Eckhart Tolle « Le pouvoir de la Présence »

Tandis que nous sommes assis en silence, il vous faut rester vigilants de sorte que le silence ne soit pas seulement dans la pièce, mais également à l’intérieur. La vigilance est une fréquence qui est sans tension. On pourrait l’appeler la vigilance détendue. Or, elle est intense et c’est en réalité ce qu’est l’enseignement. L’essence de l’enseignement spirituel revient à démontrer, à partager énergétiquement l’intensité de cet état de conscience qui émerge.

 

Souvent ou habituellement, quand on parle d’intensité, on l’associe au stress, voire à l’angoisse : « Allons-y ! » ; des gens à leur travail, déployant beaucoup d’énergie, une énergie stressante, tendus… D’habitude, quand on parle d’intensité, on retrouve cette association. C’est l’ancienne conscience qui peut toujours surgir en vous de temps en temps, bien sûr, parce que beaucoup de gens avec qui vous travaillez ou vivez demeurent toujours dans cette conscience et la manifestent.

 

Or, il y a ici une intensité qui est paisible et détendue. Et là encore, quand on dit « détendu », dans l’ancienne conscience, on associe la détente à la somnolence : « Ah, je peux lâcher prise maintenant. J’ai fait mon travail de la journée. Je peux me lâcher, je peux glander, végéter ». Comme le mot le laisse sous-entendre, vous tombez au-dessous du niveau de la pensée où se trouve le règne végétal. C’est bien, mais ce n’est pas ce dont il s’agit ici. Il pourrait donc y avoir plusieurs malentendus. L’un se rapporte à la mauvaise compréhension de l’intensité, de la vigilance intense. Il y a aussi une méprise sur le mot « détendu ». « Détendu » veut dire dégagé de la tension ou du stress.

 

Maintenant, si vous êtes possédés par la conscience endormie normale, ordinaire, la seule chose à laquelle vous pouvez penser quand on parle de relaxation et d’intensité, c’est soit au stress, soit au sommeil. Et du point de vue de l’ancienne conscience, la paix est perçue comme un certain affaiblissement de l’état de vie. Certains ne se sentent en paix que lorsqu’ils sont très fatigués. Et c’est vrai que c’est très agréable de s’endormir. C’est une belle chose.

 

Si vous pouvez saisir, ce que nous appelons la fatigue… Ce n’est évidemment pas notre sujet, j’explique simplement l’autre option. Ce que nous appelons la fatigue est une attraction. Nous pensons habituellement savoir ce dont nous parlons quand nous disons « fatigué ». Là encore, vous pourriez amener de la conscience, rester conscients quand vous êtes fatigués. Si vous amenez de la conscience dans votre fatigue… Je m’écarte un peu du sujet maintenant, ne vous inquiétez pas ! Si vous amenez de l’attention quand vous vous sentez vraiment fatigués pour sentir ce que ça fait, vous constaterez une attraction. Quelque chose vous attire et conventionnellement, vous appellerez « sommeil » ce qui vous attire.

 

Or, il y a une douceur dans cette attraction. Elle est si douce et merveilleuse que, lorsqu’elle devient très forte, vous préféreriez la suivre plutôt que survivre si vous aviez le choix. Des gens se perdent dans le mauvais temps, ne retrouvent plus leur chemin, sont frigorifiés, et ils savent, quand ils s’allongeront, qu’ils ne se réveilleront plus. Et pourtant, à un certain stade, ils sont si fatigués, l’attraction vers cette douceur est si forte, c’est si magnifique de lâcher prise, qu’ils se laissent aller complètement.

 

Bien sûr, il est là question du lieu où vous allez dans le sommeil profond, le lieu du non-manifesté, de la source, mais vous ne le savez pas. Dans le sommeil profond, vous fusionnez avec la source et quand vous émergez du sommeil profond, vous vous souvenez vaguement : « Oh, c’était bon ». Je ne parle pas de rêves, mais de l’état sans rêve du sommeil.

 

L’attraction du sans-forme est là également. Cela vous attire au-dessous de la pensée et c’est magnifique. Or, ce n’est pas la façon dont nous procédons ici. Nous allons dans le sans-forme en transcendant le penser. Là également, vous rencontrez…C’est si subtil au début que vous le remarquerez à peine. Tout ce que vous remarquez au début quand vous transcendez le penser, c’est un état d’espace, mais dans cet état d’espace, il y a aussi une joie très subtile, au début, et elle peut devenir très intense à mesure que vous vous y accordez.

C’est donc la vigilance sans tension. Je montre maintenant ce que c’est sans parler, ce qui n’est pas facile. Énergétiquement, oui, et ce qu’est cette vigilance sans tension, c’est : . . . Pour prendre une analogie, si vous venez juste d’atterrir sur cette planète en tant qu’extraterrestre, où vous ne pouvez rien nommer de ce que vous voyez puisque c’est étranger pour vous, comment allez-vous être ? Vous seriez : . . . Vous seriez simplement une conscience spacieuse. Vous n’avez aucun mot pour décrire les choses. . . C’est une vigilance détendue. Les gens la ressentent parfois naturellement quand ils utilisent l’exclamation « Ouah » : . . . Deux secondes, trois secondes sans pensées. Vous ne savez pas quoi dire ni penser : « Ouah ! ».

 

Maintenant, pour la plupart des gens qui entrent dans cet état. Beaucoup de gens n’entrent dans cet état de présence intense absolument vigilante qu’occasionnellement et par hasard, parce que la vie les y oblige. Comme vous le savez, des activités dangereuses peuvent faire cela. Elles arrêtent votre mental et vous vous sentez alors si vivants que vous voulez retourner sans cesse à vos activités dangereuses. Vous en dépendez quasiment, quoi que ce soit, la course automobile . . . Pas de pensées, juste un intense état de vie. Et quand la voiture s’arrête, . . . vous êtes revenus dans le temps. Vous étiez dans l’intemporel.

 

Une maladie grave peut le faire aussi. Elle vous réveille. Vous êtes tout à coup pleinement conscients du caractère éphémère de cette forme et vous sortez du temps. . . Et parfois, les gens disent : « J’ai vraiment commencé à apprécier le moment présent ». En réalité, cela veut dire : « Je me suis écarté du temps ». Et parfois, quand ils sont malades, ils conservent cela. Cela veut dire que la maladie, la maladie grave provoque le changement de conscience. Cela peut arriver, mais je n’attendrais pas là-dessus.

 

Si vous choisissez la présence, maintenant, parce que vous vous rendez compte clairement qu’elle veut se réaliser à travers vous, il est moins probable que la vie ait à vous amener de force dans la présence. Vous pouvez donc aller au paradis, soit volontairement, soit en y étant traîné en pleurant : « Non !… ».

 

Donc, quand nous sommes assis en silence, quand vous êtes assis, soit seuls, soit ici ensemble comme maintenant, en silence, tant qu’il y a une certaine intensité, la pensée est tenue à distance, ne se produit peut-être que par bribes ou pas du tout, et cela n’implique aucun effort, ni volonté. La présence ne résulte pas de la volonté. Ce n’est pas la volonté qui dit : « Pas de pensées ». Dans l’intense présence, elle ne peut simplement pas se produire. Et dès l’instant – vous pouvez vraiment en faire l’expérience en vous-mêmes – où le niveau d’intensité baisse un peu, il y a plus de pensées qui commencent à affluer. C’est intéressant ! Et quand elle baisse encore davantage, il n’y a finalement plus que des pensées. Cela veut dire que vous avez à nouveau toute la personne, uniquement la personne.

 

Maintenant, vous ne pouvez pas être une non-personne dans ce monde pour le reste de votre vie. Comme je l’ai dit plusieurs fois, vous devez être à la fois la présence et la personne. Donc, emmenez cet état de présence avec vous de sorte que la pensée… Non pas l’intensité absolue que nous avons peut-être ici… C’est magnifique ici. Alors que nous sommes assis en silence et en faisant l’expérience, cela peut être si intense qu’aucune pensée n’arrive. Et vous devriez choisir cela à la maison, où que vous soyez, dans la nature, autant que vous le pouvez. Choisissez d’entrer dans l’état de présence intense.

