Échange entre Eckhart Tolle et Neale Donald Walsch

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Eckhart – Bien, notre invité spécial, c’est quelqu’un dont les livres ont changé la vie d’innombrables personnes partout dans le monde. Il s’appelle Neale Donald Walsch et il est ici pour se joindre à moi ici et maintenant !

Neale – Bonsoir

 

E – Merci beaucoup d’être venu.

N. – Oh, merci de m’accueillir, Je suis complètement amoureux de toi.

 

E. – J’aimerais…. – Je n’ai bien sûr pas besoin… – tout le monde est au courant de ses livres et j’ai aussi vu le film « Conversation avec Dieu » et pour ceux qui ne l’ont pas vu, il raconte fidèlement l’histoire de ta vie à cette période où tu t’es mis à écrire.

N. – Oui.

 

E. – Et c’est un merveilleux film. Maintenant, j’ai envie de te demander, dans un moment, ce qu’est désormais ton message pour le monde. Mais avant, j’aimerais te questionner un peu concernant le processus créatif en toi, en particulier au tout-début, parce que peu de gens sont au courant qu’avant que le premier livre n’arrive à travers toi, Conversation avec Dieu, tu étais sans domicile fixe. Est-ce vrai ?

N. – Oui.

 

E. – Et tu vivais dans une tente. On le voit dans le film. Et c’était une période où toutes les structures autour de toi que la plupart des gens considéreraient comme nécessaires – ils se diraient : « J’ai besoin de sécurité pour écrire ». Et bien sûr, ça n’est pas le cas. Cela t’est arrivé en pleine insécurité, où les structures autour de toi s’étaient effondrées. Je dirais qu’il y a un lien entre cet élan créatif prodigieux, soudainement survenu à travers toi, et l’effondrement antérieur des structures extérieures de ton environnement. Comment vois-tu ça ?

N. – Tu sais, Eckhart, c’est également mon expérience aussi dans le sens où… mais laisse-moi revenir un peu en arrière, s’il te plaît ! Je ne me suis pas assis pour écrire un livre. Je ne cherchais donc pas à vivre des moments de créativité, ni à faire un livre. Ça ne s’est vraiment pas passé ainsi, faire un livre en sachant à l’avance que ce serait un livre, lu par qui que ce soit, jusqu’à l’arrivée du livre n° 3. Les livres qui sont connus sous le nom livres 1 et 2 dans la cosmologie « Conversation avec Dieu » n’ont pas été écrits en sachant à l’avance qu’ils seraient lus par qui que ce soit, ni avec l’intention de les publier. Ce fut un processus de révélation personnelle, de connexion personnelle. Et ce fut également un processus d’expiation personnelle. C’est-à-dire que je lisais moi-même toutes les pensées que j’avais, la façon dont je pensais la vie, parce que le processus de ma conversation avec Dieu a commencé quand j’ai réalisé que rien dans ma vie ne fonctionnait comme je pensais que c’était supposé fonctionner. Ma relation avec mes proches s’effondrait et celle avec les autres, moins proches, le travail de ma vie était pulvérisé. Je ne faisais rien. J’étais à la rue, au chômage et j’avais une fracture du cou.

 

Je dois expliquer ça. J’étais à la rue, parce que j’avais eu un accident de voiture dans lequel je me suis cassé le cou. Très peu de gens réchappent à une fracture du cou et en étant indemnes. J’ai beaucoup de chance d’être toujours en vie et beaucoup de chance de ne pas être paralysé, franchement ! Mais j’ai été l’une des rares personnes à avoir un cou fracturé et à s’en être plus ou moins remis par la suite, sauf que pendant environ 2 ans, je ne pouvais pas faire grand-chose. Je ne pouvais pas lever ça. Je ne pouvais pas lever le bras. Je n’étais pas autorisé à étendre le bras. Je pouvais faire très très peu de choses, parce qu’ils voulaient que je sois très prudent avec mon squelette. Je ne pouvais donc rien faire. Et je me suis retrouvé à la rue, parce que l’assurance sociale m’a refusé tout droit.

