« Eckhart et le Secret »

Sur Eckhart Tolle Télévision, on peut avoir du silence. À la télé normale, ce serait terrible !Souvent, les gens posent des questions au sujet de la manifestation ou du pouvoir, non pas du pouvoir du moment présent, mais du pouvoir de l’intention et quel est le rapport avec le pouvoir du moment présent. Une personne demande quelle est la différence entre le vouloir permanent, à propos de quoi j’ai écrit dans Nouvelle Terre – Vouloir toujours la chose suivante ou en avoir toujours besoin – la différence entre le vouloir et l’intention, avoir l’intention de… créer quelque chose. Et quelle est l’importance de manifester des choses dans sa vie, de créer. Quelqu’un demande si c’est contreproductif. Peut-être vaudrait-il mieux se centrer sur autre chose, non pas sur la manifestation ou la création. Hum !

 

Il y a beaucoup de livres passionnants de nos jours au sujet de la création et de la manifestation : « Le Secret », les enseignements d’Abraham, des enseignements canalisés, etc. Les gens demandent donc souvent quel rapport tout cela a avec le silence, avec la paix intérieure, avec l’acceptation de ce qui est, avec l’abandon au moment présent, avec le fait de vivre dans l’alignement sur le moment présent. Y a-t-il un conflit ? Une des deux options est-elle fausse, trompeuse, nous met-elle dans l’illusion ? Ils questionnent ainsi et attendent de moi que je réponde.

 

C’est donc une question importante pour presque tout le monde, à moins que vous ayez atteint l’âge de 95 ans. Vous pouvez alors être quasiment sûr qu’en fait, vous n’allez plus rien manifester, quand vous l’avez tant fait : « J’y étais, je l’ai fait ! ». Il y a des gens qui n’ont pas besoin d’arriver à 95 ans pour avoir le sentiment que leur vie n’a plus besoin d’être centrée sur la création ou la manifestation.

 

Peut-être cela a-t-il quelque chose à voir avec le stade – non pas nécessairement lié à l’âge de façon chronologique – auquel vous vous trouvez dans votre propre vie, mais en réalité, votre propre vie est un microcosme du macrocosme. Donc, si vous regardez l’univers, la première chose que vous voyez, c’est qu’il aime créer et qu’il aime manifester. Sur cette seule planète, l’univers crée et manifeste continuellement : d’innombrables formes de vie, des millions de formes de vie.

 

Et puis dans l’espace ! On ne peut faire que des suppositions. Nous ne savons pas exactement ce qui s’y trouve, mais il y a une vie immense, sans nul doute, et probablement beaucoup plus de formes de vie que nous avons sur notre planète, déjà bien plus que nous ne pouvons en compter. Et les formes de vie, à la fois dans la mer et sur terre, incluant les humains, semblent apprécier la danse entre la venue à l’être et la destruction. Ils se mangent entre eux. Si vous naissez dans la mer, vous vous aventurez : . . . C’est un processus de transformation. Cette entité devient vous et quelque chose arrive subitement par derrière et vous attrape. Et vous devenez cette entité. C’est une danse continuelle !

 

De plus, si vous observez la vie sur cette planète, l’univers semble également manifester un conflit. Les gens disent parfois : « Je ne veux pas vivre de conflit ». Mais s’il n’y avait aucun conflit dans votre vie, aucun défi, rien de ce genre, à quoi ressemblerait-elle ? Imaginez aller voir un film dans lequel il n’y aurait pas de conflit. Serait-il intéressant ? Peut-être. J’en doute ! Un film dans lequel rien n’irait mal ? Tout le monde va parfaitement bien tout du long, personne qui ne pose le moindre problème ; tout le monde est très conscient et il ne se passe rien. Eh bien, on peut essayer ça. C’est peut-être une idée pour un auteur de scénario. Le scénario ne serait peut-être pas très long. Combien de personnes iraient voir ce film ? Je ne sais pas !

 

Donc, simplement en observant et non pas en défendant une thèse sur la vie, en observant, vous voyez que l’univers aime manifester. Il semble également que les formes de vie se différencient davantage avec le temps. Il y en a beaucoup plus et même les sociétés humaines deviennent plus complexes. Nous avons eu des civilisations qui étaient très complexes, mais notre civilisation actuelle – si l’on peut la nommer ainsi – est probablement la plus complexe, sans oublier les problèmes qui accompagnent la complexité.

 

Et appartenant à cette civilisation, chaque individu a une vie pleine de problèmes, parce qu’on vit dans une civilisation très complexe. Elle produit la complexité. Je pense aux ordinateurs. Je ne peux plus m’y mettre. J’ai peut-être dépassé l’âge. C’est si complexe que je ne peux pas apprendre tout ce qu’il faut savoir pour utiliser un ordinateur. Des enfants de 6 ans peuvent le faire, mais pour moi, c’est trop complexe.

 

Et la différenciation du mental analytique, la science qui décortique tout phénomène, qui décortique ensuite chaque partie séparée et cela continue sans fin. Les microscopes deviennent de plus en plus gros. « Maintenant, examinons cela ! ». La spécialisation des uns et des autres devient de plus en plus précise. Ils sont obligés de le faire, parce que des milliers de gens ont écrit des thèses sur la même matière et il leur faut donc s’en tenir à un point plus limité. Ils doivent le découvrir, l’examiner de très près et y consacrer trois ans : la complexité. Bien sûr, la complexité ne peut pas se poursuivre continuellement. À un certain niveau, la complexité est stoppée. À un certain moment, si l’arbre génère trop de branches, le vent, la tempête s’en occupe et la plupart sont détruites.

 

Donc, l’univers aime créer, manifester, éprouver le jeu de la forme. C’est un mouvement et vous pouvez le constater en vous-mêmes. À un certain niveau, vous appréciez cela, vous l’avez apprécié ou vous l’appréciez toujours. Il y a ensuite quelque chose d’autres chez les humains. Peut-être ne pouvez-vous le voir en réalité qu’en vous-mêmes, un phénomène intérieur : l’univers veut également quelque chose d’autre. Il veut, non seulement connaître cette existence manifestée, mais il veut encore connaître la paix et quelque chose qui n’est pas touché par les formes continuellement fluctuantes. Il veut se connaître lui-même profondément, directement, dans son essence et c’est en fait la racine de la spiritualité.

 

L’univers ne veut pas seulement le mouvement vers l’extérieur, il veut également le mouvement vers l’intérieur, le mouvement de retour à l’unité. Ainsi, chaque être humain incarne aussi ces deux mouvements. Et il semble que l’on soit parfois tiraillé entre le mouvement vers l’extérieur, dans la forme, et le mouvement de retour vers l’intérieur à la source où tout a commencé, la source qui n’a jamais été vraiment perdue, qui est toujours là, parce qu’elle est intemporelle. La source de toute vie est intemporelle. Elle est en vous et vous sentez une attraction qui veut vous y ramener. C’est l’attraction pour la spiritualité, pour la paix, pour le silence, pour l’être au lieu du faire.

 

Et vous vous réveillez alors le jour suivant, vous regardez une vitrine et vous dites : « Oh, ça a l’air bien ! Je dois avoir ça. J’aimerais faire ceci, obtenir cela, réaliser cette chose » et vous vous rappelez : « OK, mais d’un autre côté, je veux également la paix ». Et vous avez les deux… Eckhart Tolle est peut-être principalement un exemple du mouvement du retour et vous avez Tony Robbins qui . . . Et l’un et l’autre n’ont ni raison ni tort. Le problème serait peut-être de vous perdre totalement dans l’un ou l’autre, sauf si vous vivez dans une grotte quelque part. Vous pouvez alors vous perdre dans l’être.

