Étude sur les passes magnétiques
ETUDE SUR LES PASSES MAGNÉTIQUES
Clarice Seno Chibeni
1. Introduction - Les Passes
« Et il implorait, en disant : Ma fille est en train de mourir ; viens et impose-lui les mains pour qu’elle guérisse et vive » - Marc 5 : 23.
« Jésus imposait les mains sur les infirmes et leur transmettait les bienfaits de la santé. Son pouvoir connaissait les moindres déséquilibres de la Nature ainsi que les recours pour restaurer l’harmonie indispensable.
« Aucun acte du Maître Divin n’est sans signification. Connaissant cette vérité, les apôtres se sont mis à imposer fraternellement les mains au nom du Seigneur et devenaient ainsi l’instrument de la Miséricorde Divine.
« Actuellement, dans le Christianisme rajeuni, nous avons de nouveau le mouvement secouriste du Plan Invisible, à travers l’imposition des mains. Les passes représentent la continuité de l’effort du Maître pour atténuer les souffrances du monde. Ce sont des transfusions de forces psychiques dans lesquelles de précieuses énergies spirituelles passent des messagers du Christ vers les passistes et les infirmes.
« Il serait audacieux de la part des nouveaux disciples d’espérer avoir des résultats tant sublimes que ceux de Jésus auprès des paralytiques, des perturbés et des agonisants.
« Le Maître sait lorsque nous apprenons à savoir. Il ne faut pas oublier notre leçon, continuant, à notre tour, le travail de l’amour au travers de mains fraternelles.
« Les services providentiels de Jésus pourront être appliqués où on trouvera une attitude mentale sincère tournée vers le bien.
« Peu importe la formule extérieure. Nous devons savoir que le bien peut et doit être administré en son nom.»
Emmanuel (Caminho, Verdade e Vida, cap 153).
2. Les passes et le concept de guérison
L’Organisation Mondiale de la Santé considère que la santé est le complet bien-être physique, mental et social. Nous, spirites, adhérons à cette définition ; sauf que nous admettons que toute maladie, de n’importe qu’elle gravité qu’elle soit, a une origine spirituelle. L’action morale déséquilibrée de l’Esprit affecte le périsprit ; et le périsprit est intimement lié au corps physique, sa désharmonie vibratoire affectera la chair, et la maladie apparaîtra.
Dans son essence profonde, la passe est la mobilisation active de notre amour en faveur du bien de nos frères. Jésus, le Divin Modèle, nous a enseigné à le faire dans divers, et bien connus, passages de sa vie. Dans l’introduction de ce texte, Emmanuel commente le cas de Jairo, qui animé par une foi ardente, va implorer à Jésus d’imposer les mains sur sa fille en état de mort apparente. Répondant à sa demande, Jésus va chez lui et rend la santé à la fille de Jairo.
Dans le verset 9 du dixième chapitre de son Evangile, Lucas écrit d’importantes recommandations que Jésus fait à ses disciples : « Soignez les infirmes qu’il y aura, et dites-leurs : Le règne de Dieu est arrivé à vous. » nous comprenons que le Maître se reportait à deux manières de soigner :
1. Les recours magnétiques bénéfiques, rétablissant le corps : les passes.
2. Les recours de l’enseignement, rendant possible la guérison intégrale et définitive de l’homme, surpassant toutes les thérapies existantes dans le monde. Pratiquement tous les grands auteurs spirites ont donné beaucoup d’attention aux passes et à la question de la santé intégrale de l’être humain. Voilà quelques passages significatifs sur ce sujet :
o Les passes ne sont pas seulement une transfusion d’énergies animiques. Elles sont aussi un stabilisateur idéal de la pensée, l’aide efficace de tous les traitements. (André Luiz.)
o Pour éviter toutes récidives, il faut que le remède spirituel attaque le mal à sa base (...), il est nécessaire de traiter, en même temps, le corps et l’âme. (Prince de Hohenlohe, R.S. 1867.)
o Le plus grand des miracles que Jésus a faits, celui qui atteste véritablement sa supériorité, c’est la révolution que ses enseignements ont opérée dans le monde, malgré l’exiguïté de ses moyens d’action. (Kardec, La Genèse, cap.15, 63.)
Nous savons que cette « révolution » à laquelle Kardec se réfère, est l’enseignement de l’amour, du bien, de la fraternité et de toutes les autres vertus issues de ces beaux enseignements qui établissent le Règne de Dieu dans notre Esprit. Comment envisager la guérison de nos déséquilibres organiques et spirituels, si nous sommes encore orgueilleux et égoïstes ? Comment soigner l’ulcère, les allergies, l’arthrite déformante, le coeur déréglé, si la haine et les cris de colère résonnent encore dans notre âme ? Comment mettre fin à l’anxiété, la dépression et toutes les désharmonies si nous nourrissons toujours la rancoeur, la jalousie, l’envie, de sombres pensées ? Pourquoi la douce vertu de la sérénité ne s’est-elle pas installée dans nos coeurs ? Comment pouvons-nous prétendre avoir l’équilibre physique et psychique, si nous vivons en guerre avec la société, avec les voisins, avec la famille, avec nos collègues de travail ? Même dans le Centre Spirite, combien de fois nous sommes-nous laissés envahir par des sentiments contraires à ceux que Jésus nous a enseignés ? Comment pouvons-nous être heureux et sain, si les luttes pour le pouvoir matériel nous absorbent toutes nos énergies ?
o En plus d’être une libération des douleurs, des souffrances, des infirmités, les trésors spirituels sont aussi des passeports pour les lieux célestes, comme l’a promis Jésus, qui est parti pour préparer la place au « ciel » à ceux qui suivront ses enseignements (Jean 14 : 1-3).
Où trouver la santé si nous absorbons les venins des drogues, de l’alcool, du tabac, sans compter les excès d’alimentation, du sexe et bien d’autres ? Comment suivre les préceptes sublimes de Jésus – aimer son prochain -, si nous ne sommes pas capables de nous aimer nous même, nous enfonçant dans les vices et les passions qui épuisent notre harmonie organique ? Tant que nous ne suivrons pas l’exemple de Jésus, les recours de la médecine de la Terre et du Ciel auront peu de valeur. En suivant les chemins du Seigneur, nous aurions moins besoin d’hôpitaux, d’hospices, d’asiles, de crèches, de prisons...
La grande guérison proposée par le spiritisme se résume à un sérieux et ample programme d’illumination interne, appuyé par la pratique du bien dans le mode de vie chrétien.