 

Il n’y a rien dans l’instant que vous ayez à faire. Ne croyez pas votre mental qui vous dit que cela n’est pas vrai et qu’il vous faut en premier lieu penser à tous ces problèmes et passer cinq autres coups de téléphone. Non, faites-le juste pendant… Peu importe combien de temps ! Choisissez la présence intense. Quelque chose de l’expérience reste avec vous quand vous retournez à la vie quotidienne et quand le mental doit fonctionner à nouveau. Les pensées sont alors parsemées de présence. Il y a une pensée ici. Disons qu’il y a cinq pensées ici, mais la présence s’infiltre entre les pensées.

 

Cela veut dire que, même quand vous parlez aux gens, quand vous parlez avec les gens d’une chose ou d’une autre, demandez votre chemin, il y a une paix que vous portez en vous et la paix est juste un autre mot pour le silence ou la présence qui s’infiltre à travers les pensées. Autrement, vous n’avez qu’un mur de pensées. La présence veut le percer, mais elle ne le peut pas. Elle exerce une pression, parce que c’est l’impulsion d’évolution de l’univers. La présence pousse ici, vous voyez, mais elle ne peut pas passer. Il y a trop de pensées, sans arrêt une pensée après l’autre. C’est un flot continuel de pensées.

 

Et il y a quelque chose qui veut se manifester à travers vous. Maintenant, que se passe-t-il quand une telle pression finit par s’accumuler ? Quelque chose arrive : . . . (Au fait, c’est l’ego ! Le mur de l’activité mentale, avec l’inconscience de tout autre chose, c’est l’ego). Quelque chose veut venir dans cette dimension à travers cette forme et ne le peut pas ? mais la pression s’accumule. Qu’est-ce qui se passe alors ? Quelque chose se fissure subitement dans l’ego, dans le mur des pensées incessantes . . . C’est douloureux pour l’ego.

 

Quoi que ce soit, ça peut être beaucoup de choses. Ça peut être une faiblesse psychologique, ça peut être une faiblesse physique, ça peut être une chose dramatique, quelque chose qui aille vraiment très mal dans votre vie, une dépression nerveuse, un effondrement physique, une désorientation ou une confusion profonde. Vous n’avez pas fait de place pour la vie. Vous n’avez pas fait de place pour ce qui est vraiment important, pour ce qui veut se manifester à travers vous.

 

Si toute une civilisation fait cela… Disons un pays ou… Les pays ne sont plus vraiment séparés de nos jours, il y a seulement la civilisation. Si une énorme majorité de gens vivent en étant piégés dans l’état égoïque, ce qui tend à se produire alors, c’est qu’ils s’attirent une catastrophe, parce qu’en l’absence de cela, quand c’est nié, ce qui veut se développer… C’est un déni de la vie elle-même. La catastrophe arrive alors et c’est ce qui trouve sa place, cela arrive de cette façon.

 

Il est donc vivement recommandé que vous coopériez, que vous vous aligniez sur l’impulsion d’évolution. La vie est alors, non seulement plus facile, mais encore davantage investie de pouvoir, parce que, quand vous la laissez passer… – Nous parlons finalement de qui vous êtes. Quand vous la laissez passer, elle peut commencer à agir dans votre vie et être impliquée dans ce que vous faites, même influencer la façon dont vous pensez de sorte que le penser ne soit plus dysfonctionnel, ce qu’il est quand il n’y a rien d’autre que le penser. Dans ce cas, il est dysfonctionnel et devient en fait un ennemi. Vous faites de votre mental votre propre ennemi.

 

Donc, le penser peut alors être également fructueux quand l’alignement, l’ouverture est là. Or, il peut bien sûr arriver qu’au début, vous ne remarquiez pas beaucoup de changement. Le mental dit alors : « Pourquoi est-ce que je fais ça ? Ça n’a pas de sens. À quoi ça sert de rester dans le silence ? ». « Comment est-ce que cela règle tes problèmes ? », dit le mental. « N’y a-t-il pas d’autres choses dont tu devrais te soucier, plus importantes que le silence, en tous cas dans l’instant ? — Quand j’aurai résolu mes problèmes, je pourrai peut-être me relaxer et considérer tout ça, mais pour l’instant, j’ai trop de choses dans la tête ».

 

Des gens disent « dans ma tête », d’autres « sous le coude », mais en réalité, ça veut dire « dans ma tête ». « Sous le coude » veut dire à l’extérieur. Et bien sûr, tout le monde en a trop dans la tête… quand il n’y a pas de conscience. Vous ne pouvez pas attendre la fin de vos problèmes avant de pouvoir être présent, ni forcer la situation à être plus favorable. Cela doit être fait où que vous soyez, à savoir maintenant, cette ouverture.

 

Donc, quand nous pratiquons ici ou quand vous le faites chez vous, nous invitons cet état de présence intense comme nous le faisons ici maintenant. Prenez-en l’habitude. Ce qui s’accumule, pour parler ainsi, c’est le pouvoir de la présence dans votre vie. Plus vous entrez dans cet état – peu importe combien de temps. Faites-le juste quelques minutes plusieurs fois par jour. Certains pourraient appeler cela de la méditation, mais ce n’est pas le cas. On pense habituellement à la méditation comme étant associée à une technique et toute technique de méditation est en fait destinée à vous amener à la présence.

 

Ce qui importe n’est ni la technique, ni la méditation, à moins qu’il s’agisse d’une méditation qui n’a pratiquement pas de technique comme on le fait parfois dans le zen où ils n’utilisent même pas le mot « méditation ». Ils parlent de l’assise. Ils ne vous demanderont pas combien de temps vous avez médité, mais combien de temps vous avez été assis : 20 ans, « J’ai été assis pendant vingt ans ». Oh, et vous avez toujours ce gros ego ? Bien sûr, si vous êtes identifiés au soi conceptuel qui a été assis pendant vingt ans, oui, vous avez un gros ego, tout soi conceptuel.

 

Il y a un type de méditation, également dans le bouddhisme tibétain qui, bien que je ne connaisse pas grand-chose à propos du bouddhisme tibétain, mais il y a un type de méditation appelée – mon tibétain n’est pas très bon – « gzung-’dzin » qui est en réalité la conscience, et ce n’est pas une technique. Je crois que c’est la pratique la plus profonde, je dirais que c’est le coeur même du bouddhisme tibétain. Le reste peut bien sûr être magnifique, mais c’est très élaboré, il y a des belles choses, même de la philosophie qui domine, mais si vous allez profondément au coeur, vous trouverez la pure conscience. C’est le coeur. Mais si jamais cela est perdu, tout le reste s’effondre.

 

Le coeur, je crois que c’est une chose qui est généralement considérée comme très avancée dans le bouddhisme tibétain. Au début, ils vous donnent des choses avec lesquelles jouer dans votre mental. Vous pouvez jouer pendant quelques années jusqu’à ce qu’ils vous emmènent petit à petit – c’est à espérer – plus en profondeur. Finalement, vous touchez le sans-forme en vous-mêmes qui a toujours été là bien sûr. C’est la technique sans technique, juste cela, et c’est bien sûr la forme la plus pure de méditation.

 

Les autres formes sont là pour ceux qui ne sont pas tout à fait prêts pour la forme de méditation sans technique. Et bien sûr, vous pouvez aussi laisser tomber le mot méditation. C’est bon, vous n’êtes plus en train de FAIRE une méditation. La pensée « je fais ma méditation » est un obstacle et cette idée même que vous méditez reste entre vous et qui vous êtes, parce que vous croyez là qu’il y a quelque chose entre qui doit vous amener où vous voulez aller sans vous rendre compte que vous êtes déjà qui vous êtes.