 

Est-ce possible – c’est peut-être le défi de l’univers ici sur cette planète et peut-être sur d’autres planètes – de réconcilier les deux mouvements au lieu de les séparer, soit l’un, soit l’autre ? Est-ce possible de réconcilier le mouvement intérieur vers le silence, vers l’être, et le mouvement extérieur qui veut l’action, le faire. Je dirais que c’est possible et que c’est notre défi désormais. Parlons d’abord de l’action et du faire humain. Traditionnellement, ce que les humains ont manifesté dans ce monde a été inconscient dans une large mesure. Ils se sont identifiés avec le faire et à la forme, parce que la forme concerne l’extérieur : la création de la forme, votre propre forme et la création de plus de formes.

 

Cela continue ainsi depuis des éternités – dans l’histoire écrite et au-delà, personne ne peut dire depuis quand – cette identification à la forme, l’identification avec le faire. Et nous appelons cela l’ego. Maintenant, ce qui se passe ensuite, c’est que la conscience une qui sous-tend toute chose, l’intemporel, le sans-forme, la conscience une se déplace jusque dans la forme, assume des formes et apprécie le jeu de la forme. Or, ce n’est pas suffisant, semble-t-il, pour la conscience une d’apprécier le jeu de la forme, il lui faut y croire complètement, la rendre vraiment réelle. Elle n’est pas réelle, mais il lui faut la faire apparaître réelle.

 

Il vous faut vous perdre dans ce rêve de la forme, ce jeu de la forme. C’est ce qui arrive aux humains. Identifiés ainsi à la forme, vous vous croyez être une entité séparée. Vous avez votre propre vie. Une chose pareille n’existe pas. Une vie à soi n’existe pas, il n’y a que la vie. Et vous êtes un aspect de cette vie une, mais les humains ont cette croyance : « J’ai ma propre vie ». Et d’autres protègent alors leur vie. Et bien sûr, si j’ai une vie, je vais la perdre un jour : « Oh mon Dieu ! Perdre ma vie ! Je perds ma vie ». Qui êtes-vous et qui est la vie ? Vous devez être séparés de la vie si vous pouvez perdre votre vie. Donc, qui est-ce qui dit « je » ? N’est-ce pas la vie ? Qui est ce « je » ? Ce « je », c’est quoi qui dit « ma vie » ? La conscience, la vie une intemporelle non manifestée.

 

Donc, chaque humain croit qu’il a sa propre vie et cela veut dire qu’il s’est identifié à la forme de vie, à cette forme particulière de vie, à ce corps physique particulier, à cette forme de vie psychologique particulière, les pensées, l’accumulation des pensées, votre passé, votre histoire, vos points de vue et les émotions qui accompagnent ces pensées, les ressentis. Tout cela fait partie de cette identité en tant que forme : « C’est moi ». C’est une identité encapsulée en tant que forme. Et la conscience est donc piégée ou se croit piégée dans la forme.

 

Nous pourrions donc dire que l’univers ou la conscience est entré dans un état de rêve. Elle veut le faire. Elle doit apprécier ce rêve jusqu’à un certain point. La conscience est entrée dans cet état de rêve où elle est complètement identifiée à la forme. Elle ne se rend pas compte que chaque autre forme est un aspect d’elle-même, chaque autre forme. Et vous êtes bien sûr alors une identité isolée. Après un temps, cela devient très désagréable. Il vous faut alors vous joindre à d’autres entités et au lieu d’avoir une forme-je, vous avez une forme-nous, nous, et c’est cela qui est alors encapsulé.

 

Cela commence avec une famille nombreuse ou une tribu, nous. Et tous les autres sont complètement bizarres ou mauvais. Les gens de l’autre côté de la montagne, d’une autre vallée, « Oh, quels horribles gens ! ». C’est une chose tout à fait banale. C’est toujours le cas dans certains endroits. Avant les gens ne se déplaçaient pas autant. Pour les grecs, et aussi les romains, tous les autres étaient des barbares. Le mot « barbare » provient de la tentative d’imiter la langue étrangère parlée par ces bababa-barbare, bababababa !

 

Pendant un temps, l’univers semble OK avec tout ça. , avoir la conscience complètement identifiée à la forme. Et le film se poursuit. Vous lisez l’histoire, l’histoire du monde et il semble que ce soit le film de ce qui arrive quand la conscience est totalement identifiée à la forme. Arrive ensuite un stade où il est temps qu’émerge un autre état où le rêve de la forme n’est plus … où la conscience commence à s’éveiller de l’identification complète à la forme et cela arrive à beaucoup d’humains. C’est pourquoi les êtres humains sont attirés par les enseignements spirituels avec le réveil du rêve de la forme.

 

« Qui suis-je ? Que veut dire « je » ? Qu’est-ce que l’identité ? Qu’est-ce que cela veut dire quand je dis « je » ? Quel en est le ressenti ? C’est quoi « je » ? Qu’est-ce que je suis ? »

 

Maintenant, si vous leur demandez « qui êtes-vous ? », la plupart des gens définiront le mot « je » en termes de formes. Ils diront : « Manifestement, ce corps, c’est je ». C’est peut-être ce qui vient en premier. Vient ensuite le mental avec ses accumulations, son activité mentale habituelle, ses souvenirs, les émotions qui accompagnent l’agitation mentale, la forme psychologique du « je ».

 

Ils disent donc : « Eh bien, je suis ce corps ». Il y a ensuite le nom qui n’est rien d’autre qu’un son. Ils disent : « Jean, je suis Jean ». Et beaucoup de gens pensent que c’est déjà là une grande partie de qui ils sont quand ils peuvent dire leur nom : « Jean, oh, OK ! ». Puis ils ajoutent autre chose : « Je suis un architecte ». Ah, OK, nous voici plus près de qui ils sont ! « Et je suis un père ». Ah, OK, et quel âge avez-vous ? Bien, bien ! « On y est presque maintenant, si vous voulez quelques détails supplémentaires ? » On sait alors qui ils sont.

 

Vous pouvez alors noter tout ça sur un bout de papier, un résumé, ou si vous voulez avoir un récit détaillé de qui vous êtes, vous pouvez écrire l’histoire de votre vie, en faire un livre, et vous avez votre autobiographie. Oh, que c’est intéressant ! Maintenant, nous savons qui vous êtes ! Maintenant, si cela ne suffit pas, si vous pensez qu’il peut y avoir des parties cachées de qui vous êtes, vous pouvez faire une psychanalyse pendant dix ans. Vous avez alors toutes ces mémoires cachées, ces désirs refoulés, les ressentis que vous aviez à quatre ans et demi envers votre mère, votre père, votre grand-mère. Tout cela remonte facilement et vous pouvez l’ajouter : « OK, maintenant, j’ai compris, j’ai mon autobiographie. C’est moi, c’est complet maintenant ».

 

Et vous regardez, 50 ans plus tard, ce qui n’est pas beaucoup à l’échelle de l’univers… 50 ans, c’est très peu. Je le sais maintenant. Quand j’avais 20 ans, je pensais que 50 ans étaient beaucoup ! J’ai d’ailleurs plus de 50 ans, mais ce n’est que le corps. 50 ans ont passé et que reste-t-il du corps, du moi psychologique, de cette entité dans la tête avec son histoire ? Qu’est-ce qu’il reste ? Rien !

 

Peut-être reste-t-il un ou deux exemplaires de votre biographie. Quelqu’un en trouvera peut-être un exemplaire dans une vente d’occasion. C’est l’autobiographie de quelqu’un. Et vos petits-enfants ou leurs descendants… Ma mère est décédée il y a trois ans et je me suis récemment rendu compte que j’étais pratiquement la seule personne maintenant qui se souvenait d’elle, parce que tous ses amis et sa famille sont morts avant elle.

