Ce que l`on doit dire aux malades

Ce qu'on doit répondre aux malades


Comme on dit avec juste raison, « un malheur ne va pas sans l'autre », le visiteur du médium guérisseur est tourmenté par de multiples contrariétés qui dépendent ordinairement de son état physique, de son milieu, de son genre de vie, de son caractère, de sa mentalité.

C'est une chaîne sans fin. On dirait qu'il suffit qu'un maillon soit pris dans l'engrenage des épreuves pour que les suivants se mettent à se mouvoir et à entrer en action. Il est naturel dès lors que le malade essaie de se dégager de cette apparente fatalité et tente une expérience. Avec une extrême facilité, il étale les tracas de sa vie journalière, il parle de ses amours, de ses ressentiments, de ses embarras financiers, de la maison qu'il doit quitter sous la pression d'un propriétaire impossible, d'une affaire commerciale difficile, d'un vol dont il a été victime, d'un voyage qu'il n'ose entreprendre.

Que la maladie s'installe à son foyer, voici la misère, les querelles, les tracas matériels qui surgissent de toutes parts. On dirait que le malade traîne partout derrière lui un halo de désespérance. Avec la meilleure foi du monde, il affirme la pureté de ses intentions. Il est souvent sincère avec lui-même, mais le plus souvent, il ne s'aperçoit pas qu'il est sa propre victime et qu'il se débat dans le brouillard de ses propres pensées. Son animosité contre le mauvais sort lui fait un caractère impossible et corrompt les forces les plus pures de son être. Cela provoque une dégénérescence de son état physique : il maigrit, souffre, se plaint, blasphème parfois contre Dieu qui l'a rendu, croit-il, si vulnérable à la douleur.

Et cependant, chaque jour, il viole les lois spirituelles et s'étonne d'être victime des sanctions qui en découlent. Le médium guérisseur est un guérisseur du corps et de l'âme, l'un réagissant sur l'autre et vice-versa. C'est le bon samaritain descendant de sa monture pour verser à boire à la pauvre victime du sort. Il serait donc de mauvais ton de se retrancher derrière un non possumus intangible sous prétexte qu'on ne veut pas déchoir et se ravaler au rang des pythonisses de foire, de jeteuse de cartes ou d'astrologues en quête de quelques deniers.

L'intention fait l'action. S'occuper du sort matériel des autres dans un but moral et de relèvement, ce n'est pas se faire devin et déchoir pour la cause ; mais il est nécessaire, dans ce cas, d'attirer l'attention du malade sur le rôle providentiel et moral du spiritisme qui ne peut s'accomplir qu'au cas où il accepte de se mettre sous l'égide des lois qui régissent la destinée humaine. Le monde, l'univers est soumis à un ordre immuable que nous pouvons concevoir dans son intégralité. Les forces destructrices elles-mêmes coopèrent à l'évolution de la vie vers un mieux-être spirituel.

Par le détachement matériel, par le pardon, par la prière et la méditation, l'homme se détache progressivement du monde d'en bas pour s'élever vers un monde de lumière régi par l'amour spirituel. Planer assez haut ne pas voir les mesquineries humaines, savoir attendre la maturité des autres sans forcer leur libre arbitre, faire son devoir avec bonté, calme et confiance en réclamant le secours d'en Haut, telles sont les leçons de sagesse qu'enseigne le spiritisme qui nous écarte ainsi des pièges de la sensualité, de l'égoïsme et de l'orgueil que notre infériorité et notre ignorance tendent sous nos pas.

Dès lors, les facultés supranormales ne peuvent s'exercer qu'au point de vue scientifique, philosophique et moral, en vertu de leur mobilité et de leur variabilité, laissant à chacun le soin d'en tirer une ligne de conduite personnelle. Ainsi la sensibilité de l'individu, sa volonté, son intelligence, son jugement, ne peuvent être asservie et restent constamment en éveil devant la multiplicité des épreuves qui les sollicitent.

