La Lampe Magique

La réflexion est elle un acte rationnel ou est-elle un réflexe conditionné par le monde matériel ? Penser hors de la boîte afin que cette boîte ne nous enferme plus dans des concepts et des situations qui nous restreignent et être en mesure de voir le contenant, n’est-t ’il pas un acte qui permet de rationnaliser en voyant toutes les perspectives ? La boîte est en effet exclusive et importante pour nous, sur le plan subjectif, car elle exclut plutôt que d’inclure tous les concepts caractérisés par des êtres. Elle n’est donc pas inclusive, elle écarte et devient double, perdant dès lors son intégrité…

 

Lorsque nous choisissons de garder un esprit ouvert, en n’ayant jamais de certitudes, nous utilisons les réponses que nous choyons afin de poser de nouvelles questions. Afin de sortir de l’irrationnel qui est subjectif, nous choisissons alors d’inclure tous les concepts caractérisés par des êtres de notre environnement en devenant inclusifs. L’acte d’être inclusif nous rend intègres et l’intégrité des éléments que nous examinons nous permet, de façon scientifique, de fonctionner à pleine capacité et donc à plein rendement. L’intégrité est un concept moral et physique, les deux éléments étant indissociables afin d’obtenir des conclusions fiables. Cette intégrité à part entière signifie que chaque propriété interagit sans que l’une ne soit dysfonctionnelle. Les propriétés de chaque élément permettant une conclusion sans lacunes doivent donc être pures dans le sens qu’elles ne doivent pas être transformées.

 

Sur le plan individuel, ceci signifie que les indications obtenues par nos six sens – donc sur les plans physique, émotionnel et spirituel – ne doivent en aucun cas être transformées en concepts ou en personnifications, car l’interaction alors observée enregistrera forcément des conclusions erronées. En nommant, nous créons et par cet acte nous détruisons, car ce qui existe à l’origine que l’on appelle l’Un, devient multiple et la séparation est consommée. De ce fait, il nous est alors impossible de connaître l’Un car les propriétés observées ont désormais des caractéristiques qui n’ont plus rien à voir avec les caractéristiques originelles. Comme dans la chimie ou la médecine, la matrice ne peut être obtenue que par des éléments stables qui conservent leur intégrité sans catalyseur ayant une influence sur le rendement. Ce sont donc les principes actifs qui permettent l’intégrité nécessaire à la compréhension de la nature de ce que l’on analyse, ce qui permet de comprendre les réactions qui impliquent les transformations à partir de l’état naturel et menant à un changement de nature, avec des caractéristiques différentes et la création d’un nombre infini de substances. C’est la création de nouveaux mondes sujets au changement et à l’arbre infini des possibilités. C’est la corruption de substances pures et intègres à l’origine et toute objectivité est perdue. Cette objectivité est donc liée à la liberté qui signifie se débarrasser de la boîte.

 

Si l’on est en mesure de se débarrasser de toute notion de personnification et de concepts sur les plans physique-émotionnel-spirituel et de se reconnecter à l’Un, alors nous pouvons retrouver les propriétés originelles et créer à nouveau par un processus catalyseur de transformation. C’est un changement de paradigme et nous sommes alors en mesure de transformer les propriétés originelles en ce dont nous rêvons. Nous pouvons ainsi transformer notre monde matériel.

 

C’est une magie qui n’a rien de magique, mais qui a tout du rationnel. Mais comme pour le conte d’Aladin, Le Chandelier aux sept derviches, nous devons nous souvenir que nos croyances procèdent de propriétés originelles pures de toute corruption de la matière. En arabe, le terme Aladin – Alā ad-Dīn/ ʕalaːʔ adˈdiːn – est composé de علاء/ʕalaːʔ signifiant « élevé » ou « sublime » et de الدين/adˈdiːn signifiant « religion » ou « croyance ». Le terme Aladin signifie donc littéralement « élévation de la religion ». En persan, il se prononce encore aujourd’hui Ala e din. Dans ce conte persan, un jeune homme, pauvre et sans ressources, Aladin – ou Aboubakar, est pris comme disciple par un maître qui dispose de pouvoirs magiques. Au terme d’un long voyage, ce maître Enchanteur lui demande d’aller chercher une lampe en lui confiant pour cela un anneau magique renfermant un génie. Mais Aladin préfère conserver la lampe pour lui-même. Le maître l’abandonne alors dans les ténèbres de la grotte où gisait la lampe et le laisse au sort que lui destine son libre-arbitre. La lampe est hantée par un génie qui lui permet de matérialiser ses rêves, mais à la longue, Aladin ne parvient plus à maîtriser la lampe. Après une nouvelle tentative pour tromper encore son maître, pourtant bon, il est puni de sa bêtise et de son ingratitude en perdant tout.

 

Ainsi, comme dans ce conte du bon génie ou du bon Dieu qui nous laisse le libre-arbitre de sorte que nous puissions exaucer nos rêves, nous pouvons nous perdre à nouveau dans les mondes illusoires que nous découvrons sur notre tapis magique. En effet, le désir fait que l’on s’attache et de tels liens nous emprisonnent dans notre propre Lampe Magique, provoquant l’oubli et des rêves qui se transforment en une réalité qui n’est plus pure, belle et intègre. Le fait de posséder ces rêves et de les transformer à l’infini crée de la souffrance car nous prenons nos mondes pour la réalité. Ceci devient une quête qui, comme le chant des sirènes, nous attire dans ses filets, tandis que nous nous débattons sans jamais voir le filet.

 

Si nos rêves deviennent matériels, ils n’ont plus rien de spirituel et perdent leurs propriétés et pureté originelles. L’intégrité individuelle est alors corrompue tant que nos mondes matériels évoquent pour nous le chant des sirènes, d’une beauté qui nous fait perdre la raison…

 

Source : http://valeriecharoux-francais.blogspot.ca



16/06/2014
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