 

Et toutes les autres personnes qui la connaissaient ne savaient d’elle que peu de choses. Celles-ci pourraient dire qu’elle était un peu excentrique, qu’elle avait son franc-parler, etc., justes quelques petites choses, mais la personne qui se la rappelle davantage, c’est moi et quand je m’en irai, il n’y aura plus personne pour se la rappeler. Et tout ce qu’il reste, ce sont des photos. Et une génération plus tard, plus personne ne saura qui est sur cette photo. C’est étrange comment une identité s’évapore ! Elle a l’air si solide et réelle.

 

Nous sommes donc en train de parler de l’identité en tant que forme. C’est pour répondre à la question « Qui es-tu ? » ou quand vous vous posez la question « Qui suis-je ? ». OK, maintenant, est-ce tout ce qu’il y a quant à qui vous êtes. Ce qui peut être défini par la forme, ce qui est la forme, les formes-pensées, les formes émotionnelles, les formes physiques, un assemblage de tout cela pour un certain temps devient ce que vous pensez qu’est « je ». Cela est-il vraiment votre identité ou y a-t-il autre chose ?

 

Eh bien, peut-être pouvons-nous simplement, dans l’instant, alors que vous êtes assis ici, voir juste ici et maintenant si vous pouvez ne pas vous rappeler votre passé. Vous n’avez pas à vous le rappeler. Faites comme si vous n’en aviez pas. Vous n’avez pas de passé. Il n’y a pas de passé. Disons qu’il n’y a pas de passé, ce qui d’ailleurs est la vérité. Ultimement, il n’y a pas de passé, il n’y a que le moment présent. OK, et pas de futur. Faisons comme s’il n’y avait pas de futur. Il n’y en a pas de toute façon. Il n’y a que ceci. Vous ne pouvez donc pas vous souvenir de vous-mêmes, à moins qu’il y ait une pensée dans votre tête qui dit « je suis ceci, je suis cela ». Même cela, vous ne le savez pas dans l’instant.

 

Disons que vous ne savez rien du tout concernant qui vous êtes. Rien que vous puissiez formuler, conceptualiser, nommer. Que reste-t-il ? Qu’est-ce qui est perdu ? Rien n’est perdu. En fait, quand vous rencontrez ceci qui ne peut pas être nommé, qui est une présence sans forme, un état de vie, vous avez touché ce qui est au-delà de la forme, la conscience elle-même. Et c’est l’identité ; c’est là d’où provient votre sentiment de « je ». Ainsi, vous êtes plus véritablement vous-mêmes quand vous ne vous rappelez pas votre passé que quand vous vous le rappelez. Et vous êtes plus véritablement vous-mêmes quand il n’y a pas une seule pensée dans votre tête que lorsque vous êtes pleins de pensées, des pensées au sujet de « moi » et de « mes problèmes ».

 

Et quand vous avez le sentiment de « je », la lumière de la conscience que vous pouvez connaître directement dans le silence qui est toujours là, disponible pour vous en tant qu’essence, votre essence en tant qu’identité, votre identité en tant qu’essence, l’intemporel qui est toujours là et qui ne fait qu’un avec la conscience universelle qui arrive simplement à travers cette forme… Cela n’est jamais perdu quand cette forme se dissout. La conscience s’en va . . . comme un petit tentacule.

 

Être. Donc, Restons un moment avec ceci. Vous n’avez pas de passé ou il n’y a pas de passé, pas de futur. Qu’est-ce qui est perdu ? Rien d’essentiel n’est perdu. Vous avez un sentiment plus fort de qui vous êtes en votre essence quand vous ne vous dites pas dans votre tête qui vous êtes. C’est pourquoi je dis dans « Quiétude », je crois, vous n’êtes jamais plus véritablement vous-mêmes que lorsque vous êtes dans le silence et le silence implique que le mental se soit tu. C’est intérieur. Qu’il y ait du bruit à l’extérieur ou non, c’est sans importance. Vous n’êtes jamais plus véritablement vous-mêmes que lorsque vous êtes silencieux.

 

Vous pouvez alors sentir l’essence de qui vous êtes et cela ne dépend pas de l’âge du corps. Que vous ayez 20 ans ou 90 ans, c’est le même silence. Cela vous libère alors de la souffrance qui survient quand vous vous êtes identifiés à la forme qui vous quittera tôt ou tard. Vous souffrez. Si vous êtes identifiés à un corps magnifique ou plein de force, quand ce corps finit par vieillir, vous commencez à souffrir, parce que vous semblez vous dissoudre, parce que vous ne vous êtes pas rendu compte de qui vous êtes.

 

Vous avez donc une identité en tant que forme et une identité en tant qu’essence. Et la souffrance provient du fait de ne vous connaître que comme identité en tant que forme : mon histoire, mon corps, mon passé, ceci, cela, mon, mon, mon, tout ce avec quoi vous vous identifiez dans le monde de la forme. Si vous ne vous connaissez qu’en tant que cela, c’est l’état d’inconscience, l’état de rêve. La conscience rêve le rêve de la forme.

 

Ensuite, elle agit pour tenter de se libérer de son état intérieur d’incomplétude, d’insatisfaction et de peur, ce qui est inévitable quand tout ce que vous connaissez, c’est votre identité en tant que forme. Il y a toujours au-dessous de la surface et même beaucoup à la surface de l’insatisfaction, de la peur, du malaise, de l’inconfort, je ne suis pas assez…, cela ne suffit pas, ce n’est pas le bon endroit où je me trouve actuellement, je ne suis pas avec les bonnes personnes, je ne fais pas la bonne chose en ce moment ».

 

Se fait sentir le besoin de sortir et de rechercher plus de formes auxquelles on peut s’identifier pour se sentir plus complet, mais la seule façon dont on peut parvenir à l’état de . . . se sentir à la maison en étant enraciné en soi-même sans l’insatisfaction qui se fait éprouver encore et encore et sans la peur, la seule façon, c’est rencontrer ce qui est au-delà de la forme et cela se trouve ici même, c’est plus proche… C’est la réalisation de Dieu. C’est une autre façon de le dire, mais laissons ça. C’est le Dieu à l’intérieur, l’intemporel à l’intérieur.

 

Traditionnellement, tous les gens qui se sont mis à créer ont été très inconscients, parce que ceux qui sont le plus identifiés à la forme ont le désir le plus fort de créer et de manifester plus de choses à l’extérieur, de conquérir un empire, d’accumuler de plus en plus de possessions ou d’avoir plus de pouvoir. Ils sont donc poussés… Tous les gens puissants, les gens qui ont créé l’histoire humaine – lisez simplement les livres d’histoire – étaient profondément identifiés à la forme et ils étaient tous malheureux bien sûr, très malheureux, espérant qu’en réalisant une chose ou une autre, qu’en conquérant une chose ou une autre, une autre tribu par exemple, ils se libéreraient de leur état de souffrance et d’incomplétude, sans jamais y parvenir.

 

Ainsi, traditionnellement, les faiseurs… Il y a toujours eu des gens qui n’étaient pas investis dans le faire. Dans beaucoup de sociétés traditionnelles, il n’y avait pas beaucoup de place pour eux, ensuite les monastères ont vu le jour, donc ils ont pu devenir moines – une longue histoire. Donc, on associe toujours le fait d’aller à l’extérieur et de faire avec l’inconscience.

 

Je crois que c’est T.S. Eliot qui a dit dans un poème : « Les meilleurs manquent de toute conviction tandis que les pires sont pleins d’intensité passionnés ». Il parle de l’humanité du début du XXe siècle. « Les meilleurs manquent de toute conviction », il veut dire qu’ils ne savent pas quoi faire, parce qu’ils sont tiraillés entre leur essence qu’ils soupçonnent et leur désir de faire qui n’est donc pas aussi irrésistible que celui de ceux qui sont complètement identifiés à leur identité en tant que forme.