3. Les passes et la finalité du Centre Spirite
Le Centre Spirite – unité fondamentale du Mouvement Spirite -, « pour bien comprendre ses objectifs, il doit être le noyau d’étude, de fraternité, de prière et de travail, ayant pour base l’Evangile de Jésus, à la lumière de la Doctrine Spirite ». Le dévier de cela, c’est le compromettre par rapport à la cause qu’il prétend servir. Editorial du Reformador, mars 1992.
Les passes ont été ajoutées aux pratiques du spiritisme comme étant un auxiliaire des recours thérapeutiques normaux. C’est un moyen et non la finalité du spiritisme. Cependant, beaucoup de gens vont au Centre Spirite seulement à la recherche de la guérison de leurs maux physiques, psychologiques et des perturbations dites « spirituelles ».
Généralement ces personnes qui agissent de la sorte sont nos frères qui ignorent les fondements du spiritisme. Beaucoup voient dans le spiritisme une religion de plus créée par Kardec. D’autres craintifs, pensent que le spiritisme est seulement la médiumnité, qui établirait une liaison avec « les âmes de l’autre monde ». D’autres encore, l’associent à la guérison, et même à des formules mystiques pour résoudre des problèmes financiers, conjugaux, etc. Il y a ceux qui, sans rien connaître, vont prendre des passes fréquemment, par habitude, même sans en avoir besoin. Tout ceci est la conséquence de l’ignorance doctrinaire, d’interprétations personnelles, de la propagation de concepts erronés. Le Centre Spirite a pour devoir, à travers ses travailleurs, d’éclairer ceux qui veulent en connaître plus sur le spiritisme.
Bien orienté, le Centre Spirite est un rayon de lumière sur la Terre, illuminant le savoir et l’amour, la raison et le sentiment. Alors il sera en même temps :
o Ecole – qui permettra à l’être humain, par l’étude constante et disciplinée, d’assimiler les lois divines qui régulent le destin.
o Hôpital - où sont secourus les accidentés de l’âme à travers les recours magnétiques et spirituels, comme les passes, l’eau magnétisée, la prière, la désobsession, les mots d’espoir et d’encouragement, l’étude évangélique et doctrinaire.
o L’atelier de travail du bien – où, aidant son prochain en manque, l’être s’aide lui-même, apprenant à appliquer les valeurs chrétiennes, la vraie charité, telle qu’elle est définie dans la réponse à la question 886 du « Livre des Esprits » : « Bienveillance pour tout le monde, indulgence pour les imperfections d’autrui, pardon des offenses ».
Souvent, c’est la foi aveugle qui amène les personnes à demander des passes. Elles ne connaissent pas leurs mécanismes, leurs effets et leurs applications. La foi aveugle est mystique. La vraie foi est une force qui attire et fixe les énergies bénéfiques.
Le spirite possède les éléments nécessaires pour éclaircir les personnes sur le mécanisme des passes. Elles n’ont rien de surnaturel. Elles se font sur la base de lois naturelles qui régulent l’action des fluides responsables pour tous les phénomènes spirituels. Il existe diverses lois qui régissent les phénomènes de la matière, du monde corporel. La science officielle, qui a pour but exclusif l’étude de la matière, ne peut pas expliquer les passes.
Pour comprendre les mécanismes des passes il est important d’étudier les fluides et leurs lois, ce qui oblige l’analyse du périsprit, ses fonctions, ses propriétés. Tout ceci se trouve dans les oeuvres de base d’Allan Kardec, notamment dans le chapitre 14 de « La Genèse », ainsi que dans l’oeuvre d’André Luiz, Léon Denis, Yvonne Pereira, Philomèno de Miranda, etc.
Du point de vue « technique », la passe est une action orientée de certains fluides. Son application se fait de périsprit à périsprit. Et, parce que le périsprit est lié au corps physique cellule à cellule, il exerce sur lui des influences prépondérantes. On comprend mieux alors, le bien être qui découle de l’action d’une passe. L’énergie salutaire donnée au périsprit est retransmise au corps, dans les organes infirmes, par un procédé de résonance. C’est pour cela que le passiste n’a pas besoin de toucher le corps du patient.
Dans le chapitre 14 de « La Genèse », il y a une explication claire sur la manière dont se fait cette transmission de fluides. Voyons ce passage :
? Le fluide universel est, comme on l’a vu, l’élément primitif du corps charnel et du périsprit, qui n’en sont que des transformations. Par l’identité de sa nature, ce fluide, condensé dans le périsprit, peut fournir au corps les principes réparateurs ; l’agent propulseur est l’Esprit, incarné ou désincarné, qui infiltre dans un corps détérioré une partie de la substance de son enveloppe fluidique. On note la référence de l’action du périsprit dans la passe : « une partie de la substance de son enveloppe fluidique » qui est le périsprit. Continuons le texte :
? La guérison s’opère par la substitution d’une molécule saine à une molécule malsaine. La puissance guérissante sera donc en raison de la pureté de la substance inoculée ; elle dépend encore de l’énergie de la volonté, qui provoque une émission fluidique plus abondante et donne au fluide une plus grande force de pénétration, enfin, des intentions qui animent celui qui veut guérir, qu’il soit homme ou Esprit. Les fluides qui émanent d’une source impure sont comme des substances médicales altérées. Un peu plus loin, au paragraphe 33, Kardec énumère les diverses manières de comment l’action fluidique peut se produire :
? 1° Par le fluide même du magnétiseur ; c’est le magnétisme proprement dit, ou magnétisme humain, dont l’action est subordonnée à la puissance et surtout à la qualité du fluide. Il s’agit de la passe qui vient seulement du passiste incarné (magnétiseur). C’était le recours utilisé par Jésus pour rétablir la santé aux infirmes. La force fluidique, pénétrante, pure au plus haut degré, sortait de lui-même. Dans son livre « Notre Pain » Emmanuel nous a légué une page intitulée « Magnétisme de Jésus », qui élucide beaucoup sur la grandeur de son magnétisme.
? 2° Par le fluide les Esprits agissent directement et sans intermédiaire sur un incarné, soit pour guérir ou calmer une souffrance, soit pour provoquer le sommeil somnambulique spontané, soit pour exercer sur l’individu une influence physique ou morale quelconque. C’est le magnétisme spirituel, dont la qualité est en raison des qualités de l’Esprit ; c’est la passe qui provient uniquement des Esprits désincarnés. Tout le monde reçoit les médicaments « du Ciel ». Combien de guérisons, combien d’améliorations, combien d’espérance se répandent par les effluves des missionnaires du Monde Supérieur ! Même ceux qui n’ont pas encore appris à rechercher le recours des passes sont sans cesse secourus par nos Supérieurs, au foyer, dans le tumulte de la rue, dans le silence de l’hôpital, dans les guerres, en tout lieux.
