La Sincérité

L’amoureux est sincère.  Pour lui, la question de l’être ne se pose même pas.  Il est totalement dédié : sa pensée ne diverge pas d’une fraction.  Il n’entretient nul doute nulle hésitation.  En fait, l’amoureux, l’amour et l’aimé ne font qu’un.  Ceux qui clament être amoureux, mais ont deux amours, ceux qui affirment être entiers, mais servent deux maîtres, ceux qui poursuivent un idéal dans la mesure où il offre des moyens sur lesquels s’arrêter, tous ceux-là sont des hypocrites.  Car il n’existe pas de demi-mesure dans la sincérité.

 

La sincérité n’est pas une histoire d’expression de ses doléances ni l’affaire d’autrui, elle est une réalité foncièrement individuelle, absolument intime.  Bien sûr, un être sincère inspire confiance, mais ce n’est pas l’objet de la sincérité.  Peu importe l’enjeu, il est impossible de feindre d’être sincère et de réellement tromper son monde.

 

L’homme a foi en ce qui vient de Dieu, en ce qui est vrai, ce qu’est Dieu, pas moins, puisque, comme enjeu, il y va de sa propre vie.  Chacun est sincère envers lui-même, essentiellement, premièrement.

 

Si un être se laisse prendre par les mots, s’il tourne autour du sujet, il arrivera à se persuader de sa sincérité.  Un être sincère se connaît.  Il se sait sincère sans l’ombre d’un doute, d’un jeu, d’un recours aux détours.  Il n’a pas besoin de jurer de sa sincérité puis qu’il la rayonne : elle éclaire.

 

Nous sommes tous plus ou moins partagés, tentés entre l’univers pratique, matériel (son pain quotidien, sa femme, son argent) et l’univers divin (NOTRE héritageNotre vérité, l’amour).  Jésus aussi a subi la tentation.  Sa réponse fut : «L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.»

 

Il est si facile d’être porté aux compromis, au désir de rapiécer, alors que tout est UN : pain quotidien, amour, argent, harmonie : TOUT EST UN.

 

Il est si facile de se disperser, de s’encombrer de bidules, de chercher des raccourcis.  Pourtant, le chemin est droit et la porte est étroite.  Si on parvenait à concentrer tous ses efforts!!!

 

Sincèrement, pour le moment, il ne nous est pas demandé de départager l’inconnu, de rendre compte de ce qui est au-delà de notre conscience.  Mais il nous est assurément demandé de mettre de l’ordre dans notre quotidien, dans ce que nous connaissons de nous-mêmes, dans ce que nous croyons.  C’est certain qu’il nous est demandé de nous mettre à l’ordre, de nous mettre à jour.

 

Nous pouvons prendre l’exemple du feu.  Aussi longtemps qu’il est dispersé, qu’il demeure en surface, on peut le supporter.  Mais il faut qu’il aille au cœur, qu’il se concentre, qu’il s’intensifie au point de purifier!!!  Car la sincérité émane d’un cœur pur, d’un cœur ardent.

 

Janaka-anandâ



30/03/2014
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