 

C’est donc une chose intéressante. Là où nous en sommes, en tant qu’humanité dans son ensemble, c’est la compréhension qu’il y a une essence qui n’a rien à voir avec la forme. C’est seulement si nous sommes enracinés, si une partie de notre attention est pour cette essence sans forme, que nous pouvons réaliser des choses dans ce monde sans faire plus de dégâts, ni créer plus de souffrance pour autrui et nous-mêmes. Si nous nous mettons à faire sans l’enracinement dans la dimension éternelle, qui est le silence, qui est ici et maintenant, toujours maintenant, inséparable du moment présent, quoi que nous fassions quand nous nous perdons dans le faire, de nouveau identifiés à la forme, nous créons de nouveaux problèmes. Donc, la base du faire, quel qu’il soit, les fondations, c’est l’être conscient. C’est donc la compréhension importante en réponse à la question : « Qu’en est-il de la manifestation ? ». C’est très bien, mais avant de parler de manifestation, avant de bâtir un nouvel édifice ou une nouvelle structure, établissez d’abord les fondations. Avez-vous les fondations ? Ne commencez pas à construire une maison sans fondations. « Allez, manifestons ce grand empire commercial, il va changer le monde ! ». Oui, mais avez-vous creusé les fondations ? « Quelles fondations ? » L’être. « L’Être ? ». Le sans-forme, l’éternel. « Heu, non, nous n’y avons pas pensé ». Non bien sûr, il n’est pas question de penser à ce sujet.

 

Les fondations, c’est être enraciné… se rendre compte de ce que cela veut dire, ce qu’est l’être, non pas de façon intellectuelle, non pas en essayant de comprendre, parce que, comme vous pouvez avoir remarqué, il n’y a pas grand-chose à comprendre à propos de l’Être. « L’Être, pouvez-vous expliquer un peu plus, s’il vous plaît ? L’être, le Silence ? Je ne comprends pas le silence, pouvez-vous l’expliquer ? ». Non, parce qu’il ne contient rien qu’on pourrait expliquer alors. Vous ne pouvez pas le regarder au microscope, ni le disséquer. Une thèse sur un aspect du silence.

 

L’humain doit donc trouver son essence sans forme, intemporelle, son identité en tant que forme. C’est la fondation. Si vous n’avez pas cela, oubliez la création et la manifestation, parce que vous ne feriez que créer plus d’ennuis. C’est cependant OK, vous êtes alors au stade où l’univers aime encore créer des ennuis. C’est OK.

 

Et je ne dis pas… – Vous trouvez ce qui est si proche, plus proche de vous que vos mains et vos pieds, le silence, la conscience sans forme elle-même sans laquelle il n’y aurait pas de perceptions sensorielles, ni pensées, ni ressenti. Elle est la lumière dans laquelle apparaît toute chose, la vie dans les formes. Et elle est toujours là, en tant que votre essence, juste ici. Elle se connaît elle-même, ici. Ce n’est pas que je la connais. Elle est « je ». Je suis elle. Elle et moi ne faisons qu’un. Je me connais moi-même. On a l’impression qu’il s’agit encore de deux mais c’est parce que nous utilisons le langage. Je me connais moi-même. Je connais « je ». Le « je » se connaît lui-même.

 

C’est la fin de toute différenciation et de la complexité, parce que vous revenez à la source non manifestée intemporelle de toute vie. Il n’y a pas du tout de complexité en cela. La profondeur, oui, la profondeur infinie, l’immensité, aussi immense ou plus immense encore que l’espace extérieur. C’est l’espace intérieur, l’immensité de cet état d’espace intérieur. Donc, ce à quoi vous pensiez comme étant « je » est une partie infime, infime, et en-dessous, il y a une immensité qui est aussi immense bien que non en extension comme l’espace à l’extérieur, lequel est une extériorisation de qui vous êtes intérieurement, l’immensité de l’espace intérieur.

 

Les gens ne savent pas à quel point ils ont réduit leur propre réalité à cette petite entité qui se promène à la surface de la planète pendant quelques années et qui s’évapore ensuite. C’est bien sûr la forme, mais qu’est-ce qui anime cette forme ?

 

La fondation. Et ce n’est pas quelque chose que vous trouvez, où vous diriez : « OK, je l’ai maintenant ! ». Vous la reperdez ensuite et vous commencez à vous sentir agacés à propos de la prochaine chose que vous avez à faire, à vous identifier avec chaque pensée qui rejaillit et à y réagir. Le secret consiste à demeurer connecté à l’être pendant que vous agissez. Tout ce que vous faites alors est de l’action consciente et non pas de la création inconsciente de formes, mais de la création consciente.

 

Il se peut que vous en fassiez beaucoup moins que ce que vous auriez fait avant, mais c’est plus puissant. C’est une sorte de faire très différente, du faire conscient et de la manifestation consciente si c’est ce qui arrive à travers cette forme. La fondation vient en premier et reste principal. L’être doit demeurer dans votre vie que vous agissiez beaucoup ou non. L’être est principal. Si vous perdez le contact avec l’être, vous vous perdez dans la tête, vous vous perdez dans le faire, et en réalité, vous ne ferez rien de bon pour personne.

 

Et il peut bien arriver que la conscience universelle vous utilise tandis que vous faites quelque chose qui est alors aligné sur ce nouveau stade qui apparaît sur la planète. C’est alors de la création consciente, de la cocréation. Avant, l’univers créait de façon inconsciente et maintenant, à travers la forme humaine, il y a la possibilité que l’univers puisse créer de façon consciente.

 

Dans ce sens, tous ces livres et enseignements sont très passionnants. Ils vous indiquent qu’il y a une relation importante entre vos pensées notamment et votre réalité extérieure. C’est dire que la pensée crée la forme. Oui, c’est vrai. La pensée crée la forme et c’est passionnant que les humains puissent le comprendre pleinement, se rendre pleinement compte de leur pouvoir, de leur pouvoir créateur qui est immense, aussi illimité – ils finiront par le savoir – que le pouvoir créateur universel, parce que les humains et l’univers ne sont pas séparés. Vous êtes un aspect de l’univers, vous êtes l’univers, s’exprimant en tant que cette forme.

C’est donc merveilleux, le pouvoir créateur est là, mais ce n’est pas le pouvoir du vouloir, du manque, pour répondre à la question qui a été posée. Le vouloir, le besoin provient d’un état d’insatisfaction et de carence. Le Bouddha appelait cela le désir et il disait bien sûr : « Libérez-vous du désir, c’est la fin de la souffrance. ». Il regardait les humains et il voyait qu’il y avait cet attrait, cette attirance inconscient continu. Il disait « désir », je dis « vouloir » », parce que c’est un terme plus direct que vous pouvez vraiment sentir : « Je veux, j’ai besoin, je dois avoir ».

 

Maintenant, beaucoup d’humains sont toujours très pris par le désir. Il y a l’identification à la forme qui cause le vouloir continuel et qui maintient une bonne partie du système économique en place. La publicité dépend des humains qui sont identifiés à la forme. Cela ne veut pas dire, quand vous connaissez votre essence, que vous ne pouvez plus apprécier la forme, que vous allez dire « c’est fini ». Certains humains peuvent peut-être agir ainsi. Encore une fois, il y a la possibilité de vivre en équilibre avec la forme.

 

Vous pouvez apprécier toutes les formes autour de vous et en créer de nouvelles sans le sentiment qu’elles seraient les vôtres, ni y être attachés, ni y être identifiés. C’est alors seulement que vous pouvez apprécier véritablement les formes et la beauté et que la nature compulsive de votre relation avec la forme vous quitte. Se précipiter compulsivement au centre commercial la veille de Noël et y retourner de même le lendemain, parce qu’ils ont encore baissé les prix par exemple. C’est incroyable : avant Noël, ils y vont tous et encore après Noël… parce que « c’est encore moins cher ! ». « J’ai besoin, je dois avoir ». Ce n’est pas la véritable appréciation de la forme.