? 3° Par le fluide que les Esprits déversent sur le magnétiseur, auquel celui-ci sert de conducteur. C’est le magnétisme mixte, semi spirituel ou, si l’on veut, humano spirituel. Le fluide spirituel, combiné avec le fluide humain, donne à ce dernier les qualités qui lui manquent. Le concours des Esprits, en pareille circonstance, est parfois spontané, mais le plus souvent il est provoqué par l’appel du magnétiseur. Dans ce troisième et dernier procédé se trouve la passe « mixte », par lequel coopèrent les Esprits et les incarnés. Et, lorsqu’on parle aujourd’hui des passes dans les Centres Spirites, il s’agit généralement de celles-ci. Le magnétiseur est aussi un médium. Il reçoit pour donner. C’est l’intermédiaire entre les Esprits et l’infirme, participant, en même temps, avec ses propres recours. Souvent l’infirme a besoin de fluides plus « matériels », que les Esprits par eux-mêmes ne peuvent pas fournir. On comprend bien, alors, l’importance de ce type de passes.
Pour compléter l’étude de « La Genèse », lisons les items 1 à 6 du paragraphe 176 du « Livre des Médiums » où Kardec parle des médiums guérisseurs.
1. Peut-on considérer les personnes douées de la puissance magnétique comme formant une variété de médiums ? « Vous n’en pouvez douter ».
2. Cependant, le médium est un intermédiaire entre les Esprits et l’homme ; or, le magnétiseur, puisant sa force en lui-même, ne semble pas être l’intermédiaire d’aucune puissance étrangère ? « C’est une erreur ; la puissance magnétique réside sans doute en l’homme, mais elle est augmentée par l’action des Esprits qu’il appelle à son aide. Si tu magnétises en vu de guérir, par exemple, et que tu invoques un bon Esprit qui s’intéresse à toi et à ton malade, il augmente ta force et ta volonté, il dirige ton fluide et lui donne les qualités nécessaires ».
3. Il y a cependant de très bons magnétiseurs qui ne croient pas aux Esprits ? « Penses-tu que les Esprits n’agissent que sur ceux qui croient en eux ? Ceux qui magnétisent pour le bien sont secondés par de bons Esprits. Tout homme qui a le désir du bien les appelle sans s’en douter, de même que, par le désir du mal et les mauvaises intentions, il appelle les mauvais ».
4. Celui qui ayant la puissance croirait à l’intervention des Esprits, agirait plus efficacement ? « Il ferait des choses que vous regarderiez comme des miracles ».
5. Certaines personnes ont-elles véritablement le don de guérir par le simple attouchement, sans l’emploi des passes magnétiques ? « Assurément, n’en avez-vous pas de nombreux exemples ? »
6. Dans ce cas y a-t-il action magnétique ou influence des Esprits ? « L’un et l’autre. Ces personnes sont de véritables médiums, puisqu’elles agissent sous l’influence des Esprits ; mais ce n’est pas à dire qu’elles soient médiums guérisseurs comme vous l’entendez ». En donnant nos propres énergies nous sommes « magnétiseurs », mais nous pouvons en même temps être des médiums, quand nos recours sont augmentés et enrichis par les Esprits. Des personnes n’étant ni spirites, ni chrétiennes, ne croyant en aucune religion, mais travaillant dans la vibration de l’amour, peuvent aussi donner des fluides guérisseurs à ceux qui en ont besoin, souvent avec l’aide des Esprits, sans qu’ils s’en rendent comptent. Ce qui est important c’est d’être bon, c’est aimer son prochain comme l’a enseigné Jésus.
a) La préparation
Pour avoir de bons résultats, tout travail spirituel a besoin de préparation. Dans le cas des passes magnétiques, il doit y avoir une préparation tant du magnétiseur que du patient. De la part du premier, cette préparation doit être constante, en vue des urgences qui arrivent au Centre Spirite et hors de celui-ci. L’idéal serait que toute application de passes soit précédée d’éclaircissements doctrinaires sur les fluides, la foi, la prière etc. Par l’étude et les réflexions évangéliques l’ambiance se tranquillise et les fluides opèrent de forme adéquate. Au travers de cette préparation, celui qui reçoit les passes apprend à s’améliorer non seulement par les passes, mais aussi par l’élimination de ses imperfections morales, principales causes de ses maux. Ceci est la thérapie en profondeur que propose le spiritisme.
En ce qui concerne le magnétiseur, il n’est pas nécessaire qu’il reçoive avant son travail les «passes de nettoyage », dans le but d’être en meilleures conditions pour appliquer les passes magnétiques. Ce « nettoyage » doit être obtenu par ses efforts personnels à suivre les normes des items 6 et 7. Ce n’est pas en se soumettant à une action momentanée qu’il pourra devenir l’instrument docile et pur des Esprits Supérieurs.
b) Techniques
Questionné sur quelle serait la meilleure technique pour transmettre le magnétisme (O Consolador, n°99) Emmanuel a répondu :
- Les passes doivent obéir à une formule qui fournit le plus haut pourcentage de confiance, non seulement à celui qui les donne, comme à celui qui les reçoit. Nous devons ajouter que les passes sont des transmissions d’une force psychique et spirituelle, dispensant tout contact physique.
Dans son livre « Conduta Espírita » (cap. 28), André Luiz nous dit :
- Rappelez-vous que lors de l’application des passes les gesticulations violentes ne sont pas nécessaires, pas plus que la respiration forte ou de bailler sans cesse (...). La transmission du magnétisme dispense tout recours spectaculaire. Il n’existe pas une technique unique valable pour toutes les applications de passes magnétiques. Ce doit être une action simple, sans gestes étranges, sans formules mystiques. Ce serait un manque d’étude de la Doctrine Spirite que d’adopter des pratiques étranges pour appliquer des passes magnétiques dans un Centre Spirite.
Pour illustrer cet enseignement, voilà quelques attitudes que le médium passiste doit abolir :
- Faire craquer ses doigts, faire trembler ou frotter ses mains ;
- Toucher le patient. Comme nous l’avons déjà dit, les passes ne sont pas données au corps physique. Il est recommandé de garder une certaine distance du patient.
- Le magnétiseur ne doit pas se laisser influencer par les troubles émotionnels ou physiques de certaines personnes. Les influences négatives n’atteignent jamais celui qui est équilibré physiquement et émotionnellement, dominant ses émotions. La loi veut que le bien disperse le mal.