 

Quand j’ai eu une conversation, cette conversation à cette table ronde avec le Dalaï-lama et quelques autres personnes, le président a demandé au Dalaï-lama, lui a dit : « Eckhart apprend à se dégager du penser ». Le Dalaï-lama semble inciter très souvent les gens à cultiver aussi leur mental. C’est peut-être quelque chose d’important dans sa culture, parce qu’il observe peut-être que cet aspect a été négligé. Cultiver son mental et le président a donc demandé : « Qu’en est-il de se dégager du penser et de cultiver son mental, ce que vous mettez en valeur ? ». Le Dalaï-lama a répondu : « Je dirais que se dégager du penser, c’est pour une minorité ».

 

Je voudrais ajouter qu’il a probablement raison. Jusqu’à récemment, il n’y a pas si longtemps, cela aurait été complètement vrai, mais j’ai le sentiment très fort qu’un changement se produit de sorte que cet état de présence n’est plus seulement pour une petite minorité. Traditionnellement, cela a été le cas, mais maintenant, c’est, non pas encore pour la majorité de la population, mais même si ce n’était que pour 3 % de la population, ce serait énorme. Même 1 % serait énorme et si 1 % de la population entraient dans cet état de présence et le vivait comme leur état habituel, cela se propagerait beaucoup plus vite.

 

Nous sommes donc ici pour le faire, lui permettre de se produire à nouveau. Nous ne le faisons pas arriver. On dirait parfois… Il peut y avoir facilement une mauvaise interprétation. Quand je dis que vous pouvez inviter la présence, vous pouvez vous dire parfois : « OK, je dois la faire arriver ». Dès l’instant où vous pensez que vous devez la faire arriver, Il y a une sorte d’effort et de tension qui entre en jeu. OK, vous pouvez voir, je vous montre maintenant à quoi ça ressemble quand l’effort est impliqué : Être présent, je dois maintenir la présence. Votre corps se tend et vous vous retenez.

 

Maintenant, par la volonté, vous pouvez chasser la pensée. Vous pouvez le pratiquer, ça n’est pas recommandé. Mais avec la volonté, en particulier si c’est associé avec l’arrêt de la respiration, vous pouvez garder la pensée à distance. Mais de la même façon qu’après un temps, vous devez respirer très profondément, quand vous avez fait ça, quand vous lâcher prise, Il y a une affluence de pensées qui sont encore plus puissantes qu’avant. Cela ne vous aidera donc pas en réalité, ces méthodes qui impliquent la volonté. Or, la présence est douce et puissante. Il n’y a pas de volonté. Ce n’est pas « je le veux ». Vous vous ouvrez simplement à ce qui veut venir à travers vous.

 

Donc, quand je dis « pratiquez », c’est là encore simplement : « Ouvrez-vous à cela, choisissez cela ». La capacité de choisir implique qu’il y a déjà de la présence là. C’est seulement à partir de là que vous pouvez dire : « Oui, j’en veux davantage, s’il vous plaît, davantage de cela. Je m’ouvre, je suis ouvert à cela ». Ensuite, l’art de vivre revient à mener votre vie de cette façon et non pas comme ceci, chaque doigt représentant une pensée, le manque d’espace signifiant une totale identification avec le flot des pensées.

 

Et c’est juste une petite ouverture et si cela devient encore plus puissant, votre vie ressemblera à ceci. Il y a en fait plus d’espace que de pensées. Et c’est merveilleux quand cela arrive. Plus d’espace que de pensées, n’est-ce pas merveilleux ? Et c’est facile. Ne croyez pas votre mental quand il vous dit que vous ne pouvez pas : « C’est plus important de penser à cela maintenant que de ne pas penser ».

 

Maintenant, si manifester des choses dans votre vie vous intéresse, ce qui peut ne pas être le cas et c’est OK, vous pouvez avoir déjà manifesté les choses qui devaient être manifestées dans votre vie ou vous pouvez être l’un de ces doux êtres qui ne sont pas portés à créer quoi que ce soit à l’extérieur, les porteurs de la fréquence. Espérons qu’ils sont des porteurs de la fréquence, parce qu’autrement, ils sont simplement paresseux.

 

Et bien sûr, les porteurs de la fréquence peuvent facilement se laisser aller à la paresse quand ils oublient qu’ils sont des porteurs de la fréquence. Ils oublient que, s’ils ne font pas grand-chose extérieurement, il leur faut incarner la présence. Et le peu que vous faites toujours – tout le monde fait quelque chose, ne serait-ce que balayer les feuilles ou n’importe quoi d’autre – le peut que vous faites est imprégné de présence. Il y a une qualité dans chaque action, de la paix qui s’écoule dans ce que vous faites. Le danger pour les porteurs de la fréquence est de tomber de cet état magnifique de présence dans un état de léthargie qui est en fait au-dessous de la pensée.

 

Vous devez être très vigilants quand votre vie comporte peu de choses à faire. Vous créez seulement un petit monde autour de vous et cela vous suffit, mais vous devez faire attention à ne pas vous laisser aller. Les porteurs de la fréquence qui ne savent rien de la présence peuvent facilement être attirés par la drogue, se laisser aller, être très malheureux en ce monde, ne se sentir bien nulle part.

 

Il peut aussi arriver qu’un porteur de la fréquence… C’est une tendance naturelle. Une personne peut être un porteur de la fréquence pendant quelques années, vivre un changement et devenir tout à coup une personne active et vice-versa. Vous pouvez être quelqu’un dont la mission consiste à créer de nouvelles formes, espérons de façon consciente, et après un temps, il peut arriver subitement que vous alliez à l’intérieur et deveniez un porteur de la fréquence. Vous avez créé ce que vous deviez créer et vous vous retirez, peut-être pour quelques années. Plus tard, vous revenez peut-être à l’extérieur. Cela peut arriver également. Vous pouvez ne pas être l’un ou l’autre pour toute votre vie.

 

Vous pouvez aussi être comme moi, un porteur naturel de la fréquence qui répond à la vie qui dit : « Non non, tu sors, tu as quelque chose à faire ici ». Non ! Ne puis-je pas rester à la maison ? Et la vie dit : « Non, désolé, tu ne peux pas ! ». OK, je me suis abandonné à ce que veut la vie. Vous sortez alors. Ce n’est pas une chose naturelle pour cette forme d’être à l’extérieur dans le monde et de faire des choses, mais elle s’y est abandonnée. Et de temps en temps, il y a toujours l’attraction du retrait. Entre temps, on s’abandonne à ce qui est. C’est magnifique aussi. Il n’y a pas de résistance à le faire, mais juste une attraction de temps en temps.

 

Ceux qui sont dans le faire et apportent la présence au lieu de créer à travers l’inconscience de l’ego, à savoir le vouloir continuel, où vous créez alors en réalité pour vous sentir plus grands, pour vous sentir mieux à vos yeux ou aux yeux du monde – c’est la création égoïque… Quand ces gens deviennent présents, ils peuvent encore incarner ce besoin de créer, mais ils ne sont alors plus engagés dans la création égoïque. Ils peuvent collaborer avec ce qui veut être créé en tant que partie intégrante de l’évolution, ici, et ils créent donc, deviennent actifs, mais reliés continuellement au silence vigilant tandis qu’ils vont dans le monde pour créer.

 

Dès que vous perdez contact avec cela, vous vous perdez à nouveau dans le faire et c’est le danger pour ces humains censés être des porteurs de la fréquence pour qui le danger est de s’endormir. Le danger pour ceux qui ont été appelés à créer dans ce monde est, même quand la présence commence à s’écouler dans ce qu’ils font, que le faire peut devenir si irrésistible qu’ils se perdent à nouveau dans le faire. Ils sont alors stressés. Ils pensent qu’il y a quelque chose qu’ils font qui est plus important que leur état de conscience dans le moment présent, qui est la paix et la présence vigilante. Il y a donc quelque chose de plus important à quoi ils veulent parvenir. Le stress apparaît. Ils se perdent à nouveau. C’est le danger pour ces gens-là.