 

Vous pouvez apprécier la forme en regardant une vitrine où vous pouvez dire : « Oh, comme c’est beau ! ». Eh bien, est-ce que vous voulez acheter la chose ? « Non ! ». Vous pourriez aussi l’acheter et l’avoir à la maison pour un temps : « C’est beau, c’est beau ! ». Et vous rentrez peut-être le jour suivant et des cambrioleurs sont passés par là et la chose est partie : « Oh ! ». Peut-être n’est-ce qu’à ce moment-là que vous savez si vous y étiez attachés ou non. Vous pouvez l’avoir eue chez vous et déclarer : « Je ne suis absolument pas attaché ». Or, quand vous rentrez chez vous après le passage d’un cambrioleur, vous allez savoir si ce que vous pensiez était vrai ou non. C’est un bon test.

 

Donc, le faire et le silence doivent être équilibrés. Cela ne veut pas dire que vous coupez votre vie en deux. Une moitié de votre vie, vous seriez assis en silence . . . et pendant l’autre moitié, vous seriez dans la précipitation. Ce n’est pas l’équilibre. Il y a équilibre quand les deux fusionnent. Et même en vous promenant au centre commercial, non pas en y courant, mais en vous y promenant, vous pouvez être en silence tout en regardant ce qui se trouve là. Vous pouvez même être là avec l’intention conventionnelle d’acheter vos cadeaux de Noël ou vous ne le faites pas, ce n’est pas important. Si vous le faites : « OK, voyons ce que je peux trouver ! ». Dans le silence.

 

Apportez le silence au centre commercial, laissez-le vous accompagner au centre commercial, juste pour vous donner un exemple du contexte nord-américain. La même chose au bazar, par exemple, si vous êtes ailleurs ! Même en ayant votre attention extériorisée, voyez si vous pouvez avoir encore de l’attention à l’intérieur, sentir l’arrière-plan de vie ou de silence. J’indique toujours que cela commence en sentant le corps subtil, la vie à l’intérieur du corps. C’est la porte du sans-forme. Vous vous approchez déjà du sans-forme. Sentez que votre corps est vivant. Maintenant, il est vivant. Il doit être vivant, mais pouvez-vous le sentir. Et c’est l’énergie vitale. C’est le pont entre le sans-forme et la forme. Et c’est là.

 

Ensuite, si vous pouvez vous promenez dans une ville… OK, ici, vous ne vous promenez pas, vous utilisez votre voiture. Si vous circulez en voiture dans la ville, pouvez-vous conduire sans penser autant, en étant simplement présents ? Pouvez-vous vous promener dans le centre commercial et simplement regarder ? Vous amenez le silence, où que vous alliez, et quand vous avez à penser, vous pensez. Vous pouvez passer un coup de téléphone et dire : « Oh, j’ai trouvé quelque chose de bien que je pourrais prendre pour ma mère ou mon père ». Amenez toujours les deux dimensions. C’est la chose la plus importante.

 

Vous pouvez ensuite vous intéresser à la manifestation, mais la question est alors : « Qu’est-ce qui veut se manifester à travers cette forme ? Ce n’est plus « C’est ce que je veux » du « je » superficiel. Qu’est-ce qui veut se manifester à travers cette forme ? C’est très différent et vous pouvez ne pas le savoir immédiatement. Il peut y avoir un temps où vous ne savez pas exactement quoi faire de ce que vous appelez votre vie, laquelle n’est pas vôtre. Ce n’est qu’une façon conventionnelle de parler. Pendant un temps, vous ne savez peut-être pas quoi faire de votre vie et vous êtes alors simplement là, aussi silencieux que possible. Vous faites ce que vous avez à faire et vous y amenez le silence, la présence.

 

Et à un certain moment, soit la réalisation de ce que vous avez besoin de faire, de ce qui veut être accompli à travers vous, est facilitée depuis l’extérieur – quelqu’un vous dit quelque chose : « Ah ! », soit vous vous réveillez un beau matin avec une idée : « Ah, c’est ce que j’ai à faire ! ». Vous passez alors à l’action en vous assurant toujours de ne pas être trop attachés aux résultats où vous les considéreriez plus importants que le moment présent. Une action devient égoïque quand vous vous perdez dans le faire.

 

Un bon signe, un bon critère, c’est quand il se passe quelque chose qui semble être un obstacle. Ce peut être une personne ou une situation. Vous voulez faire ceci ou réaliser cela et quelqu’un vous dit tout à coup que vous ne pouvez pas le faire, ni ne veut vous laisser le faire. Une situation peut aussi se présenter comme un défi, une difficulté qui vous bloque. Quelqu’un vous dit que vous n’êtes pas qualifiés pour faire cela, que vous ne devez pas le faire, que cela n’est pas autorisé. Vous avez besoin d’une chose ou d’une autre que vous n’avez pas… Des obstacles se présentent tout le temps.

 

Si vous en êtes contrariés, cela signifie que l’ego est de retour dans le faire. Quand les obstacles surgissent, vous êtes là . . . Si vous n’êtes pas contrariés, si vous demeurez présents et considérez l’obstacle, quoi qu’il soit, avec ce regard pénétrant de présence, de silence, quel que soit l’obstacle qui apparaît, vous lui apportez ce silence pénétrant, telle une lumière qui l’inonde, cela dissout l’obstacle ou vous montre le chemin qui le contourne. C’est le pouvoir de la conscience. Cela arrive toujours. Soit il vous montre comment contourner l’obstacle, soit il vous montre comment utiliser la force même de l’obstacle et vous renversez la situation. L’obstacle veut que vous preniez ce chemin et vous le suivez. Je vais le démontrer maintenant :

 

Quelque chose neutralise ce que vous voulez faire. Cela vient par là et vous voulez allez par là, mais vous ne la rencontrez pas en vous y opposant ni ne commencez à vous plaindre : « Non, ça ne devrait pas arriver ».

 

Non. Vous allez peut-être avec le mouvement un certain temps, vous allez . . . vous redressez ensuite la situation. Et le pouvoir même qui était contre vous travaille alors pour vous et vous atteignez ainsi votre but. Cela arrive et c’est la sagesse qui vient de la non-résistance. Quand vous allez dans le faire conscient, la résistance vous ramène toujours dans le faire inconscient. Cela peut arriver facilement, parce que le faire inconscient est un vieux schéma habituel. La résistance intérieure à quoi que ce soit qui se présente vous ramène en arrière.

 

La résistance intérieure est une forme de négativité, une forme de plainte, une forme de peur, d’agression, de colère. Et c’est important, parce que dès que vous vous plaignez à propos de ce que fait une autre personne, vous retombez dans ce piège de l’inconscience. Et bien sûr, oui, vous rencontrés beaucoup de gens qui demeurent piégés dans l’ego et ils peuvent ne pas aimer ce que vous faites, mais simplement, pas de jugement. Regardez simplement la situation. Ils disent ceci, ils veulent cela. Vous voulez cela. Et vous ne dites pas : « Oh, ils sont horribles. Je sais ce qu’il veut, il veut me tromper. Il fait toujours ça ». Non, voyez simplement la situation telle qu’elle est : c’est ce qu’il dit vouloir ; c’est là où je veux aller ».

 

Vous voyez simplement et ne jugez pas la personne, ni la situation. Vous avez juste une vision claire, un regard clair. C’est le pouvoir… C’est comme un rayon lumineux de conscience qui tombe sur cette situation, ce moment, cette personne, qui l’illumine. C’est le pouvoir de la conscience : pas de résistance. Jésus parlait déjà du pouvoir de la non-résistance.