Les clairvoyances à objet matériel ne peuvent avoir pour but que de tourner l'attention du malade vers le monde spirituel en vue de réformer sa mentalité. Elles constituent un existant, une provocation à la méditation sur les sujets les plus graves de l'existence. Elles ne peuvent être utilisées d'une façon systématique et irraisonnée. Quelles admirables leçons de choses que les épreuves de la vie. Le médium guérisseur doit être le consolateur le réformateur des âmes.

Intellectuels, ayez la foi !
Nous avons dit antérieurement que la pensée du guérisseur agit sur les fluides psychiques et leur communique, ainsi qu'aux matières magnétisées (liquides, solides), les propriétés qu'elle leur assigne. Par contre, celle du malade au moment des soins ou après ceux-ci, peut annihiler le bon effet qu'on leur destine par le même jeu des forces de l'âme.

Si vous dites à un intellectuel d'avoir la foi, il vous répondra presque invariablement, s'il est un peu initié : « Mais, je l'ai, la foi, puisque je crois à la réalité et à l'efficacité du magnétisme spirituel. »
Cependant, la foi comporte une chose essentielle : l'acceptation pure et simple d'une idée, sans discussion possible, sans examen préalable. De par son éducation, l'intellectuel agit dans le sens contraire : il cherche, il scrute, démonte un jouet, une montre, une machine, décompose la matière, dissèque le corps humain pour découvrir le ''Deus ex machina '' qui les anime et en soutient les parties constituantes. En un mot, il analyse et si ses capacités le lui permettent il reconstitue.

Mais l'esprit d'analyse, qui est un mode d'activité de l'intelligence, est une force de démolition, de désagrégation, une force dissolvante, surtout lorsqu'elle s'applique aux fluides psychiques à la vie.
Lorsque le guérisseur se trouve devant un intellectuel, celui-ci questionne, demande qu'on lui explique l'impondérable, examine les effets de la cure sur son propre corps, étudie les réactions ; si un mieux n'est pas immédiat, il doute et se perd le plus souvent en des conjectures les plus absurdes. Malgré lui, par habitude, il analyse, en un mot, il n'a pas la foi. Sans qu'il s'en doute, sa pensée est un ferment stérilisant. Elle tue la vie dans ce qu'elle a de plus subtil.

En réalité, les fluides qu'il émet et leur mouvement, créant un milieu hostile à ceux du guérisseur et la guérison tant espérée ne vient pas. Que faire devant un malade aussi peu docile, aussi contrariant. La réponse est dans ce que nous venons de dire : « L'intellectuel doit avant tout ne pas vouloir comprendre à tout prix ce qui se passe ; la plupart du temps, son incompétence dans ce domaine devrait lui conseiller de laisser à d'autres, dont la santé est équilibrée, le soin de chercher et parfois de trouver ; qu'il rejette à priori les mille suggestions des gens soi-disant bien informés, qu'il garde sa pensée dans le calme et fasse de son milieu un cadre reposant. »

Il aura tout à gagner, s'il veut se rendre chez le médium guérisseur en pensant : L'homme a des virtualités, des potentialités encore inconnues de la science. Les dernières découvertes, la radio-activité des corps ont ouvert la porte sur un océan de forces invisibles et formidables. Les fluides psychiques sont de celles-là.

Dilemme
Alors, d'après vous, cher ami, que pensez-vous de mon état ? « Je pense, répond le médium guérisseur, qu'avec un peu de patience, votre état ira de jour en jour en s'améliorant. »

Cependant, reprend l'interlocuteur, je désirerais savoir si vous pouvez réellement me guérir ?