 

Et entre les deux, il y a beaucoup d’humains qui incarnent, qui sont en partie des porteurs de la fréquence et en partie… Certains ne savent pas… Il vous faut vérifier à l’intérieur si, en ce moment, c’est pour vous un temps de retrait ou un temps pour aller à l’extérieur. Vous seuls pouvez savoir ce qui est requis.

 

Parlons un moment de ceux qui créent et manifestent de nouvelles structures, de nouvelles formes. La base est bien sûr la plénitude du moment présent. C’est à partir de là que vous créez. Si vous créez à partir d’un sentiment de manque, de besoin ou de désir, c’est égoïque et votre pouvoir de créer est grandement affaibli, mais si vous partez déjà d’un endroit de plénitude, le but de ce que vous créez, quoi que ce soit, n’est pas d’accroître votre sentiment de vie, de bien-être ou de bonheur. Pour le dire simplement, vous ne créez pas afin de vous sentir plus accomplis ou plus heureux que vous n’êtes maintenant, ni pour vous débarrasser de votre sentiment d’insuffisance ou de tristesse.

 

Il y a beaucoup de livres excellents de nos jours au sujet de la manifestation. Certains insistent trop sur la manifestation impliquant que, pour peu que vous maîtrisiez la manifestation de choses, vous finirez par vous sentir bien. Cela n’est évidemment pas le cas. Vous pourriez maîtriser la manifestation de tout ce que vous voulez, si vous n’avez pas trouvé ce qui est intemporel et sans forme en vous-mêmes, rien de ce que vous manifesterez ne vous satisfera.

 

Donc, la base pour tout livre ou tout enseignement concernant la manifestation doit être très claire. Certes, il n’y a rien de mal à manifester. Cela fait partie de ce que l’univers fait également et il le fait alors à travers vous consciemment. C’est merveilleux. Or, s’il ne s’agit que de manifestation, il manque quelque chose ; c’est unidimensionnel. La dimension la plus importante est le non-manifesté duquel émerge toute manifestation. Or, si vous n’êtes pas conscient du non-manifesté en tant que l’essence de qui vous êtes, le silence intemporel sans forme, la conscience elle-même, quoi que vous créiez, soit cela ne vous satisfera pas, soit cela vous causera même de l’angoisse et des problèmes. La chose même que vous avez créée semblait géniale au départ et elle a fini par vous causer plein de problèmes.

 

Une façon de parler de l’aspect fondamental de la création est l’évocation – et certains de ces livres le font, ce qui est bien – l’évocation de la gratitude. Ils nomment cela la gratitude. Maintenant, qu’est-ce que cela implique ? La gratitude est l’un des facteurs les plus puissants dans la création de ce qui n’est pas encore là. Donc, la gratitude pour ce qui est là est l’un des outils les plus puissants pour créer ce qui n’est pas encore là. Or, que veut dire gratitude ? C’est l’appréciation de ce qui est. Vous valoriser, vous honorez, vous donner de l’attention à ce qui est dans l’instant, quoi que ce soit.

 

Donc, si vous voulez de l’abondance – il y a toujours des gens qui voudraient bien sûr avoir un peu plus d’abondance à l’extérieur – il n’y a pas de mal là-dedans – vous devez d’abord trouver le sentiment de plénitude qui est inséparable du moment présent au lieu d’avoir un sentiment de manque pour essayer alors de créer de l’abondance. Dans ce dernier cas, votre pouvoir est grandement affaibli. Vous devez alors travailler dur pour peut-être réussir et cela ne vous rendra pas heureux. En premier lieu, trouvez ce sentiment de vie intense et de plénitude qui est déjà là maintenant. Vous pouvez commencer avec des choses extérieures pour apprécier la vie et la beauté de ce qui est déjà dans votre vie maintenant.

 

Par exemple, la réflexion de la lumière sur la table. Vous commencez à voir qu’il y a… Habituellement, seules les personnes qui prennent de l’acide apprécieront ce genre de choses. Mais vous n’avez pas besoin de ça. La seule chose que fait l’acide, c’est intensifier vos perceptions sensorielles Pour ce que je peux en dire de mon expérience très limitée après en avoir pris une fois. L’acide intensifie vos perceptions sensorielles et vos perceptions sensorielles sont si intenses qu’il ne reste plus beaucoup de place pour les pensées et la conceptualisation.

 

Par conséquent, les gens se promènent et sont là : « Ouah ! Ouah ! Ouah ! ». Ils ne pensent pas, ils ne font que percevoir. L’avantage est que le flot des pensées a été éliminé et c’est si révolutionnaire pour certains qu’ils pensent que c’est la chose la plus belle qui leur soit jamais arrivée. La seule chose que l’acide a faite, il a fait crier les perceptions si fort qu’il ne restait plus rien d’autre que la perception. Vous êtes bombardés – c’est presque violent – vous êtes bombardés de perceptions sensorielles (odeurs, sons, visions) : « Oh ! Oh ! ».

 

Mais il n’y a pas ici de développement de la conscience, pas d’intensification de la présence. Vous avez simplement monté le volume des choses autour de vous. Tout ce qui est autour de vous crie après vous, vous crie dessus visuellement. Pareil pour l’odorat : vous pouvez même sentir un verre d’eau, en particulier si elle contient du chlore, mais même sans le chlore, vous pouvez sentir l’eau. Je l’ai fait.

 

Or, le fait est qu’à tout moment, maintenant, c’est un miracle que ce qui est autour de vous, ne serait-ce que de la perspective de la réalité superficielle des perceptions sensorielles (les sons, les visions) est vivant et possède une beauté intrinsèque et non pas seulement ces choses qui sont manifestement magnifiques comme les fleurs – elles sont magnifiques, oui – mais même les choses qui ne seraient normalement pas considérées comme belles… C’est pourquoi j’ai évoqué la réflexion de la lumière de la table ou de la moquette. Même la lumière artificielle, c’est de la lumière. Il y a de la beauté en elle qu’on ne verrait pas normalement sans être présent. Vous reconnaissez alors tout ce qui se trouve autour comme étant simplement merveilleux. Vous honorez toute chose et vous voyez la beauté qui est là en tout.

 

Certains artistes… Je ne sais pas quand ils ont commencé, dans l’histoire de l’art, à ne plus représenter les sujets considérés comme importants, par exemple les gens importants, des portraits de gens importants ou les bâtiments énormes, des tableaux de bâtiments, des personnages religieux qu’ils peignaient. À un certain moment, dans l’histoire de l’art, des peintres se sont mis à peindre des choses apparemment insignifiantes : une coupe de fruits ou juste un fruit sur la table, un paysage qui n’est pas extraordinairement beau.

 

Il y a beaucoup de peintres français, appelés les impressionnistes, je crois, qui ont peint des paysages magnifiques, mais non pas ce genre de paysage qui vous crie : « Regarde combien je suis grandiose, gigantesque ». Des cascades, des rapides, etc. C’est bien aussi, mais c’est comme prendre de l’acide : le paysage vous crie : « Regarde comme je suis beau ! ». Mais certains peintres se sont mis à peindre des paysages en apparence quelconques. En fait, ils ont vu, dans ce qui pouvait sembler banal, une beauté intense et un vif état de vie.

 

Dans ce sens, si nous contemplons ces tableaux, cela peut nous apprendre à être plus conscient de la beauté et de l’état de vie dans ce qui semble ordinaire, parce que c’est là. Ces artistes ont donc dû le voir, doivent avoir été suffisamment présents pour le voir. Des choses complètement ordinaires : une petite haie, un arbre, un champ. Personne ne regarderait cela deux fois. Et ils se sont installés, se sont mis à… D’abord, ils le virent, la présence, et ils ont peint.

 

Et quelque chose de cette perception à travers la présence demeure sur la toile. Même les gens qui ne sont pas très présents peuvent obscurément sentir que la toile a quelque chose. Ils ne savent pas ce que c’est, mais elle a quelque chose. Et le multimillionnaire peut dire : « OK, je paie 25 millions pour ça ». Mais bien sûr, il pourrait simplement aller dans n’importe quel paysage, rester là, s’asseoir et contempler. C’est gratuit.