 

Le moment de résistance arrive quand vous êtes revenu à l’identification à la forme. La protection, la résistance, la lutte.

 

Est-ce que vous allez réussir tout le temps ? Non, c’est un passage d’une façon de faire qui nous accompagne depuis des milliers d’années à une nouvelle façon de faire qui n’apparaît que maintenant. Vous êtes donc des êtres de transition entre l’ancienne conscience et la nouvelle et ne vous jugez pas si vous retombez de temps en temps dans l’ancienne conscience. Or, vous le saurez rapidement. Comment le saurez-vous ? Vous vous mettez à souffrir ! Vous êtes contrariés.

 

Vous êtes contrariés à propos d’une situation ; vous êtes contrariés à propos des gens ; vous êtes contrariés à propos de ce que dit quelqu’un ; vous êtes contrariés, parce qu’une personne n’a pas fait ce qu’elle devait faire ; vous êtes contrariés à propos de ce qu’une personne a fait ou a mal fait… Eh bien, voici un signe que vous êtes retombés.

 

Il y a une belle déclaration dans « Un cours en miracles » : « Je ne suis jamais contrarié pour la raison à laquelle je pense ». Maintenant, « contrarié » est un terme générique. Quand vous n’êtes plus alignés sur l’état d’être, de quelque façon que ce soit, il y a un désaccord avec l’état d’être du moment présent et vous êtes alors contrariés. Beaucoup de gens sont contrariés la plupart du temps, mais ils ne se rendent pas compte qu’ils sont contrariés. Et si vous leur parlez et leur demandez pourquoi ils sont contrariés, ils vous disent : « Je ne suis pas contrarié, je suis dans une colère noire ! ». Ou encore : « Je ne suis pas contrarié, je suis profondément blessé, parce qu’il ne m’a pas invité à son anniversaire ». Profondément blessé, non pas contrarié !

 

« Je ne suis jamais contrarié pour la raison à laquelle je pense ». Maintenant, le sens plus profond de cette affirmation : vous êtes contrariés, parce que vous avez perdu la conscience d’être, votre identité en tant qu’essence. Et la raison à laquelle vous pensez est superficielle. Quand vous perdez la connexion à l’être, attendez juste quelques minutes et quelque chose ou quelqu’un va vous contrarier.

 

Donc, si nous croyons que ce qui semble causer la contrariété est la cause véritable, ce n’est pas le cas. Cela pourrait être n’importe quoi et c’est ce qui se passera. Vous serez donc chaque jour contrariés plein de fois . . . par les autres, par les situations, par les plus petites ou les plus grosses choses, En ce monde, tout est tellement frustrant.

 

Il y a donc un petit signe là si vous êtes contrariés. Vous voulez aller quelque part, mais les gens ne se montrent pas très coopératifs, les situations ne sont pas favorables . . . Et vous pouvez vous parler à vous-mêmes. C’est donc un bon signe que vous pouvez utiliser. Il vous montre aussi dans quelle mesure l’ego est actif en vous, parce que ce qui est contrarié, ce n’est pas vous, mais l’ego en vous. L’ego est l’identification mal fondée à la forme, un faux sentiment du « je » qui voulait quelque chose pour se sentir plus à l’aise, plus grand, plus important, etc., et il est frustré dans ses ambitions.

 

C’est donc un bon signe. C’est un peu comme si vous aviez un petit appareil électronique sur le bras qui vous trahit. Il fait des bips-bips à chaque fois que votre ego est de retour. Vous n’en avez pas besoin. Bon, s’il y a ici un as de la technique qui veut l’inventer, c’est très bien, mais vous n’en avez pas besoin. Tout ce dont vous avez besoin, c’est savoir si vous êtes contrariés ou non dans votre vie quotidienne.

 

Maintenant, pour beaucoup d’egos errants, la contrariété est leur état normal. Ils peuvent même l’ignorer, parce qu’ils sont pratiquement tout le temps contrariés. Ils ne font qu’attendre que d’autres choses arrivent pour expliquer pourquoi ils sont à nouveau contrariés. Naturellement, il y a l’insatisfaction sous-jacente qui est toujours là. La fondation est alors le silence. C’est le voyage du retour.

 

Donc, pouvons-nous simultanément être dans le voyage du retour à la source de toute vie, à la dimension spirituelle (à Dieu, au silence) et demeurer actif dans ce monde ? Si nous le pouvons, ce que nous faisons alors dans ce monde est investi de pouvoir par l’intelligence qui émane de la source et la source crée alors à travers vous. Le pouvoir de la source n’est plus alors déformé par l’ego et le pouvoir de ce dernier se réduit à un filet très mince.

 

Donc, la source est comme la lumière – on peut dire « la lumière du soleil » – qui veut pleinement briller à travers. Mais pendant longtemps, elle est limitée à un petit trou minuscule. Il n’y a qu’un minimum de lumière pour que vous puissiez simplement vous déplacer. Maintenant, elle peut jaillir et vous utiliser. On crée toujours la dualité quand on emploie le langage. Quand je dis qu’elle vous utilise, ce n’est pas tout à fait exact, parce que vous êtes cela. Ce sont les limites du langage. Une fois que nous le savons, c’est OK, nous pouvons employer ces mots. Elle vous utilise alors, mais ce qu’elle veut exactement, Je ne sais pas. Peut-être veut-elle simplement créer de la beauté ou des formes qui sont vivantes et joyeuses, et apprécier cela.

 

Elle a apprécié la tragédie. Pendant des centaines de milliers d’années, elle a apprécié la tragédie des gens qui se déchiraient, qui se dévoraient. Elle a apprécié la tragédie et le film change désormais. Peut-être crée-t-elle un film beaucoup plus agréable. Qui sait ce qui est en réserve pour nous ? Je n’ai jamais, je ne peux pas prédire l’avenir – cela ne m’intéresse pas particulièrement, le moment présent est suffisamment merveilleux – mais un changement a lieu.

 

Il arrive bien sûr un temps dans votre vie où la source devient beaucoup plus importante que tout ce que vous pouvez faire. Vous en arrivez à un moment où vous vous dites « Eh bien, j’ai fait ceci, j’ai fait cela, c’était merveilleux » et vous êtes là tout simplement dans le silence et vous rayonnez ce silence. Même là, sans rien faire, vous affectez le monde autour de vous. Si vous êtes là de la sorte, face à toute personne avec qui vous êtes en contact, on pourrait dire qu’il y a pratiquement une transmission, même si la personne ne le remarque pas. Vous pouvez vivre cela et certains humains vivront peut-être principalement de cette façon.

 

Quelle est la quantité de faire que vous accomplissez ? Cela varie d’une forme à l’autre, d’une personne à l’autre. Certains seront très actifs dans le faire conscient, créeront et apprécieront la création. D’autres pourront en faire relativement peu ou pourront simplement continuer de faire ce qu’ils font déjà, mais quoi qu’ils fassent, ce sera un véhicule pour la conscience ou le silence qui se répandra, pour ce pouvoir, pour cette belle énergie qui circulera.

 

Cela peut même être le cas pour une personne dont le travail consiste à donner des renseignements. Disons que vous travaillez dans un aéroport et vous renseignez les gens. Peut-être restez-vous là et pour toute personne qui vient vous demander quelque chose : « Où se trouve la porte 16 ? », vous répondez : « Eh bien, vous allez par là et c’est à environ 3 minutes de marche ».