Que voulez- vous que je vous réponds ? Si je vous dis que votre état dépendra en grande partie de vous- même, cela vous donnera une suggestion pernicieuse, un doute regrettable, une crainte qui agira à votre insu sur votre système nerveux et provoquera un surcroît de trouble dans votre organisme. J'entrave en quelque sorte la guérison que vous cherchez ; je travaille contre vous-même.
Vous venez, dites-vous, pour que je vous soigne.... Alors, écartez de votre pensée tout raisonnement qui affaiblit votre confiance. Assainissez votre esprit. Libérez-le des termes médicaux qui entretiennent l'idée de la maladie. Jetez par-dessus bord les gémissements inutiles, les images d'inquiétude et de souffrance.

Renoncez une fois pour toutes à ce qui vous agite, au fanatisme, aux passions sensuelles. Pensez bien, avec bonté, avec beauté. Distrayez-vous en vous dévouant en faveur de plus malheureux. Changez le cadre de vos occupations familiales et surtout oubliez-vous dans l'action altruiste.

Et maintenant, ajouta le médium guérisseur, élevez votre pensée vers Dieu, intelligence infinie, grande dispensatrice de vie.

Mettez toute votre confiance en la Providence en vous disant que votre santé est comme votre caractère, une résultante de votre passé, de votre imagination, de votre volonté ; que votre organisme fortifié par les fluides peut être en mesure de surmonter les obstacles accumulés par un mauvais comportement au cours des années écoulées. Et maintenant, à l'ouvrage, voulez-vous ?

Au médium guérisseur !                                  
Ami, te voila, médium guérisseur ..... ou près de le devenir.
Convaincu de la réalité spirituelle, tu t'es penché sur la souffrance et tu as demandé pour le servir ..... Instrument de l'au-delà, tu es devenu l'artisan de la bonté, le héraut de la bonne nouvelle, de la vertu et de l'amour. Sans peur et sans reproche, tu seras le guérisseur du corps et de l'esprit.

Près de toi, tu sentiras palpiter des corps en détresse, tu frissonneras au contact des âmes malheureuses. Mais va sans crainte .... Le bonheur que tu répandras devant toi, sera ta force et ta récompense. Mais, sois prudent dans tes enseignements. Fais-y une place d'honneur à ce qui rend l'homme meilleur : l'amour de Dieu et des hommes. Méfie-toi de toi-même. La langue est une arme à double tranchant. Le silence lui est souvent préférable. Désaltérant les foules qui ont soif de vérité et de pitié, tu poursuivras ta route, les yeux fixés sur le but ultime : le bonheur des hommes.

Sache aussi que la douleur est parfois nécessaire. Dès lors, incline-toi devant la volonté souveraine qui, par des chemins détournés, souvent inaperçus des hommes, conduit l'individu vers la sagesse.

Par la quiétude des jours d'allégresse, comme par le calvaire de la souffrance, l'homme acquiert de l'expérience et évolue. Comme la chaleur torride et le froid glacial, en sa succédant, désagrègent le granit, ainsi la douleur et l'espoir désarticulent, dissocient notre indifférence, notre orgueil, notre égoïsme, la langue qui emprisonne notre âme. Que les succès ne te tournent pas la tête. N'oublie pas que tu n'es qu'un instrument docile dans la main de tes protecteurs spirituels. Aie confiance et ne regarde jamais en arrière. Derrière toi, c'est le doute, la peur, le néant. Devant toi, au contraire, l'action, la vie.

A l'heure du crépuscule, lorsque les étoiles scintillent dans le ciel, alors que la journée a été bien remplie, retrempe tes énergies dans la prière et offre en holocauste à Dieu tes forces, ton intelligence et ton coeur. Alors tu sentiras venir à toi les intelligences supra-terrestres, les âmes dévoués qui aplanissent devant toi la voie qui te fait éviter l'abîme ou se débattent les misères humaines. Dans tes succès, sois humble et tu deviendras un véritable disciple du Christ. Sa flamme luira sur ton front. A l'oeuvre, ouvrier de la Providence, la route lumineuse est ouverte. Elle te conduira à Dieu.

 



06/04/2012
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