 

Et maintenant, me voici finalement assis là. Et j’étais trop fier – je dois dire – pour demander de l’aide aux gens qui m’aimaient. C’était intéressant. J’avais une croyance à cet égard, Je ne voulais pas me montrer mal. Comment aurais-je pu paraître pire que ce que je semblais être? Je ne voulais pas appeler mon père, il se serait précipiter pour m’aider. Mais je ne voulais pas qu’il sache.

 

Je pensais que je m’en sortirais en quelques semaines. Je peux me débrouiller tout seul. Et quelques semaines se sont transformées en quelques mois et quelques mois en un an.
Les deux semaines se sont changées en un an. Et j’étais à la rue demandant aux gens des pièces et des dollars : « Pourrais-tu me donner une pièce ? Pourrais-tu m’aider ? ». Ensuite je suis devenu si mécontent de moi-même. Et j’ai donc commencé à me demander, parce que j’ai finalement trouvé du travail et j’ai quitté la rue, mais c’est là où les choses deviennent intéressantes. Est-ce que je suis trop long ?

 

E. – Non, non, c’est super !

N. – C’était quand j’ai quitté la rue, quand j’ai fini par trouver un travail de week-end comme présentateur à la radio. Je gagnais suffisamment pour quitter la rue. Et alors j’étais à nouveau dans la course, à nouveau dans le jeu de la vie, à nouveau dans la pièce de théâtre. Et c’est ce que je réalisai, la vacuité totale de la vie et je me disait : est-ce là vraiment tout ce qu’il y a ? Est-ce cela où je suis revenu ? Pourquoi faire ? Cela n’avait plus de sens pour moi. J’avais l’impression de me retrouver sur une autre planète. Je ne comprenais pas pourquoi on s’inquiétait. Et je me suis donc réveillé une nuit et je me suis demandé. Qu’est-ce qu’il faut faire pour faire que la vie fonctionne? Que se passe-t-il ici? Que se passe-t-il vraiment ici ? Je me posais les éternelles questions que nous nous posons tous. Pourquoi suis-je ici ? Et qui suis-je ? Vous savez, j’ai vraiment supplié Dieu, ma perception de Dieu. Je mendiais la réponse, comme beaucoup d’entre nous ont fait. Et Dieu a été bon avec moi. Elle m’a dit : « Veux-tu vraiment des réponses à toutes ces questions ou es-tu simplement en train de te décharger ? » J’ai dit : « Vous savez, je veux vraiment les réponses si vous les avez. Donnez-les-moi. Là où j’en suis, je cherche vraiment. Cette voix – j’entendais une voix, Eckhart, par-dessus mon épaule droite. La voix était claire, présente, c’était une voix physique. Ce n’était pas une voix dans ma tête. C’était une voix que j’entendais de façon audible dans la pièce, tout près de moi à droite si bien que je me suis retourné pour voir qui était dans la pièce. Il était 4 h un quart du matin. J’étais réveillé au milieu de la nuit, à faire les cent pas. Je me suis alors assis et j’entendais des choses suffisamment clairement que je me suis dit je vais transcrire. Il se trouve qu’il y avait un petit carnet de notes jauni sur la table en face de moi. Je l’ai pris pour écrire juste ce que j’entendais.

 

E. – C’est drôle. J’écris tout sur des petits papiers jaunis.

N. – Pourquoi est-ce que je ne suis pas surpris ? Bien, et j’ai commencé à poser des questions. Qui suis-je? Qu’est-ce qu’il faut faire pour que la vie fonctionne? Qu’est-ce que je ne comprends pas? Aide-moi! Simplement, aide-moi! Rendez-vous compte, je n’étais pas de la première jeunesse à ce moment-là. J’avais 50 ans. Et j’ai pensé : « Mince alors, ça fait un demi-siècle que je suis ici. Un demi-siècle… Je ne comprends pas ce qui se passe ! Pas du tout ok.