Il n’y a pas seulement les mots ici, mais il y a une transmission de silence avec les mots. Ce n’est pas dans le sens « je vais transmettre le silence ». Non, cela se fait, parce que vous abandonnez la notion de faire, du « je fais ». Cela arrive. Le mot traditionnel pour cela est « bénédiction ». La personne s’en va en ayant été bénie par cette énergie. C’est magnifique.

 

En réalité, ce que vous faites est secondaire. Certains peuvent faire de grandes choses. D’autres peuvent faire des choses qui, en apparence, ont l’air moins significatives. Et au bout du compte, ce que vous faites est secondaire, mais la façon dont vous le faites est primordiale. La façon requiert la conscience qui s’écoule dans ce que vous faites.

 

Si vous travaillez avec vos mains, d’autre part, on retrouve la même chose. Comment est-ce que vous placez ce morceau de bois et celui-ci ? La présence peut s’écouler dans le faire et c’est magnifique. Cela se manifeste dans le produit fini. Si une chose est fabriquée dans l’état de présence, elle contient énergétiquement de la qualité, de la qualité.

 

Maintenant, il y a peut-être pas mal de choses dans ce monde qui ne sont pas du tout favorables à la présence. C’est peut-être le cas pour les choses qui sont extrêmement répétitives. Même là, c’est peut-être encore possible cependant. Mais disons que vous travaillez à l’usine et que tout ce que vous faites tous les jours… Bon, à notre époque, vous avez été probablement remplacés par des machines. Ou vous vous trouvez dans des bureaux si démentiels que, lorsque vous y amenez la présence, il y a une incompatibilité avec votre environnement qui aboutit à votre licenciement ou à votre démission.

 

Or, s’il y a ne serait-ce que la plus faible compatibilité, si l’environnement n’est pas démentiel à 100 %, s’il ne l’est que 90 %, il peut y avoir la possibilité, si vous y amenez le silence, ce silence vigilant… Vous entrez dans le bureau, vous écoutez, vous êtes vigilants, vous répondez au téléphone, vous assistez aux réunions ou tout le monde est là…, vous vous asseyez là et vous écoutez. Vous ne vous dites pas : « Oh, tout le monde est fou ». Vous savez qu’ils sont fous, mais vous ne vous le dites pas mentalement. Ils ne sont pas fous dans leur essence. C’est à la surface.

 

Vous êtes là en tant que point silencieux. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez plus parler, mais vous incarnez l’être, l’enracinement dans l’être. Si l’environnement est démentiel à 90 %, un changement est possible. Une ou deux personnes seront peut-être changées par leur interaction avec vous. Un changement a lieu en elles. Si c’est une réunion, il y a tout à coup un changement d’énergie dans la pièce. Il peut encore arriver que vous soyez la seule personne qui dise quelque chose de significatif et subitement, tout le monde écoute : « Oh ! ». Votre silence peut aussi suffire pour apporter de l’harmonie autour de vous.

 

Il y a beaucoup de manières qui peuvent affecter le monde extérieur et même si vous restez à la maison et tout ce que vous faites chaque jour, c’est arroser les plantes dans le jardin, préparer une tasse de café et regarder la beauté autour comme un petit enfant mais avec une profondeur qui n’est peut-être pas encore là chez l’enfant, une profondeur d’une connaissance non conceptuelle, vous êtes un point où l’univers contemple sa propre création, connaît sa propre beauté, son aspect sacré et vivant à travers vous. Et c’est suffisant pour une vie accomplie, non ? C’est suffisant. Et le mental dit : « Oui, mais je devrais faire quelque chose de significatif ».

 

C’est significatif et pour certaines personnes, c’est la façon dont elles contribuent au changement de conscience, être un point de conscience à travers lequel l’univers voit son propre aspect sacré, sa propre beauté, où la fleur reconnaît sa propre beauté, parce que la fleur ne sait pas qu’elle est belle. Elle a besoin que vous la perceviez, lui répondiez en étant : . . . sans la qualifier de quoi que ce soit mais en étant . . . En réalité, il n’y a ultimement pas de séparation entre vous et la fleur. C’est un seul champ. Donc, quand vous contemplez la fleur, la fleur devient consciente d’elle-même, parce que c’est une conscience. Et si vous amenez cela, c’est l’univers qui s’éveille à travers cette forme à son propre aspect sacré, vivant, à sa beauté et à sa profondeur.

 

Tout ce que vous faites, c’est vous promener dans le jardin tous les jours et préparer une tasse de thé. C’est merveilleux. Des pensées viennent de temps en temps. Peut-être viendra la pensée : « Oh, j’ai créé tout ça ! ». Vous devenez comme Dieu : « Et Dieu vit… Il se reposa le 7ème jour et il vit que tout cela était bon » ou quelque chose comme ça. À la fin, il vit que cela était bon, vit le bon en tout cela.

 

Donc, cela varie. Vous pouvez être… Un mot que j’ai pour cela et que j’utilise dans Nouvelle Terre, pour quelqu’un qui n’est pas appelé à faire beaucoup, c’est le « porteur de la fréquence », parce que ce que vous faites, ce qui n’est pas un faire, vous portez la fréquence de cette conscience de présence et vous n’avez rien à faire du tout. Vous portez simplement la fréquence en l’incarnant, en incarnant la présence. C’est une vie épanouie. Chaque moment est épanoui.

 

Et qui sait ? Il se pourrait que vous viviez cela pendant deux ans et vous vous réveillez un beau matin, quelque chose veut subitement être fait et subitement, vous commencez à faire quelque chose. Vous prenez le téléphone et vous dites : « Nous allons avoir… Faites ceci ! Une énorme entreprise où tout le monde peut venir, faire l’expérience de la beauté et de la guérison, etc. Je vais transformer mon jardin en centre de guérison et je vais… ». Peut-être, peut-être pas !

 

Une personne pose une question qui est reliée à cela : « Est-ce que quelqu’un qui est pleinement éveillé a encore une identité personnelle ? Et bien sûr, nous connaissons maintenant la réponse. Vous êtes en contact avec votre identité en tant qu’essence et la personne peut toujours fonctionner. Vous avez les deux dimensions. Vous avez votre identité personnelle mais vous n’êtes pas perdu dans votre identité personnelle. Vous savez que ça n’est pas ultimement qui vous êtes. C’est seulement temporairement qui vous êtes à la surface, mais non pas qui vous êtes en votre essence.

 

Donc, dans ce sens, vous avez toujours une personnalité, mais vous n’êtes pas possédés par votre personnalité. Elle fonctionne toujours et vous pouvez fonctionner normalement. Vous n’avez pas besoin d’avoir l’air bizarre, mais si c’est le cas, c’est bien aussi. Vous n’avez certainement pas le désir de vous distinguer, ni de dire « je suis spécial », auquel cas vous seriez retombés dans une identité en tant que forme. Il y a quelque chose à quoi il faut faire attention, qui est appelé l’ego spirituel. C’est l’identification à la forme qui revient, même chez des gens parfois qui peuvent aller périodiquement dans le silence, sentir le pouvoir et être cela.

 

Ils en ressortent ensuite, le vieux schéma égoïque s’impose à nouveau, il se rappelle la beauté du silence, le pouvoir du silence, et il déclare alors : « Oh, je suis très spécial, plus spécial que vous ». Bon, il peut bien ne pas le formuler ainsi, parce qu’à ce stade, l’ego peut être très subtil. Il ne dit donc pas « je suis plus spécial que vous », mais il y a simplement un sentiment de supériorité qui peut s’insinuer facilement, le sentiment du moi. Une fois encore, il faut qu’on fasse attention : toute sorte d’identité conceptuelle à laquelle vous croyez est une autre occasion d’être piégé dans la forme. Ultimement, vous êtes pleinement vous-mêmes quand vous n’avez pratiquement aucun concept dans la tête au sujet de qui vous êtes.