André Luiz conte dans son livre, « Nos Domínios da Mediunidade », que lors d’un travail médiumnique s’est communiqué l’Esprit José Maria, très perturbé, inférieur. La médium qui servit d’intermédiaire s’appelait Celina, qui était comme « une harpe délicate » dans les mains des bienfaiteurs, pour ses vertus morales. André Luiz fut surpris qu’elle soit l’interprète d’une créature aussi perverse. L’instructeur Aulus lui expliqua : « Nous ne devons pas avoir peur des fluides corrompus. Ils reculent instinctivement devant la lumière spirituelle qui les désintègre ». Effectivement, le bien irradié par Celina a désintégré les fluides pernicieux de José Maria. Si la médium n’avait pas été prête, les dégâts auraient été inévitables. Il en est ainsi pour les passes.
- Recevoir des passes après les avoir appliqués, est une pratique dispensable. Beaucoup de magnétiseurs l’emploient parce qu’ils ne connaissent pas les mécanismes fluidiques, ils disent que c’est pour se « débarrasser des mauvaises influences » et se « ressourcer ». Les passes bien appliquées ne fatiguent pas, bien au contraire.
Dans le livre « Conduta Espírita », André Luiz nous recommande « de ne jamais craindre l’épuisement des forces magnétiques ». Le médium passiste est un canal par lequel circulent d’abondantes forces radiantes qui viennent du « Ciel ». Dans son oeuvre, « Nos Domínios da Mediumnidade » (cap.17), ce même auteur relate un dialogue de son ami Hilário Silva avec l’Instructeur Aulus. Hilário demandait si les travailleurs incarnés qu’ils examinaient et qui donnaient des passes, ne pourraient pas s’épuiser. Voilà la réponse : « Absolument pas. Tout comme nous, ils sont dans la condition de bénéficiaires qui reçoivent pour donner. La prière, avec la reconnaissance de nos limitations, nous met en position de simple lien d’une chaîne de secours, dont l’orientation est faite par nos supérieurs. Nous sommes ici, dans cet endroit consacré à la mission évangélique, sous l’inspiration de Jésus, comme des prises de courant, laissant passer une force qui ne nous appartient pas et qui servira à la production de l’énergie et de la lumière. »
- Quant à la durée des passes, on comprendra qu’elle ne soit pas fixe. Il revient au magnétiseur d’utiliser le bon sens et l’inspiration du moment. Appliquer longtemps, principalement sur des enfants, n’est pas confortable et peut irriter. Il n’est pas conseillé non plus d’accumuler des fluides sur une seule partie du corps.
6. Le magnétiseur : obligations morales
Qui peut magnétiser ?
C’est la première question qui se pose quand on pense à la programmation des passes magnétiques dans les Centres Spirites. La connaissance de la nature et des mécanismes des passes nous permet de dire que toutes les personnes saines pourraient, en principe, appliquer les passes. Toutes possèdent des fluides, en divers degrés, naturellement, qui peuvent être actionnés par l’amour vers ceux qui souffrent. Mais pour nous qualifier vraiment comme bon magnétiseur, nous avons besoin de faire beaucoup d’efforts, d’avoir beaucoup de volonté active, beaucoup de discipline pour acquérir certaines conditions de base.
En commentant le passage évangélique de Mathieu 8 :17, Emmanuel fait remarquer l’importance de la pureté des sentiments de Jésus lorsqu’il soignait, ajoutant que nous devons faire les mêmes efforts pour appliquer les passes, même que nous soyons à une distance immense de la condition du Christ :
- Si vous voulez garder les avantages des passes, qui est un acte sublime de fraternité chrétienne, purifiez les sentiments et le raisonnement, le coeur et le cerveau. (Segueme, cap. « O passe »)
Au chapitre 19 du livre « Missionários da luz », de André Luiz, nous trouvons ces paroles significatives de l’Instructeur Alexandre :
« Le magnétiseur, sur la Terre ou ici dans notre sphère, a besoin de se dominer lui même, d’avoir un équilibre spontané des sentiments ; un fort amour pour le prochain ; une grande compréhension de la vie ; une foi vigoureuse et une profonde confiance dans le Pouvoir Divin. »
Nous voyons ici, l’immense gamme des qualités requises pour tous ceux qui veulent donner des fluides de réconfort aux nécessiteux. Continuant :
« Je dois dire aussi, que ces vertus demandées, dans notre plan, sont des exigences indispensables, alors que sur le plan physique, la bonne volonté sincère peut souvent remplacer certaines déficiences, ce qui justifie l’assistance spirituelle donnée aux magnétiseurs incarnés qui sont loin de posséder toutes ces qualités. Appliquer des passes est un travail d’équipe. Il est courant que les magnétiseurs incarnés aient plus de déficiences que les désincarnés qui sont, en général, plus conscients de leurs devoirs et de la délicatesse de la tâche. Ce travail ne pouvant pas être contrarié, puisque le bien du prochain est en jeu, les déficiences peuvent être aidées par les Esprits, quand il y a de notre part une bonne volonté et un désir sincère d’aider. »
Méditant sur cela, nous voyons comme il faut lutter pour nous améliorer intégralement ! Accompagnant le dialogue entre André Luiz et Alexandre :
« - Même si le magnétiseur incarné a peu de valeur, il peut être aidé ?
- Absolument (...) Du moment que son intérêt pour l’acquisition du bien sacré soit au dessus des préoccupations transitoires, il peut espérer un progrès incessant de ses facultés magnétiques, pas seulement par ses efforts personnels, mais aussi par le concours mérité de ses Supérieurs Spirituels.
Quelle réponse profonde ! Au début, Alexandre affirme : « Absolument », ajoutant cependant que l’intérêt du passiste pour s’améliorer est plus important que de s’attacher aux choses du monde. Nous avons observé que ceci n’arrive pas toujours et souvent la lutte pour la spiritualisation est mise de côté.
Dans, « Nos Domínios da Mediunidade » D’André Luiz, lors d’un dialogue entre Hilário et l’Instructeur Aulus, il est dit :
« - Ce qui veut dire que dans une maison comme celle-là (un Centre Spirite) il y a des collaborateurs spirituels répertoriés, comme ça se fait pour des médecins ou des infirmiers dans un hôpital terrestre ?
- Parfaitement. Chez les hommes comme chez nous, qui sommes loin de la perfection spirituelle, le succès du travail demande de l’expérience, des horaires, de la sécurité, de la responsabilité de la part de celui qui veut servir.
- Et les médiums, ils sont toujours les mêmes ?