 

Ces informations ont donc commencé à circuler à travers moi. Je me suis mis à écrire. J’ai commencé à poser des questions, parce que ce que j’écrivais… – Je veux dire au passage que la voix est venue s’exprimer dans ma tête. Elle a quitté ce lieu physique et elle est devenue une partie de mon expérience intérieure. Je me suis mis à entendre, je me suis mis à écrire tout ce que j’entendais et bien sûr, ce que j’entendais amenait d’autres questions en moi. Comment est-ce possible ? Je ne comprends pas. On m’a toujours enseigné ceci. On m’a toujours enseigné cela. Comment est-ce possible ? Et je me rappelle ce que j’ai perçu clairement en parlant avec ce que j’appelle ma conceptualisation de Dieu, parce que nous parlions des dix commandements. Je me suis mis à écrire des questions, obtenir des réponses, écrire d’autres questions, des questions tout en écrivant. Et à un certain moment, j’ai demandé : vous savez, je me suis escrimé à vivre une bonne vie. J’ai respecté les règles… – certaines des règles. Peut-être pas toutes les règles, mais j’ai essayé. J’ai vraiment essayé. Et j’ai dit à Dieu. Et j’étais très sincère. J’ai essayé de suivre les dix commandements, la règle d’or et tout le reste. Qu’est-ce qu’il faut de plus ? Dieu dit : « En réalité, Neale, une telle chose que les 10 commandements n’existe pas ». Oh c’était juste les fondements de toute ma vie. Alors, que sont-ils? Et à partir de là, j’ai su que je m’étais connecté à un endroit de savoir supérieur que j’ai appelé Dieu par commodité, mais un endroit de savoir supérieur qui, c’est clair pour moi, réside en chacun de nous tous.

 

Et je veux dire si je puis me le permettre que cela ne réside pas seulement en chacun de nous, mais c’est notre identité à tous, ce que chacun de nous est. Et je me suis assis et me suis dit, mon Dieu je ne suis pas seulement en train d’entendre parler de cela, je suis cela. C’est qui je suis. Et tout le reste, je l’ai fabriqué. J’ai tout fabriqué.

 

Donc, j’ai continué à dialoguer avec cette autre partie en moi que j’appelle désormais Dieu. Je me suis dit : «Un livre en sortira un jour ». Et j’ai juste commencé à écrire une sorte de journal. Toutes les nuits à quatre heures et quart, j’étais réveillé comme si quelqu’un me tirait et me ramenait à cette chose. J’étais dans ma petite chambre d’étudiant que j’ai pu louer après avoir fini par trouver un travail, un travail à mi-temps. Et chaque matin à partir de quatre heures et quart, je me suis mis à écrire de plus en plus et à un moment du dialogue, il fut dit que tout cela deviendrait un livre. Et vous savez, je me suis dit tout de suite : « Tu as raison ». Toi et une centaine d’autres personnes vont te suivre dans tes méandres mentaux et te pousser à publier chez un éditeur qui dira: oui faisons ça tout de suite, ce type est en train de parler à Dieu ! Mais en fait, tu sais quoi, je l’ai envoyé à un éditeur et l’on me demandait souvent, très souvent : « Pourquoi est-ce que tu envoies ton texte à un éditeur si tu n’as pas l’intention qu’il devienne un livre ? » Et je peux dire, Eckhart, je l’ai fait pour me prouver quelque chose, parce que j’ai pensé en fait qu’en vérité, et j’ai pensé, tu sais, ça dit que ça sera un livre. C’est la seule chose mesurable qui a émergé dans tout ce qui a été téléchargé. Tout le reste était conceptuel, théorique par nature. Et voici quelque chose qui pourrait être mesuré, soit ce sera un livre, soit cela n’en sera pas. Et j’ai pensé, tu sais, je vais tester Dieu. Et je l’ai envoyé à un éditeur juste pour voir ce qui allait se passer. Et lâchons prise ! Et assez vite, j’ai été appelé par l’un des éditeurs. Je l’avais envoyé à cinq éditeurs. J’ai reçu des lettres de refus, comme c’était à prévoir, sauf que cette dernière personne qui m’avait adressé une lettre de refus en disant : « Non, vous savez, ce livre ne correspond pas à notre ligne éditoriale ». Je le renvoyai à l’éditeur et lui dis : « Voudriez-vous au moins le lire, parce que je sais qu’il correspond à votre ligne éditoriale car vous éditez des livres comme ça. Je le renvoyai donc à l’éditeur et il l’a regardé une nouvelle fois. En réalité, il l’a regardé pour la première fois. Il l’a regardé et il a dit : « Nous allons le publier ». C’est ce qu’ils ont fait et le livre a en fait été publié rapidement. 7 millions et demi d’exemplaires ont été vendus en 37 langues et il est resté sur cette liste folle du New York times pendant cent trente-sept semaines consécutives. Et désormais, me voici, le type qui est supposé converser avec Dieu.