 

Et donc, la pratique de l’abondance .. Ce dont je parle peut sembler ne pas être relié à l’abondance, mais elle l’est. Voir la beauté qui se trouve autour de vous est une forme d’abondance. C’est la vie abondante autour de vous et si vous ne l’honorez pas, si vous êtes malheureux, Si vous ne faites pas attention, si vous n’honorez pas ce qui est autour de vous maintenant en disant « je veux quelque chose d’autre », si vous ne voyez pas la beauté dans votre petite cabane, parce que vous voulez un hôtel particulier dans Beverly Hills, Il y a ce gouffre. Vous essayez de manifester à partir d’un sentiment de manque et d’inachèvement. Vous essayez de manifester l’abondance alors que vous ne ressentez pas l’abondance.

 

Maintenant, si vous travaillez très dur, vous y arriverez peut-être, probablement pas, mais peut-être pouvez-vous faire suffisamment d’argent et avoir votre hôtel particulier. Il ne vous sera d’aucune aide, parce qu’une fois que vous serez assis dans votre hôtel particulier, vous serez le même que lorsque vous étiez assis dans votre cabane, toujours incapable d’honorer le moment présent. La même insatisfaction refera surface. Vous serez alors très surpris : « Comment est-ce possible que je sois toujours malheureux ? J’étais malheureux dans la cabane, je suis malheureux ici ».

 

Peut-être pas les premières semaines ou les premiers mois Où vous êtes là, mais par la suite, quand l’illusion égoïque s’active et que l’histoire tourne dans la tête « moi et mes accomplissements », vous pouvez à nouveau être malheureux, parce que vous n’êtes pas dans l’appréciation.

 

Maintenant, si vous êtes dans votre cabane… – disons « cabane » ou quoi que ce soit. Peut-être n’est-ce même pas une cabane, mais une tente. Et vous vous plaignez dans votre tête de l’horreur d’avoir à vivre dans une cabane, dans une petite cabane ou dans une tente, à votre âge, de ne toujours pas avoir réussi ou des nombreuses façons dont les gens vous ont empêché d’atteindre vos buts, à cause de cette ex-femme ou de cet ex-mari, vos parents qui n’ont pas été assez conscients et qui ne vous ont pas aidé dans vos études, qui ont gâché votre vie avec leurs négativités. Cela aurait peut-être pu marcher autrement. Vous êtes dans la plainte : « Je n’ai pas envie d’être ici, c’est horrible ! ». Vous ne voyez pas briller la lumière de la table. Vous ne voyez, n’appréciez même pas la fleur, rien.

 

C’est donc l’état de la non-abondance et très probablement, vous continuerez à vivre la non-abondance sous de nombreuses formes, la non-abondance. Et même si vous obtenez l’hôtel particulier, comme je l’ai dit, vous resterez principalement dans le même état. Et quelle est solution ? La solution consiste à apprécier la beauté de la cabane, de la tente, de ce qui est autour de vous, des petites choses.

 

Or, pour faire cela, vous devez être vigilants. Sans vigilance, vous n’avez rien d’autre que le mental avec ses jugements qui dit : « Pourquoi est-ce que tu dois te contenter de cette vieille chaise ? Tu ne peux rien t’offrir d’autre que cette vieille chaise. C’est horrible ! Elle n’est même pas confortable. Je mérite mieux ». Oui, peut-être, mais vous n’avez pas honoré cette chaise. Vous devez d’abord honorer la chaise. « Cette chaise ? ».

 

Comme nous le savons tous, bien sûr, le peintre Van Gogh avait dû apprécier sa vieille chaise. Il y a un tableau célèbre d’une vieille chaise en paille… Il n’a pas été présent le reste de sa vie, parce qu’il s’est coupé l’oreille, mais il devait être très présent quand il peignait et regardait dans ce domaine. Il a peint cette chaise, parce qu’il voyait combien elle était vivante et magnifique. Il n’avait pas de jugements à ce sujet « elle est vieille » ni quoi que ce soit. Il a également peint une paire de chaussures, ses propres chaussures. Je pense que le tableau est appelé « une paire de chaussures ». C’étaient en réalité ses propres chaussures. Il a peint une vieille paire de chaussures usées.

 

Personne n’aurait acheté ces chaussures, ni la chaise. S’il avait dit « je la laisse pour $10″, personne ne l’aurait voulue. Or, ce tableau coûte aujourd’hui 25 millions de dollars. C’est la même chose pour les chaussures. N’est-ce pas étonnant ? Vous ne donneriez pas un centime pour les chaussures, mais pour le tableau qui les représente, vous donnez des millions. Et c’est parce que le tableau incarne de plus la dimension de la présence. En fait, vous n’achetez pas une représentation de vieilles chaussures, vous achetez une part de présence dans la mesure où il est possible que la présence s’écoule dans quelque chose de matériel.

 

Maintenant, si vous n’avez pas assez d’argent pour acheter l’une de ces toiles, pourquoi ne pas simplement regarder plus consciemment autour de vous ? Vous trouvez partout des choses similaires. Certes, vos chaussures ne seront probablement pas aussi vieilles que les siennes, mais cela n’a pas d’importance. Et votre chaise ne sera pas aussi affreuse que ce qu’en pense le mental, « une vieille chaise affreuse », vous aurez simplement une chaise ordinaire.

 

Commencez avec ce qui est autour de vous. Accordez une intense vigilance aux perceptions sensorielles et en le faisant, honorez l’état d’être de chaque petit être, parce que même les choses inanimées sont en réalité vivantes : les champs d’énergie, les atomes à l’intérieur vibrent continuellement. Elles semblent simplement inanimées, mais vous pouvez vraiment sentir l’état de vie quand vous ne conceptualisez pas.

 

Vous commencez là à sentir la gratitude pour ce qui est ici dans l’instant et vous n’avez pas besoin de dire dans votre tête : « Oh, merci infiniment ! ». La gratitude peut être là sans aucun mot quand vous faites honneur, quand vous honorez la vie, la vie qui a pris cette forme, quand vous honorez les formes de vie qui sont autour de vous en ce moment. Quelque chose émerge alors. Vous pouvez noter que vous vous sentez vivants en vous-mêmes. Vous ressentez un champ de présence vivante qui est l’arrière-plan des perceptions sensorielles. C’est la présence. Vous ressentez donc l’arrière-plan de vos perceptions sensorielles qui est votre propre présence ou la présence de Dieu à travers vous, ce qui est la même chose.

 

Vous ressentez cette présence à l’arrière-plan de toutes les perceptions, quand vous écoutez le bruit du vent dans les arbres, quand la lumière du soleil entre à flots par la fenêtre ou même une ampoule de lumière artificielle, la lumière. Et partout, vous avez les deux choses : ce qui est dans le monde de la forme et le sans-forme qui rend possibles toutes ces perceptions sensorielles. Et vous avez là la source de toute abondance qui est la conscience elle-même de laquelle émerge toute chose.

 

Et dès l’instant où vous contactez en vous-mêmes la source de toute abondance, vous pouvez créer à partir du sentiment de plénitude. Si vous utilisez alors votre mental ou si vous permettez à ce sentiment de s’écouler dans votre mental et de créer ce qu’il veut créer, une pensée peut vous venir sur ce qu’est ce que vous voulez créer. Prenons l’exemple d’un meilleur endroit où vivre. Vous pouvez, oui vous pouvez. Qu’est-ce que vous fait sentir ce meilleur endroit ? Admettons que vous vouliez un hôtel particulier. Vous n’avez probablement pas besoin d’un hôtel particulier, mais il peut y avoir mieux qu’une tente. Vous voulez avoir chaud.