- Oui ; cependant, en cas d’impossibilité réelle, ils peuvent être remplacés, bien que dans ces circonstances il se produit de petits dommages provenant de l’adaptation naturelle. »
Un peu plus loin :
« - Nos amis (les médiums) sont préparés pour le travail, par la prière ?
- Sans aucun doute. La prière est un prodigieux bain de forces car le courant mental qu’elle attire est vigoureux. A travers la prière, les médiums expulsent de leur monde intérieur les ombres provenant de leurs activités communes et des luttes quotidiennes, absorbant ainsi de notre plan, les substances rénovatrices qui leur permettront d’agir avec efficacité en faveur du prochain. De cette manière ils aident et sont aidés sérieusement. »
Combien d’enseignements pour le magnétiseur ! Combien de conseils pour se préparer à donner les fluides ! Aulus affirma que appliquer des passes doit être fait avec la même responsabilité qu’un médecin qui opère dans un hôpital terrestre. Nous trouvons importante la référence au répertoire des collaborateurs de ‘l’hôpital’ du Centre Spirite.
Comme sont graves les conséquences de l’absence du magnétiseur qui devait appliquer les passes ! Tout était programmé pour que ses fluides soient utilisés, les Esprits comptaient sur lui, mais... Le remplacement de dernière heure provoque d’inévitables dégâts. Sachant cela, il est important que le passiste s’absente seulement pour des motifs exceptionnels.
Un autre point fondamental du texte est la nécessité qu’a le magnétiseur à recourir à la prière, comme un moyen d’illumination pour écarter du monde intérieur d’éventuelles pensées inférieures, provenant des activités quotidiennes, et s’imprégner des substances régénératrices des bons Esprits, dans le but d’aider efficacement les infirmes.
Sur les bases de la vaste littérature spirite à ce sujet, nous allons essayer d’énumérer quelques mesures que le magnétiseur doit suivre dans sa vie de tous les jours et lors de l’application des passes :
a) L’Etude
Dans l’introduction du « Livre des Esprits », dans la première partie du « Livre des Médiums » et dans d’autre oeuvres, Allan Kardec met en valeur l’importance de l’étude permanente du spiritisme, présentant diverses suggestions sur la manière dont elles doivent être faites. Il y a beaucoup de différences entre lire un texte et l’étudier, en méditant sur son contenu. Dans le cas des passes, il est important de connaître spécialement leur nature, leur mécanisme, leurs effets. Dans le chapitre 14 du « Livre des Médiums » Kardec demande si le pouvoir de guérison peut être transmis. Et les Esprits répondent : « Le pouvoir, non ; mais la connaissance des choses nécessaires pour l’exercer si on la possède ».
Dans le chapitre 19 de « Missionários da Luz », nous trouvons encore l’exposition de concepts notables sur la valeur de la connaissance pour le bon déroulement des tâches spirites. L’absence d’étude signifie la stagnation, pour n’importe quel travail. L’étude méthodique du spiritisme réveille en nous le désir d’aimer, pardonner toujours, l’envie d’incorporer dans notre âme les vertus évangéliques, essentielles pour une vie heureuse.
b) Discipline
Par le travail discipliné, le spirite trouve le temps pour assumer tous ses devoirs et être plus assidu et ponctuel dans ses responsabilités au Centre Spirite. Il faut se rappeler que les tâches spirituelles ne sont pas mécaniques. L’ouvrier, lui, arrive à l’usine, branche ses machines et tout commence à fonctionner. Les activités spirituelles, elles, ont besoin de préparation intime, de méditation, d’être serein physiquement et mentalement. Le respect de la programmation établie pour les travaux des passes magnétiques est indispensable. Ne pas venir ou arriver en retard désorganise le rythme harmonieux des activités.
c) Amour
Prendre l’amour comme base de vie. Il est le plus grand propulseur de notre progrès, nous amenant vers les sommets où nous attendent la paix et la félicité.
d) Patience
La patience est une vertu indispensable à celui qui se dispose à accueillir ses semblables nécessiteux et dans la douleur, qui arrivent souvent au Centre Spirite en totale désharmonie psychique. La délicatesse et la douceur sont les filles de la patience. Ecouter avec patience celui qui est déséquilibré, ou qui ne connaît pas les mécanismes spirituels, est un pas de fait vers le traitement de beaucoup de maux. Le bon travailleur spirite doit acquérir l’excellente habitude d’écouter plus que de parler. Le spirite doit « parler » surtout avec le coeur, irradiant le bien.
e) Vivre chrétien en permanence
Il est bon d’être généreux, mais il est meilleur encore d’être généreux en permanence dans toutes nos attitudes. Dans les bons moments, il est facile d’être chrétien. Mais lorsque nous sommes testés par des personnes difficiles, les cris de colère, la critique qui blesse, les pensées moins nobles envahissent notre âme, qui n’est pas loin de l’irrationalité. Les conséquences seront les troubles incommodes de la dépression, du suicide, des procédés obsessifs cruels.
f) Equilibre émotionnel
Il est difficile d’avoir un équilibre émotionnel, mais il peut se conquérir. Pour cela il est nécessaire de ne pas s’épuiser dans les rancunes excessives, les passions, les craintes, le nervosisme, etc. Ce sont des états maladifs qui expriment le manque de foi dans les desseins divins. La prière et l’aide à son prochain sont de notables recours pour l’équilibre émotionnel. Nous devons nous abstenir de donner des passes lorsque nous sommes en déséquilibre spirituel, car les fluides sont comme « pollués ».
g) Préparation continue
La nécessité d’appliquer des passes à quelqu’un peut surgir à n’importe quel moment. De là, l’importance pour le passiste d’être toujours prêt, même pendant son travail professionnel ou dans les moments de loisirs. Les bons spirites peuvent compter sur nous pour les missions d’urgence, quelquefois hors du Centre Spirite. Ils peuvent mobiliser nos recours pour aider leurs semblables dans le besoin, sur la voie publique, dans le bus, à son local de travail, lors d’une visite fraternelle, etc.
h) Foi et prière
Nous devons avoir une confiance absolue dans la miséricorde et la justice de Dieu, sachant que c’est d’elle, en dernière instance, que proviennent les recours thérapeutiques des passes. La prière, la méditation, établissent une liaison avec les émissaires divins, créant un climat excellent pour le succès du travail spirituel.