 

Donc, tu as demandé comment fonctionne le processus créatif. Cela n’a pas été pour moi un processus où je me serais assis pour voir comment créer une série de bestsellers. Pour moi, ce fut une expérience intérieure de mon âme rencontrant mon mental et fusionnant avec mon essence pour devenir un, puis mon mental se donnant simplement la permission de juste la fermer. Je veux dire, littéralement : la fermer! Et faire place nette de sorte que mon âme puisse s’unir à mon mental dans une expression commune et collaborative de qui je suis vraiment et de ce qui est vraiment vrai.

 

E – Oui.

N. – Donc, voilà comment le processus a marché pour moi et je suis sûr – désolé, tu as posé une seconde question, pour obtenir une réponse de 24 minutes, mais voilà comment cela s’est passé.

 

E. – C’est merveilleux, très utile pour tout le monde et très inspirant, parce que, bien sûr, la dimension que tu as décrite est, comme tu l’as dit, en chacune et chacun et fondamentalement, l’être humain fait un avec cette dimension. Il est cela en essence. Une autre question pour toi : Après cela, sens-tu que cette dimension est toujours en toi ? As-tu toujours accès à cela quand tu écris maintenant ?

N. – Je n’écris que si je peux y avoir accès. Ce que j’écris – Bon, j’écris une newsletter, quelques mots sur le blog ou des choses comme ça, mais je n’écris ce genre de matériel que si je peux m’exprimer de cet endroit. Je n’essais pas d’y aller. Je m’efforce – comment dire ça ? La réponse à ta question est : « Oui ! ». Pourquoi est-ce que j’utilise tant de mots ? La réponse à ta question est « oui ». Mais ce que je veux dire – je pense qu’il est possible – j’ai appris qu’il était possible pour moi d’accéder délibérément à cet endroit. Et je pense que tout le monde peut délibérément accéder à cet endroit de vacuité, du rien, cet endroit où la pensée s’estompe et où la sagesse émerge de l’âme. J’emploie des termes que mes conceptualisations me permettent de comprendre. Je vais donc à cet endroit de l’âme et redeviens juste silencieux et sais-tu ce qui m’arrive des fois, Eckhart, en écrivant ? Mes amis autour de moi s’en rendent compte. Je suis assis en train d’écrire de cet endroit et je m’endors complètement au clavier. J’écrivais depuis peut-être 6 ou 7 minutes et j’ai dormi pendant 10 ou 12 minutes. Ensuite, je me réveille et je réalise – ça m’est arrivé l’autre jour – ça m’arrive tout le temps – non pas que l’effort soit si grand, non pas que je sois épuisé, mais parce que je suis complètement en dehors de mon corps, complètement en dehors de ma présence physique, donc complètement dans un autre endroit, complètement ailleurs. Et ensuite je reviens en quelque sorte. Je ne vous suggère pas de le faire en conduisant ou pendant le repas, mais parfois, quand vous êtes seuls, il est possible de… relâchez toute idée que vous avez déjà eue et simplement, allez à cet endroit. Quand il y a une demande. Mais tu sais quoi ? Je veux te poser une question. Laisse-moi juste finir avec ma pensée, ce que je veux dire avec la demande. La demande est : « Cher Dieu, si quelque chose veut venir à travers moi maintenant, veut émerger et se présenter maintenant, je suis ouvert, je l’autorise. Ce n’est pas qu’il faut que cela arrive ; si cela ne se produit pas, c’est OK ! » et je n’écris simplement pas ce matin. Je n’ai pas besoin de le faire. L’élan viendra alors, littéralement une idée, une pensée surgit et je me trouve en train de suivre cette pensée. C’est presque…je pourrais dire comme être mené par le bout du nez. Je n’ai pas de pensées à propos de la pensée. C’est juste une pensée, quelle qu’elle soit ! Je disais à ma chère épouse, quand j’ai fini mon dernier livre « Quand tout change, changez tout ». Je suis monté à l’étage avec elle et je lui ai dit : je n’avais pas idée quand j’ai commencé ça de ce que j’allais dire, pas la moindre idée !