 

Maintenant, ça ne veut pas dire… Quand on me demande, quand je vais quelque part, quand je passe une frontière ou autre, ce que je fais, ce qu’est ma profession – « Qu’est-ce que vous faites ? » – je ne complique pas les choses en disant : « Je ne fais pas, je suis, je suis simplement ». Et c’est donc bien si vous avez un petit concept à donner quand la situation l’exige. Vous pouvez dire : « Je suis ceci, cela ». Ils vous croient alors. Ne dites pas, quand vous passez la frontière : « Je suis un enseignant spirituel ». « Enseignant », c’est OK, mais « enseignant spirituel » ! Et d’ailleurs, vous n’êtes pas un enseignant spirituel et je ne suis pas un enseignant spirituel, parce que c’est une autre identité en tant que forme.

 

Vous en faites alors une croyance : je suis un enseignant spirituel. C’est qui je suis. Par la suite, quand je vais faire mes courses, je ne suis plus un espace de présence vigilante dans le supermarché, mais je transporte l’identité : « Voici l’enseignant spirituel qui se promène dans les allées ». Des pièges très subtils peuvent se présenter. Cela ne veut pas dire qu’en l’instant, cette forme… L’enseignement spirituel a lieu à travers cette forme. Je pourrais donc dire qu’en cet instant, je suis un enseignant spirituel, mais quand je m’en vais, je ne suis plus un enseignant spirituel. Ce n’est qu’une fonction. C’est temporaire.

 

De la même façon, je pourrais faire la comptabilité de quelqu’un. En fait, je ne le pourrais pas, mais je serais alors un comptable, mais si je me déplace avec un comptable dans ma tête, « je suis un comptable errant », c’est un piège terrible. Ce ne sont que des fonctions et non pas qui nous sommes. Quoi que ce soit, toute identification à une fonction vous ramène dans la forme. Pour s’en libérer, c’est une pratique continuelle dans la vie quotidienne.

 

On peut le formuler de façon négative. Ce n’est pas négatif, mais ça peut parfois sembler négatif : se déplacer en tant que personne en particulier, sans être quelqu’un en particulier, simplement être en tant que présence, personne en particulier, juste une présence vivante. Vous n’avez pas besoin d’être quelqu’un en particulier, sauf quand vous vous conformez aux conventions. Quand vous parlez de vous, c’est OK. Vous observez les conventions de ce monde et vous dites : « Je suis médecin, je suis un comptable, ceci, cela », non pas un enseignant spirituel, mais quoi que ce soit.

 

Or, ne pas être quelqu’un en particulier de sorte à demeurer dégagé de l’identité définie que vous portez autrement avec vous. Dans de nombreux cas, cela vous met dans une position envers autrui, soit de supériorité, soit d’infériorité. Si vous avez une identité définie, vous recherchez, vous plaquez aussi une identité sur les autres. C’est une chose horrible. Ce n’est pas seulement que vous créez une prison pour vous-mêmes. Une fois que vous considérez le monde à travers votre identité définie, vous donnez à tout le monde une identité en tant que forme. D’abord, vous vous le faites à vous-mêmes et une fois que vous vous l’êtes fait, vous le faites aussi aux autres.

 

Vous réduisez alors tout autre être à une forme. Et habituellement, parce que tout cela fait partie de l’ego, vous allez essayer de repérer où se trouve cet autre être en tant que forme, comme soit supérieur, soit inférieur à vous. C’est un processus inconscient. « Où est-ce qu’on peut caser cette personne ? ». L’ego recherche toujours à savoir s’il est inférieur ou supérieur. Et si l’ego se sent inférieur, il est mal à l’aise et essaie d’obtenir quelque chose pour réduire l’autre pour que vous puissiez vous sentir… ne serait-ce que faire des commentaires négatifs ou quelque chose du genre.

 

Prenons un exemple d’un niveau très simple : cette autre femme porte une très jolie robe et vous vous sentez rabaissés par cette robe magnifique et très chère. Et vous lui dites : « Oh, cette robe irait bien à ta soeur ! ». L’ego aime faire ces choses inconscientes, parce qu’en rabaissant quelqu’un, il croit qu’il s’est un peu agrandi lui-même. C’est étonnant ! C’est une illusion. C’est tout un système illusoire qui opère.

 

Les commérages… En parlant négativement à propos des autres… À chaque fois que vous dites quelque chose de négatif à propos de quelqu’un qui n’est pas là – c’est une chose très fréquente – vous vous sentez un peu supérieur, parce que vous avez jugé l’autre comme n’étant pas assez bien. Vous vous êtes certainement mis dans une position où vous pouvez juger l’autre, ce qui implique que vous êtes supérieurs moralement ou autres : « Tu sais ce qu’elle a fait ? Elle a fait cela et elle a dit… Comment peut-elle oser ?… ». Elle a toujours tort bien sûr. C’est étonnant ! Ce sont des bêtises, mais pour beaucoup de gens, c’est leur vie, c’est la façon dont ils vivent.

 

Donc, ne soyez personne, pour ainsi dire. Soyez une présence. Ne vous définissez pas, sauf quand c’est absolument nécessaire lorsque vous êtes en interaction avec quelqu’un qui vous demande votre nom par exemple. Bien sûr, vous indiquez votre nom. Votre nom n’est pas un problème tant que vous ne croyez pas qu’il dit qui vous êtes, de même pour les autres formes.

 

La pratique consiste à se défaire peu à peu de la croyance que vous êtes ici en tant qu’une personne et à laisser la personne disparaître à la lumière de la conscience. Et vous avez les deux : il y a la forme, mais vous êtes essentiellement ce qui l’anime, la conscience plus profonde sous-jacente. En vivant en connexion consciente avec cela, vous vivez en connexion consciente avec une intelligence qui est de loin plus grande que tout ce que votre mental pourrait fabriquer.

 

Elle peut utiliser votre mental, mais elle lui inspirera simplement des compréhensions créatrices, des idées créatrices, etc. Elle peut utiliser votre mental ou s’en passer en rayonnant simplement à travers toutes les cellules de votre corps. Vous irradiez une présence paisible, vivante, magnifique. Si votre mental n’est pas suffisamment développé, la conscience universelle peut se dire : « Eh bien, ce mental n’est pas assez développé, je ne vais pas l’utiliser, mais je vais utiliser tout le corps pour propager la paix, l’état de vie, la présence, la guérison pour le monde. Elle utilise tout ce qui est disponible. Si vous êtes un artiste, elle inspire tout à coup votre création artistique ; elle l’investie de pouvoir. C’est magnifique.

 

Dans mon cas, cela n’arrive pas, parce que je ne sais pas dessiner, ni peindre. Simplement, ça n’a pas lieu. Donc, la conscience ne va pas s’écouler dans mes bras, dans mes mains pour que je produise subitement un chef d’oeuvre. Cela n’arrivera pas. Je ne bâtirai pas non plus la théorie du champ unifié qu’Einstein n’a pas pu découvrir, parce que mon mental ne fonctionne pas de cette manière. La physique, les mathématiques… La conscience n’utilisera donc pas mon mental pour faire de moi un nouvel Einstein. La conscience utilise ce qui est là et l’investit de pouvoir. Tout le monde a quelque chose que la conscience utilisera et par quoi elle passera, ne serait-ce que chaque cellule de votre corps. C’est plus qu’assez.

 

Et il n’y a alors personne pour s’attribuer le mérite. Quand quelque chose a été produit, créé, vous vous retirez simplement. Vous n’êtes pas avec « j’ai fait ça », ni à la manière dont s’expriment les gens : « Yeah !… Yeah !… ». Non, vous êtes juste comme ça, parce que vous savez que ce n’est pas « je l’ai fait ». Je l’ai fait, oui, mais non pas « je », le « je » un



19/04/2014
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