7. Le magnétiseur : obligations physiques
Après avoir montré quelques nécessités morales, si difficiles à conquérir, nous ferons quelques commentaires sur les conditions physiques de qui applique les passes.
i) Hygiène
L’hygiène est une des obligations de base pour la santé. En plus de bénéficier le passiste, elle représente une marque de respect pour ceux qui vont recevoir les passes.
ii) Alimentation
L’alimentation doit être équilibrée, adéquate à l’organisme, sans les excès de la gourmandise et du jeûne. Une habitude alimentaire saine, avec l’absorption de fruits, légumes, verdures ne fait pas seulement du bien au magnétiseur, mais à tout le monde. Le travailleur au service des passes et, d’ailleurs, de la médiumnité en général, ne doit pas se présenter l’estomac plein, et dans les heures qui précèdent les activités il doit éviter l’ingestion d’aliments difficiles à digérer, comme les viandes et les graisses, les épices fortes et excitantes, le café, le thé, etc.
iii) Vices : alcool, tabac, drogues
Il est facile de comprendre qu’une personne qui aide les défavorisés en donnant des passes, ou dans n’importe qu’elle autre travail médiumnique, doit s’abstenir complètement de ces vices. Ils détruisent l’organisme, obscurcissent le raisonnement, imprègnent négativement les fluides qui seront mobilisés en faveur du prochain et favorisent l’approche des Esprits inférieurs qui, même désincarnés, continuent à les entretenir. Nous connaissons l’immense zèle des bons Esprits qui coopèrent dans les activités des passes dans les Centres Spirites pour annuler l’action maléfique des substances toxiques que nous absorbons. Nous présentant dans ces lamentables conditions, nous ne manquons pas de respect seulement à ces Esprits, leur donnant un travail redoublé, mais aussi aux personnes qui viennent, confiantes, recevoir les passes magnétiques.
iv) Conduite sexuelle
L’activité sexuelle en elle-même est instinctive, mais son utilisation est morale. Le sexe doit être exercé avec équilibre, noblesse, accompagné du véritable amour.
v) L’habitude du jeu
L’habitude du jeu est un sujet très discuté dans le Mouvement Spirite. Beaucoup de Centres Spirites admettent certains jeux, comme le « loto », pour aider financièrement la Maison Spirite. Cependant, nous devons nous demander si ce type d’activité dans notre milieu, ne serait pas une forme d’avoir des gains faciles au lieu de développer le travail. La manutention matérielle des Centres est un problème commun et difficile pour les dirigeants, car les membres ne se rendent pas toujours compte qu’il est un devoir d’aider matériellement la Maison Spirite, selon leurs possibilités. La confection de produits comme des vêtements, des aliments, des meubles, etc. n’a pas les inconvénients du jeu de hasard (du moment que personne ne soit moralement obligé à participer à ces activités, et qu’il soit absolument évité de demander des faveurs à des personnes non spirites ou bien à des hommes politiques). On dit que les jeux sans argent sont des distractions. Il est évident que les spirites ne sont pas interdits de diversions saines. Mais le vrai spirite dispose-t-il de tant de temps qu’il a besoin de jouer pour qu’il passe ? Et le temps réservé à la lecture et aux études édifiantes ? Et la préparation des cours, de la charité, du travail fraternel ?
8. L’infirme
a) Situation mentale pour recevoir les passes
Pour que les personnes qui reçoivent les passes magnétiques puissent se sentir mieux, il faut qu’elles aient une posture mentale adéquate. Sur ce sujet, il est intéressant de consulter l’item 11 du chapitre 15 de « La Genèse » :
- Le fluide, étant donné comme matière thérapeutique, doit atteindre le désordre organique pour le réparer ; il peut être dirigé sur le mal par la volonté du guérisseur, ou attiré par le désir ardent, la confiance, en un mot la foi du malade. Par rapport au courant fluidique, le premier fait l’effet d’une pompe foulante et le second d’une pompe aspirante. Celui qui veut recevoir les passes doit activer sa foi ardente, aspirer et attirer les fluides. Le Maître avait raison de dire : « Ta foi t’a sauvé ». Nous savons que les fluides sont assimilés par le périsprit, qui possède, entre autres, la propriété d’absorber les fluides autour de lui. Ainsi, nous constatons la grande importance de l’attitude mentale et spirituelle de l’infirme, ayant ses pensées orientées par la prière pour être en liaison directe avec les bons Esprits, afin que les passes soient efficaces.
b) Disposition physique pour recevoir les passes
Celui qui va recevoir les passes doit se mettre dans la position qui lui est la plus confortable. L’énergie se transmettant par le périsprit, la position du corps physique n’influence pas les passes. Il pourra être couché, assis ou debout. Mais, dans tous les cas il devra être décontracté, respirant normalement. Il n’est pas nécessaire qu’il ait les mains ouvertes vers le haut, comme s’il allait « recevoir » quelque chose de matériel.
Certains disent qu’il ne faut pas croiser les jambes ou les bras, parce que ces positions rendent difficile la « circulation » des fluides. Pourtant, il nous parait que s’il ne faut pas croiser les membres c’est parce que cela empêche la circulation sanguine et provoque des tensions musculaires. Des impressions de chaleur, de froid, trembler, transpirer, avoir des frissons, pleurer peuvent arriver pendant l’application des passes. Elles ont, généralement, des causes psychologiques. Le mysticisme, duquel beaucoup ne se sont pas défaits, peut provoquer des effets illusoires variés.
Ni le passiste ni le patient n’ont besoin d’enlever leurs bracelets, colliers, montres, lunettes, chaussures, etc. Ces objets ne provoquent pas d’interférence pendant les passes. Nous avons vu des fumeurs, se défaire rapidement et momentanément de leur paquet de cigarettes. Le problème n’est pas la présence des cigarettes. Le problème sérieux est l’habitude de fumer, qui intoxique l’organisme, agissant dans le sens contraire aux passes.
Surtout, n’abuse pas de ceux qui t’aident. Ne prend pas la place du vrai nécessiteux, simplement parce que tes caprices personnels ont été blessés. Emmanuel, Segueme, p.134
N’impose les mains précipitamment sur personne. Paul, Timothé 5 :22
De ces sages conseils, nous concluons que les personnes doivent seulement avoir recours aux passes lorsqu’elles en ont réellement besoin. Les passes sont un remède. Et tout remède se prend seulement lorsqu’il est nécessaire, en dose correcte et jusqu’à la récupération de la santé. Si nous sommes bien, les passes sont dispensables.
