocrinologiste Shahid Athar, d’Indianapolis, ajoute : « Comment devons-nous dispenser la bénédiction de la spiritualité à nos patients ? Nous devons prendre le temps de les écouter. Nous devons être amicaux et des partenaires fidèles dans les soins de santé. Nous devons comprendre ce qui se passe dans leurs vies, et cela comprend non seulement leurs foyers, mais aussi leurs emplois et leurs relations avec d’autres personnes. Nous devons parler avec eux de leur spiritualité et essayer de les convaincre que Dieu les aime – même dans les moments les plus désespérés – et s’occupe d’eux. Nous devons offrir de l’espoir, et pas seulement des statistiques sur les probabilités de résultats des traitements. Nous devons les encourager à prier et prier avec eux ou pour eux. Ces efforts seront remarqués. Le patient se sentira motivé pour sa récupération. Il sera plus enclin à accepter des résultats négatifs, le cas échéant, et sera probablement mieux préparé à l’instant final. »



03/03/2012
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