 

Donc, si vous visualisez une maison sur une colline, par exemple, quel effet cela vous fait-il ? Quel effet cela vous fait-il d’être dans cette maison ? Il y a la même plénitude que celle que vous ressentez maintenant. C’est l’effet que cela vous fait, pas différent de maintenant. Vous y êtes déjà et la maison est déjà là. Il n’y a pas de différence. Vous créez à partir de l’état de vie que vous ressentez maintenant et si vous voulez, vous pouvez vous voir dans la maison vous sentir aussi vivants.

 

Et finalement, quand la maison arrive, c’est la réalité pour vous. Vous avez échangé la tente contre la maison, mais principalement, l’appréciation est la même. Peut-être pouvez-vous avoir un peu moins d’inconfort si vous passez d’une tente à une maison. Vous êtes chauffés davantage, peut-être une chaise plus confortable, ce qui est très bien. J’ai eu une bicyclette pendant de nombreuses années, jusqu’à 32 ans. Je me déplaçais à bicyclette et j’appréciais énormément ça. Et un jour, mon père est venu me voir en Angleterre. Il a été choqué de voir qu’à mon âge, je roulais encore à vélo. Cela ne m’avait jamais dérangé.

Ensuite, quelqu’un m’a donné une vieille voiture et j’ai aimé la conduire. C’était pareil. C’est plus confortable, mais l’appréciation est la même. J’aime rouler à bicyclette. Je le fais toujours. L’appréciation est la même. Être assis dans un bus. Pendant une période, j’ai principalement utilisé les transports en commun. J’ai passé des moments merveilleux assis dans des bus, simplement en étant présent, complètement présent et en regardant dehors. On n’a pas à faire attention à la circulation. On peut simplement regarder chaque chose, toute la vie qui défile devant soi et ressentir l’abondance.

 

Mais si j’avais eu un concept dans ma tête… Il y a 15 ans, 12 ans, le bus était mon moyen de transport. Si j’avais eu ce concept dans ma tête : tu as maintenant 40 ans ou plus, 50 ans, 48 ans, je ne me rappelle pas, et tu en es toujours là. Tu te déplaces encore en bus. Cela aurait pu être une cause de souffrance, une diminution du sentiment de soi. À ton âge, pourquoi ne peux-tu pas avoir une voiture ? C’est ce que ma mère disait. La plénitude est là, quelle que soit la situation. Il y a la plénitude de la vie autour de vous et vous pouvez alors créer, mais non plus à partir de ce sentiment de chagrin en espérant que ce que vous manifestez vous libère du chagrin.

 

Non, quoi que vous créiez, c’est au service du tout. C’est un aspect. C’est au service de la totalité, d’autres gens, de la planète, du tout. Il s’agit des choses qui veulent être créées à travers vous et quoi que vous créiez alors est investi de pouvoir par la Totalité, par la conscience universelle elle-même. Ce n’est pas un petit moi qui dit : « J’ai besoin de ceci ou de cela pour être heureux ». Si vous vous alignez sur ce dont a besoin la totalité, Il est plus que probable que l’abondance s’écoule aussi extérieurement dans votre vie, parce que vous partez déjà de l’abondance comme étant votre état principal, premier. Il y aura alors certaines formes d’abondance qui se présenteront dans votre vie.

 

L’abondance est donc ici et maintenant en tant qu’une réalisation intérieure ou qu’un état intérieur. À partir de là, vous pouvez manifester ou l’univers manifeste à travers vous.

 

La chose essentielle à apprécier est la chose en apparence quelconque dans votre vie. Si vous n’appréciez pas ce qui est apparemment insignifiant et attendez que quelque chose d’important vous arrive, vous poursuivez toujours une certaine idée de ce qui est significatif sans vous rendre compte que l’important se cache dans ce qui est apparemment insignifiant. Parce que même la vie la plus intéressante – admettons que vous soyez quelqu’un qui fait continuellement des choses importantes, qui est continuellement en voyage, etc. – là encore, chaque moment est constitué de choses relativement insignifiantes.

 

Disons qu’un autre voyage est en vue. Je prends l’avion, je suis en première classe, je serai à Paris demain pour trois jours où je ferai des choses importantes et je reviendrai. Mais si vous observez… Bon, pour certains, ça semble être une vie très enviable : « OH, c’est super, vraiment excitant ! ». Si vous n’êtes pas présents à chaque instant, ce n’est pas aussi excitant. C’est simplement stressant et vous souffrez du décalage horaire. Et assez vite, vous en avez assez du champagne qu’il vous donne dans l’avion. Vous en avez assez du caviar et vous dites : « Non merci, donnez-moi juste un verre d’eau ! ». Vous n’êtes pas heureux.

 

Même un voyage important à Paris est constitué de petits moments : la Limousine vient vous chercher ; vous vous installez et vous allez à l’aéroport. Quel est votre état de conscience à ce moment-là ? Il n’y a que la voiture. Êtes-vous présents ? Vous pouvez apprécier cela. Vous marchez ensuite vers l’avion et vous êtes assis quelque part. En soi, chaque instant n’est pas une grosse affaire.

 

Quand je donne une conférence… On pourrait dire : « Voilà, tu vas parler ce soir à deux mille personnes ». Un gros truc ! Des gens pourraient dire : « J’aimerais faire quelque chose comme ça ». Eh bien, il s’agit là encore de petites choses. La voiture arrive, m’emmène au salon des artistes quelque part et je m’assois là. Et quelqu’un vient et dit : « Les gens arrivent seulement. Nous ne pouvons pas commencer maintenant, il y aura un retard ». Kim dit qu’il faut attendre encore 10 Minutes, un quart d’heure pour laisser les gens arriver. Il y a beaucoup d’agitation là.

 

Si j’avais l’idée dans ma tête que quelque chose allait avoir lieu, je serais stressé : « Il faut que je donne une conférence maintenant, dans un moment. Tous ces gens attendent de moi que je donne une conférence importante ». Non, ce serait stressant et ce ne serait pas très bien. Cela ne serait pas agréable. Or, il s’agit simplement d’apprécier la pièce telle qu’elle est. Là encore, il y a tout à coup une autre table dans le salon des artistes et il y a une chaise sur laquelle je suis assis. Il y a des fleurs. Habituellement, ils mettent là deux bananes et un verre d’eau. Et vous regardez simplement autour de vous. Il n’y a que la simplicité de l’instant.

 

Si vous quittez ça, vous avez une sorte d’attente. Vous attendez avec anxiété le moment suivant qui est inconnaissable, complètement inconnaissable. Restez simplement avec ce qui est. Et finalement, vous ne pouvez faire qu’un pas à la fois, vous allez à votre chaise qui est sur la scène sans aucune pensée. Vous ne pouvez pas avoir de pensées dans la tête quand vous allez transmettre la présence pendant deux heures. Et vous vous asseyez à nouveau. Il y a une autre chaise. Il y a toujours une chaise sur laquelle vous vous asseyez !

 

Et vous voici. Il y a simplement la présence. Là encore, chaque moment est relativement insignifiant. Pourquoi chercher quelque chose de significatif ? Mais voyez la profondeur qui se trouve dans toutes les petites choses, parce qu’en réalité, toute votre vie est constituée de petites choses assemblées. OK, il y a des choses comme les mariages… Les gens disent : « OK, c’est important ! ». Il y avait une entreprise qui fabriquait des montres Il y a quelques années. Leur slogan publicitaire était « les moments significatifs ». Je ne sais pas ce que cela voulait dire, mais les gens portaient une montre, la regardaient et il y avait quelque chose d’important qui se passait alentour.

 

C’est une chose étonnante quand on ne l’attend plus dans sa vie en voyant que c’est déjà autour de soi, la profondeur et l’état de vie de toute chose autour de soi. Vous ne pouvez le reconnaître qu’en étant en contact avec votre propre profondeur et votre propre état de vie. C’est à partir de cet endroit de vie intense, de présence spacieuse que vous pouvez apprécier l’état de vie en toutes choses.