Au chapitre 28 de « Conduta Espírita », André Luiz nous recommande « informer les compagnons sur les inconvénients de recevoir des passes tous les jours sans nécessité réelle, pour que cette aide ne se transforme pas en manie. » Si les personnes n’ont pas besoin de passes, nous devons le leur dire, en les orientant vers l’étude doctrinaire et le service au prochain. Nous devons nous rappeler que les problèmes de chaque jour peuvent être résolus par le bon sens, l’honnêteté, l’équilibre et beaucoup de discipline.
Dans son livre « Segue-me », Emmanuel nous dit, sur la question de qui a besoin des passes : « Les passes représentent des pertes de forces, et nous ne devons pas gaspiller les énergies supérieures avec des enfantillages ou des futilités ».
Beaucoup de personnes qui recherchent les passes devraient également chercher l’aide de la médecine humaine. Allan Kardec nous a souvent averti que devant n’importe quel trouble il faut avant tout rechercher leurs possibles causes organiques. La fonction des passes et du spiritisme n’est pas de remplacer les méthodes de la science. Le spiritisme vise, en premier lieu, la réforme morale, nous délivrant ainsi des nécessités d’expiation et de souffrance. Lorsque tout ce qui pouvait être fait a été fait, par les sphères médicales et spirites, la Doctrine Spirite nous dit qu’alors la douleur sera nécessaire pour l’évolution de l’infirme, et qu’elle doit être regardée avec résignation. Pour nous qui souffrons d’infirmités irréversibles, les passes produisent des effets bénéfiques, nous aidant à supporter les douleurs, et contribuant à rendre plus léger le procédé de désincarnation.
Dans le cas d’obsession les passes peuvent contribuer à l’éloignement de l’obsesseur du psychisme de l’obsédé. Mais cet éloignement ne constitue pas une thérapie de base. Obtenant ainsi une « trève », l’obsédé doit être orienté pour appliquer les recours de l’Evangile et de la Doctrine Spirite afin de se libérer définitivement, transformant ses conceptions mentales et morales.
Les passes sont aussi utilisées comme un traitement béni pour les Esprits qui souffrent. Ceci peut arriver quand la personne incarnée qui reçoit les passes est intimement liée à un Esprit, qui reçoit aussi les bénéfices des recours magnétiques. Les passes peuvent être aussi administrées d’un Esprit à l’autre, comme le relate André Luiz dans son livre « Les Messagers », chapitre 22 à 25.
10. L’endroit où sont appliquées les passes
Nous ne pouvons rien attendre de bon d’un endroit pollué. André Luiz, Conduta Espírita, cap. 28.
L’endroit le plus approprié pour la transmission du fluide magnétique est le Centre Spirite, qui, par la nature de ses activités, constitue le milieu adéquat pour l’aide aux incarnés et désincarnés en ce qui concerne les secours d’ordre spirituel. Si cela est possible, il faut réserver une salle spéciale pour ce travail, dans laquelle se réuniront les sublimes recours fluidiques mues par les pensées élevées et par la prière. La salle des passes doit être simple, mais très propre, aérée et ensoleillée. Si les Esprits aident à la préparation spirituelle, ils ne peuvent pas utiliser de balai, de l’eau et du savon.
Il n’est pas nécessaire de la décorer avec des tableaux ou les photos des fondateurs désincarnés. D’ailleurs, tous les Centres Spirites dispensent l’utilisation d’objets de culte comme des plaques, des portraits, des bustes, des monuments ou des coins avec les noms des protecteurs spirituels. Par contre, les fleurs sont appréciées, à l’entrée ou dans le jardin du Centre où les personnes pourront absorber l’énergie des plantes et admirer leur beauté.
Pour ce qui est de l’illumination de la salle des passes, nous pouvons dire qu’une lumière réduite peut aider les Esprits à manipuler les fluides. Mais une suave clarté est préférable à une obscurité profonde, qui peut susciter le mysticisme, la peur et même la malice dans des cerveaux peu équilibrés.
Les passes peuvent être appliquées aussi chez les personnes, dans les hôpitaux, les crèches, au travail, dans la rue, etc., avec discrétion. S’il n’y a pas d’endroit réservé, dans lequel sont présentes des personnes qui comprennent et contribuent positivement au travail, nous devons nous abstenir de toute pratique ostensible. Dans ce cas, nous aurons recours à la prière silencieuse, demandant aux bons Esprits de profiter, si possible, de nos moyens fluidiques pour aider la personne. Ainsi, nous pouvons transmettre le magnétisme par une accolade, une poignée de mains ou avec un simple regard d’amour.
Cependant, lorsque l’infirme peut aller au Centre Spirite, nous devons lui demander qu’il le fasse pour recevoir les passes. Ainsi, il profitera aussi des discours doctrinaires et évangéliques, qui doivent toujours précéder la transmission magnétique, éveillant chez lui les valeurs nobles de la vie, méditant sur ses actions, corrigeant ses défauts.
Il y a des personnes qui ont honte d’être vues dans un Centre Spirite, et demandent que l’équipe des passes aille chez elles. Dans ce cas, nous devons leur suggérer de transformer leur attitude, et si elles ne le veulent pas, nous devons nous abstenir délicatement de répondre à leur demande peu raisonnable.
Même si l’infirme ne peut pas aller au Centre Spirite, nous devrons appliquer les passes seulement quand elles sont sollicitées par la personne, ou quand elle ne le peut pas, par sa famille. Nous connaissons des cas où la famille ou des amis ont demandé d’appliquer des passes à un infirme qui les a rejetées. Dans ce cas, les passes ne produisent aucun effet.
Hors du Centre Spirite, il y a l’inconvénient de trouver un lieu qui n’est possiblement pas approprié pour ce travail, imprégné de miasmes fluidiques de colère, d’alcool, de cigarette, de méchanceté, etc. Même ainsi, il est charitable de répondre à une demande sincère où il y a un peu de bonne volonté de la part de l’infirme et de sa famille. Le bon sens et la charité sont toujours des éléments qui doivent avoir leur poids quand on doit prendre une décision. Nous ne devons pas nous imposer des règles rigides et automatiques pour ce type de tâche.
Il existe plusieurs facteurs qui influencent les effets des passes. Malgré l’aide certaine des bons Esprits, le résultat dépendra des conditions du patient et aussi de celles du passiste, si bien que les déficiences de ce dernier sont en général corrigées par les Esprits.
Nous avons observé que certaines personnes se sentent guéries, d’autres seulement se sentent mieux, alors que d’autres encore sont complètement imperméables au magnétisme. Le climat de fraternité, de sympathie entre le magnétiseur et l’infirme sont des conditions importantes pour que le fluide magnétique produise de bons résultats.
