« Devrait-on s’engager dans une relation intime même si l’on s’éveille désormais et que l’on comprend que l’on n’a pas besoin d’un être humain pour se compléter ? »

« Devrait-on s’engager dans une relation intime ? » D’abord, bien sûr, le « devrait » n’intervient pas du tout ici. Ni vous devriez vous engager dans une relation intime, ni vous ne le devriez pas. Il n’est pas question de « devrait ». Soit vous le faites, soit vous ne le faites pas. Peut-être la question signifie-t-elle : « Est-ce que j’ai à le faire ? » Vous seul pouvez savoir cela. Si vous sentez que c’est la chose juste, cela arrive. Mais le fait que vous n’ayez plus besoin d’être complété psychologiquement ne veut pas nécessairement dire que vous ne vous engagez plus dans une relation intime. Cela veut simplement dire que la partie égoïque d’une relation intime n’existe plus. C’est un grand soulagement.

Vous pouvez toujours avoir une relation intime, sur le plan physique et émotionnel, sans le besoin psychologique qui dit : « J’ai besoin de toi comme réponse à ma vie ». Une façon psychologique de se compléter. C’est cette illusion qu’il peut y avoir un être humain qui va me compléter psychologiquement qui crée un grand nombre de conflits relationnels, parce qu’après un temps, vous vous rendez compte que l’autre humain ne vit pas selon vos attentes. Aucun être humain ne le peut. Mais vous pouvez toujours avoir une relation intime, mais sans le besoin d’être complété psychologiquement.

Vous avez une forme qui est aussi physique et, par exemple, la forme physique peut avoir du désir sexuel, également des ressentis émotionnels qui existent dans un contexte plus grand quand vous êtes éveillés ou la dimension spirituelle est même déjà là dans votre vie et il y a alors un contexte plus grand pour tout cela dans l’espace de qui vous êtes. Ces choses apparaissent ou se produisent, non pas comme réponse à vos problèmes existentiels, ni même comme besoin absolu au niveau émotionnel et physique, non pas comme besoin absolu.

Il y a la forme sous laquelle vous pouvez être attirés par une autre forme et c’est très bien. Et si cela ne marche pas ou s’il n’y a pas d’autre forme, parce que vous êtes en prison ou pour toute autre raison, vous pouvez vivre avec ça sans devenir un être malheureux, parce que vous êtes en contact avec ce qui est au-delà de la forme. L’insatisfaction au niveau de la forme crée… Oui, il y a un certain domaine dans votre vie qui est insatisfait – vous pouvez le sentir – et cependant, cela ne rend pas votre vie misérable, ni ne vous rend malheureux, ni n’engendre une interprétation mentale affirmant que votre vie est horrible et n’a pas de sens, parce que ce besoin n’est pas satisfait, parce que quand la présence pénètre dans votre vie, ce besoin existe en tant que petite manifestation dans l’espace plus grand que vous êtes.

Si le besoin est satisfait, c’est très bien. S’il ne l’est pas, vous pouvez de même vivre avec ça sans devenir malheureux, ni sentir que vous n’êtes plus vivants. Non, vous êtes intensément vivants et dans la profondeur de cette vie, vous n’êtes pas une identité en tant que forme Et dans la profondeur de cette vie, vous n’avez aucun besoin d’autres formes, mais vous pouvez apprécier d’autres formes, mais le besoin absolu n’est pas là, parce que toutes les formes sont déjà contenues en cela, en vous. Ultimement, à partir du niveau le plus profond, vous vous rencontrez toujours vous-mêmes en une autre forme.

Donc, pas de « devrait », ni de « devrait pas », vous pouvez ou vous ne pouvez pas vous engager, selon votre expression, vous engager dans une relation intime. Je suppose que s’est dissoute la croyance qu’il y a un être humain quelque part qui va vous rendre heureux, que vous comprenez que vous n’en avez pas besoin pour vous rendre heureux ou pour vous combler. Ainsi, sans le besoin psychologique, vous pouvez apprécier un autre être humain et vous pouvez apprécier les niveaux physiques et émotionnels s’ils sont là.