 

Ce qui se passe en réalité, c’est plus que la perception sensorielle de la chaise, que la perception sensorielle de la table, que la perception sensorielle du verre d’eau. Dans la perception sensorielle, vous pouvez sentir qu’il y a plus que ce que vous percevez à la surface, que chaque chose a une présence, une présence vivante. Et c’est une révélation merveilleuse. Vous voyez que tout ce qui est autour de vous, à tout moment, comporte une présence vivante. C’est tout vivant. Même ces choses dites artificielles, parce qu’elles sont toujours vivantes. Elles sont toujours constituées de champs d’énergie vibratoire.

 

Et c’est étonnant quand vous pouvez sentir cet état de vie. Il ne s’agit pas seulement de la beauté des petites choses. Ce n’est pas juste ce que vous voyez, parce que derrière la vision, il y a le sentiment de vie. Quand vous le contacter à l’intérieur, vous pouvez vraiment pénétrer quasiment dans l’espace de chaque objet et sentir qu’il est vivant. Dès lors, vous n’avez pas à attendre que quelque chose se produise dans votre vie pour vous sentir plus vivant. Vous communiez avec l’état de vie autour de vous.

 

La pratique consiste alors à éliminer cette personne insatisfaite qu’autrement, vous transportez avec vous en tant que votre mental, votre identification. La pratique l’élimine et vous êtes là en tant que la conscience qui perçoit ultimement ses propres créations, parce que vous êtes la conscience et chaque forme de vie est venue de là, du non-manifesté. On dit que le big-bang est ce qui a tout déclenché. Personne ne sait exactement ce que cela implique. En particulier, personne ne sait ce qui était avant le big-bang. Rien. La seule réponse qu’on peut donner est « rien », parce que s’il y avait quelque chose avant, il y avait alors déjà quelque chose de créé. Il n’y avait rien, « no-thing », pas de choses, juste un vide immense ou une plénitude immense, ce qui est la même chose.

 

Il y avait donc l’unique, seulement l’unique. Et l’unique est ensuite devenu le multiple. L’unique… On l’appelle « l’explosion », mais c’est un mot stupide. L’unique a commencé à devenir forme, à créer la forme, à s’écouler dans les formes et il continue de le faire maintenant. Nous faisons partie de ladite explosion, de la différenciation des formes de vie. . .

 

Le voyage vers l’extérieur dans la manifestation, et cependant, ce qui a tout déclenché, le néant, le trou noir au centre du tout est toujours en vous en tant que votre essence.

 

Donc, l’état primordial antérieur à la naissance de l’univers n’a jamais été perdu. Chaque forme le contient en tant que son essence à l’intérieur et c’est l’espace, l’espace intérieur. C’est l’intemporel. De là est apparu tout l’univers. Vous êtes donc un microcosme du tout. Vous êtes un microcosme contenant à la fois l’essence sans forme de toute chose et l’incarnation de la forme, de la forme temporelle.

 

Maintenant, être conscient de l’essence sans forme est une chose étonnante. C’est un miracle. L’univers, à travers vous, en cet instant même… C’est incroyable, un miracle. L’univers, à travers vous, dans l’instant même, devient conscient de lui-même, non pas seulement de ce qu’il a créé, mais de sa propre essence. En devenant conscients de vous-mêmes, l’univers devient conscient de lui-même. N’est-ce pas merveilleux ? Dans ce sens, il y a donc un processus d’évolution à l’oeuvre dans l’univers. Dans un autre sens, il y a bien sûr l’intemporel au coeur de toute chose. Cela semble contradictoire, mais au coeur de toute chose, il y a l’intemporel, le sans-forme.

 

À l’extérieur, on dirait qu’il y a une évolution. Donc, créez si vous vous sentez appelés pour créer. Ouvrez-vous pour voir ce qu’est ce qui veut être manifesté à travers cette forme, non pas ce que JE VEUX créer, le petit « je ». Qu’est-ce qui veut arriver à travers moi et simplement attendez. Si vous ne le savez pas encore, simplement attendez. Le temps peut passer dans la réalité superficielle où le temps semble exister. En attendant, amenez la présence, développez-vous dans le pouvoir de la présence. Le pouvoir de la présence s’accumule. Il pourrait se passer des années sans que rien ne se passe, c’est possible, et subitement, quelque chose se produit. Subitement, quelque chose se manifeste à travers vous.

 

Parfois, les gens se plaignent plus ou moins et disent : « OK, ça fait un an que je pratique la présence maintenant et rien n’a changé dans ma vie ». Eh bien, peut-être n’avez-vous pas pratiqué autant que vous le pensez si vous déplorez que rien n’a changé dans votre vie. Ne sous-estimez pas le pouvoir qui est dans la présence et même si, en apparence, rien ne se passe encore, il y a un pouvoir énorme qui arrive à travers vous et s’écoule dans ce monde, s’écoule dans votre corps et à travers vous.

 

N’essayez même pas de comprendre ce qu’il veut. Vous ne le savez pas. Vous ne pouvez jamais en avoir que des aperçus. Il n’y a pas un seul être humain qui sait intellectuellement ce qu’est le but ultime de ce pouvoir immense qui veut arriver en ce monde à travers vous. Vous n’avez pas besoin de le savoir. Le mental humain ne le pourrait pas. Il serait même absurde d’essayer de comprendre.

 

Or, vous pouvez vous aligner sur le pouvoir, parce que finalement, c’est ce que vous êtes. C’est le seul pouvoir qui soit, la conscience une, c’est tout ce qu’il y a. C’est l’unique. Et du point de vue de l’unique intemporel, on pourrait effectivement dire que tout le monde de la forme est une sorte de rêve. On pourrait le dire, parce que tout comme un rêve se dissipe très rapidement, toute chose qui apparaît, toute situation et chaque humain se désagrègent ici plutôt rapidement.

 

Et dans ce sens, on peut en parler comme d’une sorte de rêve. Quand vous y êtes plongés, il semble réel, mais quand vous y regardez de près, vous vous rendez compte que chaque forme est éphémère et fugace. Et c’est très bien. Et vous vous rendez compte que les formes sont une espèce de choses espiègles. L’univers veut jouer et vous vous mettez alors à jouer aussi. Cela n’est plus terriblement sérieux.

 

Vous vous mettez à jouer ; vous pouvez manifester des formes, même de jolies formes et des formes utiles. C’est magnifique. Le rêve devient beaucoup plus agréable et vous savez qu’il y a une partie éveillée d’où vous pouvez contempler le rêve, en sachant que c’est un rêve, une sorte de rêve. Quand vous pensez qu’il n’y a que cela, que ces formes, vous devez vous y accrocher. . . C’est effrayant. Tout est éphémère.

 

Et cette contemplation elle-même est libératrice. Contempler la nature éphémère de toutes les formes est libérateur, parce que les formes de vie veulent assumer une importance qu’elles n’ont pas. Ce que vous appréciez en réalité quand vous appréciez le monde de la forme, c’est ce qui anime chaque forme, l’unique. En fait, ce vers quoi il amène, c’est Dieu. Où que vous regardiez, c’est Dieu qui apparaît en tant que ceci, cela. Et en réalité, ce que vous aimez et appréciez en chaque forme, c’est le sans-forme Divin duquel émane toute forme.

 

Maintenant, pour ressentir cela, il vous faut d’abord le sentir en vous-mêmes et cela revient à voir la beauté en toute chose. C’est en réalité ce que cela veut dire. Et c’est voir le monde sans sentiment de séparation ; ce n’est pas « moi et le reste de l’univers », ce qui appartient à l’état égoïque : je suis ici et là est le reste du monde. Et d’une façon ou d’une autre, il vous faut survivre dans le reste du monde et contre lui. C’est l’ego.

 

Et donc, sans le sentiment de séparation créée par le mental, tout ce qui est, c’est le continuum. Vous et l’univers ne faites qu’un. D’une certaine manière, on pourrait dire que vous êtes… – Quand vous contactez l’essence spacieuse, l’espace sans forme, l’essence intemporelle en vous-mêmes, vous êtes au coeur de l’univers. Le coeur de l’univers n’a pas une localisation particulière. Ce n’est pas quelque part à l’extérieur. Il est dissimulé en chaque être. Donc, c’est Dieu en vous, en tant que vous.