La foi est un autre facteur remarquable. Beaucoup de personnes ne retournent pas au Centre Spirite après avoir constaté qu’ils n’ont pas eu d’améliorations immédiates. Dans leur ignorance, ils disent que le Centre Spirite est « faible », ou bien même ne croient absolument pas aux recours fluidiques des mécanismes divins.
Le passiste ne doit pas trop s’occuper des résultats des passes. Il doit s’appliquer à remplir les conditions attachées à sa fonction, et avoir confiance dans la Providence Divine qui saura, mieux que lui, quelles sont les réelles conditions de chaque patient, ses mérites et ses nécessités de preuves et expiations. Ne vous vantez jamais des éventuels résultats positifs, en vous rappelant que la source de tout le bien est Dieu.
Au lieu de penser, en vain, aux mérites que nous avons, cherchons plutôt à donner une nouvelle direction à nos pas, pour que nous puissions aller vers les infirmes, pour que nos mains bénissent, caressent, réchauffent, pour apprendre à aimer nos compagnons.
Corrigeons nos habitudes désastreuses. Illuminons d’une nouvelle lumière nos pensées et nos sentiments. Adoptons des attitudes chrétiennes chez-nous, au travail, dans le monde !
C’est ainsi que les substances les plus insignifiantes :
l’eau, par exemple, peuvent acquérir des qualités réelles et puissantes sous l’action du fluide spirituel ou magnétique auquel elles servent de véhicule, ou, si l’on veut, de réservoir.
Kardec, La Genèse, cap. 15, §25
L’eau est un des corps les plus simples et réceptifs de la Terre. C’est comme une base pure, où le médicament du Ciel peut s’imprégner, à travers les recours essentiels de l’assistance au corps et à l’âme, par des procédés invisibles aux yeux de l’homme.
Emmanuel, Segue-me, p. 131.
Nous apprenons donc, que l’eau peut acquérir diverses qualités, de nature subtile ou « fluidique », sous l’effet de la volonté d’un agent. Dans le milieu spirite, l’eau modifiée par l’action des Esprits incarnés ou désincarnés, pour la transformer en médicament est connue comme « eau fluidifiée » ou « magnétisée ». Il s’agit d’expressions impropres, mais leur utilisation est consacrée. (Du point de vue de la physique, l’eau pure que nous buvons est déjà un fluide, et n’est pas susceptible d’être magnétisée par un aimant, par exemple.)
L’eau dite « magnétisée» est, en vérité, un véhicule de recours médicamenteux qui agit sur le périsprit. Indirectement, elle contribue au rétablissement du corps physique. Dans son livre « Fluidos e Passes Therezinha », Oliveira nous dit (p.89):
« En étant avalée, (...) l’organisme absorbe les quintessences qui vont agir sur le périsprit, comme les remèdes homéopathiques. »
L’eau magnétisée est indiquée dans le cas de manques fluidiques, communs quand il y a un déséquilibre émotionnel, une débilitation organique pour cause d’infirmité, un épuisement à cause d’un procédé obsessif, une lésion d’organe, etc.
Etant une espèce de remède, nous ne devons pas abuser de son utilisation. L’eau peut être magnétisée pour une utilisation commune, ou spécialement pour un infirme. Ceci doit être clairement considéré quand nous mobilisons notre volonté dans le but de préparer l’eau. Comme l’eau acquiert des propriétés spécifiques pour la personne qui l’utilisera, elle ne devra pas être bue par d’autres personnes.
Pour magnétiser une eau, il n’est pas nécessaire d’imposer les mains sur elle. Très réceptive aux fluides spirituels, l’eau devient un remède salutaire par l’action de la prière dans un lieu de silence et de respect, où il y a la volonté ardente d’aider les personnes nécessiteuses. La magnétisation de l’eau est une tâche exécutée par les bons Esprits avec l’aide des recours humains.
13. Jésus – Le Divin Modèle
Quel est le type le plus parfait que Dieu ait offert à l’homme pour lui servir de guide et de modèle ? « Jésus ».
Le Livre des Esprits, question n°625.
Jésus appartient à la classe des Esprits purs, ceux qui ont déjà atteint la perfection maximum, comme il est expliqué dans la question 97 du « Livre des Esprits ». Pour l’humanité terrienne, Jésus occupe une position spéciale, étant chargé de concevoir et de coordonner la formation et l’évolution de la planète et des êtres vivants qui l’habitent.
Il est le pasteur de nos âmes, il veille inlassablement sur notre bien, nous conduisant avec amour vers le Divin. Et nous, qui prétendons à la condition de ses humbles disciples, nous devons suivre ses pas sublimes. Tous les aspects de son passage sur la Terre nous ont donné les exemples à être suivis. Plus que tout, nous devons nous inspirer de sa conduite morale, marquée par l’amour pur qu’il distribuait à tout et à tous ceux qui le rencontraient. En de nombreuses occasions, la mobilisation de cet amour s’est faite sous forme de soulagement des douleurs organiques et spirituelles.
Les nombreuses guérisons faites par le Maître ont été généralement données pour miraculeuses. Il revient au spiritisme de les expliquer rationnellement, par l’action des fluides propulsés par une puissante volonté.
Ce fut dans son dernier livre publié, « La Genèse, les Miracles et les Prédictions selon le Spiritisme », que Kardec a examiné quelques-uns des principaux faits matériels de Jésus, surtout les guérisons de diverses maladies et limitations organiques. Il faut consulter les chapitres 13, 14 et 15. Dans ce dernier sont analysés, de forme particulière, les cas de la femme qui avait des pertes de sang, de l’aveugle de Bethsaïde, du paralytique de Capharnaum, des dix lépreux, de l’homme aux mains sèches, de la femme courbée, du paralytique de la piscine, de l’aveugle-né, en plus de nombreux cas de possédés et de résurrections.
Il faut noter qu’en soulageant les douleurs physiques, Jésus avait l’habitude d’encourager les personnes à se rénover moralement, à se libérer des péchés, pour que quelque chose de pire ne leur arrive pas, leur enseignant ainsi le lien qui existe entre nos conditions morales et physiques.
Le spiritisme nous apprend que les racines profondes de nos maux se trouvent dans l’âme. Une fois purifiée, le corps s’améliorera naturellement, plus ou moins vite, selon les caractéristiques de notre cas. Il ne sert à rien de chercher à guérir les infirmités physiques, aussi bien par la médecine de la Terre comme par celle du Ciel, si nous ne nous occupons pas de notre morale. Recherchons, alors, à nous améliorer de manière intégrale, suivant toujours l’exemple de Jésus-Christ et de ceux qui l’ont suivi au cours des siècles.