 

Certains mystiques ont eu cette réalisation et tout à coup, ils se sont écriés joyeusement : « Oui, je suis Dieu. Oh !.. ». Certains soufis, certains chrétiens s’écrièrent : « Oui, oui ! ». Ils n’auraient pas dû le faire, parce que cela ne fut pas bien compris et l’ego qui s’identifie à la forme n’aime pas ça. Et donc, en général, ils ont eu des ennuis, mais ils n’en furent probablement plus affectés. La forme.

 

D’une manière ou d’une autre, Jésus essayait de communiquer à ceux qui l’écoutaient ce qu’il avait réalisé. Il lui fallait donc utiliser un langage qu’ils pouvaient comprendre. Ils parlaient à des gens relativement simples. Il ne pouvait pas dire « le sans-forme ». Ils auraient dit : « Quoi ? ». Il devait utiliser des termes auxquels ils pouvaient se référer pour communiquer ce qui est au-delà des mots. Il disait donc : « Moi et le père ne faisons qu’un. Ce n’est pas « je » qui fait les choses, c’est le père à travers moi qui les fait ». Il s’adressait à une société patriarcale et il devait s’adapter.

 

S’il avait dit « la mère », ils auraient dit : « Eh bien, ce n’est qu’une femme ». C’était une société patriarcale et donc, il dit « le père ». Dans une société différente, il aurait dit « la mère ». Et d’une certaine manière, le terme « mère » est plus près de la réalité que « père », parce que la mère est l’ouverture, le féminin est l’ouverture, le récipient ouvert. Donc, d’une certaine manière, le féminin se rapproche plus de l’espace sans forme que le masculin, non pas qu’en soi le sans-forme soit féminin ou masculin. Non. Il utilisait donc le terme « père ».

 

Ils dirent alors : « Oh, tu es un bon enseignant ! ». Il répondait : « Ne me qualifiez pas de bon, un seul est bon, c’est l’unique. Le bon, c’est Dieu. Dieu est le bon ». Il n’a pas dit cela. Je le dis, parce que je parle anglais. Il se trouve que Dieu et bon, en anglais, sont très rapprochés (good / God). « Seul l’unique est bon », disait-il. « Seul l’unique, un seul est bon. Ne me qualifiez pas de bon ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire : « Ne faites pas de cette forme… Ne vous centrez pas sur la forme. Connaissez le sans-forme à travers cette forme. Vous pouvez faire cela. Connaissez le sans-forme en vous-mêmes ».

 

« Vous êtes la lumière » disait-il. Il ne disait pas seulement « je suis la lumière » – il le dit aussi – mais il disait aussi « vous êtes la lumière du monde, vous êtes la lumière du monde ». Qu’est-ce que c’est ? C’est la chose même qui illumine la totalité du monde, la conscience qui illumine la totalité du monde sans laquelle rien ne pourrait être. Vous êtes cela.

 

C’était donc une tâche ardue d’utiliser le langage pour communiquer ce qui est au-delà du langage et à une époque où le langage était très limité. À cette époque, en Inde, ils avaient déjà une terminologie très avancée pour de telles choses, pour la dimension spirituelle, mais là où Jésus enseignait cette terminologie très avancée n’existait pas encore. Et même si elle avait existé, les gens à qui il s’adressait n’auraient pas compris.

 

Donc, une fois que vous vous connectez à l’unique, vous connaissez l’espace à l’intérieur, vous pouvez considérer tout enseignement et voir la vérité cachée dans les mots. Les mots ne vous induisent pas en erreur et où que vous regardiez, vous pouvez y pénétrer et vous dire : « Oh, je sais exactement ce que cela voulait dire » quand cela a été dit. Vous pouvez considérer la vérité essentielle du bouddhisme, les paroles du Bouddha et y voir la vérité, la vérité dans l’enseignement de Jésus. Vous pouvez le faire avec n’importe quelle tradition, la tradition hindoue, la tradition spirituelle la plus avancée. Vous le voyez là sous de très nombreuses formes. C’est une reconnaissance : « Oh oui ! ».

 

Il y a tant de livres qui sortent de nos jours et seuls quelques-uns vous suffisent en réalité. Vous pouvez donc aller dans une librairie, ouvrir un livre et lire à partir de ce sentiment, de cet endroit de connexion avec l’être. Sentez alors si ce que vous lisez est investi de pouvoir ou non. Ils émanent soit de la présence, soit d’une accumulation de connaissances. Vous pouvez aussi regarder sur Amazon. Je pense que vous pouvez y lire quelques pages des livres.

 

Vous pouvez voir, vous pouvez sentir si… Si cela vient de la présence, cela peut vous aider ou vous pouvez simplement l’apprécier. Vous pouvez aussi ne pas avoir envie de le lire. Vous n’êtes pas obligés. Vous pouvez donc utiliser votre sagesse qui est là quand vous vous connectez au sans-forme et regarder les divers enseignements.

 

Une question a été posée : « Qu’en est-il des enseignements canalisés ? » C’est la question. « Pouvons-nous faire confiance ou non aux enseignements canalisés, aux enseignements de maîtres décédés ? Bien sûr, la même chose s’applique là encore. L’enseignement n’est pas vrai du seul fait d’être canalisé et l’enseignement n’est pas faux du seul fait d’être canalisé. Vous devez utiliser votre sagesse quand vous considérez un enseignement.

 

S’agissant des maîtres décédés, il y a ce fameux dicton : « Ce n’est pas parce qu’ils sont morts qu’ils sont intelligents ». Et c’est vrai bien sûr. Parfois, les gens sont impressionnés quand quelque chose est canalisé, juste parce que c’est canalisé. Le canal ne veut pas dire que c’est vrai, ni que cela ne l’est pas. Vous devez utiliser votre sagesse, regarder l’enseignement et sentir s’il provient d’un endroit profond ou d’un endroit superficiel. C’est facile à faire après un temps, très facile. Et vous ne pouvez plus être fourvoyés. C’est très bien.

 

Donc, certains enseignements sont très utiles. Certains enseignements canalisés sont profonds et d’autres ne le sont pas. Ils peuvent simplement raconter des histoires, ce qu’est la vie sur d’autres planètes et ainsi de suite. Vous pouvez avoir plaisir à les lire. D’un autre côté, certains enseignements canalisés sont profonds. L’ego peut surgir dans tout enseignement. Vous devez en être conscients. Il pourrait y avoir de l’ego rampant chez tout enseignant auprès de qui vous allez. Il pourrait déclarer : « Il y a en ce moment beaucoup d’enseignements, mais aucun n’a atteint le niveau que j’ai atteint ». Vous savez là : « Se pourrait-il que ce soit l’ego ? ». Oui, probablement !

 

Et dans les enseignements canalisés, cela peut être l’ego de la personne qui fait le channeling et cela peut être l’ego de l’entité canalisée. Même à ce niveau, les gens peuvent toujours avoir un ego, voulant être importants. Soyez donc vigilants, regardez, voyez et vous saurez ce qui est juste pour vous et ce qui ne l’est pas.

 

Je dirais que la seule raison pour laquelle vous lisez encore des livres est de plus en plus pour le plaisir. Je lis toujours de temps en temps des livres spirituels, parfois des livres que des gens m’envoient. Je ne peux pas les lire tous, mais j’ai parfois un grand plaisir en voyant à nouveau la vérité reflétée sous une autre forme : « Oui, c’est ça, il l’a saisi ! ».

 

La cloche est un outil magnifique de méditation. Je recommande toujours de suivre le son de toute son attention. Il disparaît progressivement et tout ce qu’il reste alors est l’attention elle-même. La forme émerge et meurt progressivement. Quand la forme n’est plus, seule reste la conscience. D’abord, il y avait la conscience DU SON ; le son a disparu ensuite et reste simplement la conscience de rien du tout ou la conscience d’elle-même. C’est la même chose, rien : no-thing pas de chose.



20/04/2014
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