 

E. – Ça me semble être quelque chose de familier !

N. – pas de grandes lignes, je ne savais pas ce qu’il y aurait dans le premier chapitre, ce que serait le deuxième chapitre, avec une progression logique. Non, je n’en avais aucune idée. et ensuite est venu toutes ces choses, le mécanisme du mental, le système de l’âme ce qui m’étonnait au moment où je l’ai vu : « Ouah, qu’est-ce que c’est ? » Bon, OK ! Et cela se révèle de soi-même, cela se révèle de soi-même, cela se révèle de soi-même ! J’ai dû rendre mes 20 ou 30 derniers chèques de royalties. Pour…une confession: je ne l’ai pas fait du tout. Non, je ne l’ai pas fait. J’ai gardé l’argent. Mais j’aurais pratiquement dû le faire, avec ma main, tu sais, de cette façon. Je ne pouvais pas regarder la personne en face. Mais vous savez, il en est ainsi pour tous les cadeaux en vérité. Les cadeaux de la vie viennent à travers nous et non pas de nous-mêmes. Il en va de même pour la joie procurée que ce soit par des royalties ou le sourire d’une personne, ou peu importe ce que c’est. Il me semble que toutes les joies de la vie viennent à nous aussi librement que les cadeaux viennent à travers nous si nous nous permettons simplement d’être portés par le courant et de ne plus entraver le chemin. Enlevez toute pensée qui vous laisse croire que c’est vous qui le faites : « Oh, je suis vraiment un excellent écrivain. Qu’est-ce que c’est ? Et j’ai vraiment une telle pensée, attention ! Je l’avoue, j’ai une telle pensée : « Je suis un grand écrivain et ce sera un grand livre ». Et il se trouve que c’est de la foutaise. Et je peux le jeter.

 

OK, super, j’ai compris ! Mais je veux te poser une question. C’était quoi la question ?

 

E. – Eh bien, très souvent, les questions se dissolvent.

N. – Oui.

 

E. – Soit elles obtiennent une réponse, soit elles se dissolvent.

N. – Je sais ce qu’était la question. Cela m’a pris dix secondes. J’ai longtemps voulu savoir. Ce avec quoi j’ai été une fois en contact. S’il vous plait, excusez-moi. Je dois régler quelque chose. J’ai voulu savoir : quel est le but, si je ne suis pas ce corps – du reste, c’est l’une des premières choses qui m’a été dite dans « Conversation avec Dieu » : tu n’es pas ton corps. Ton corps est quelque chose que tu as et n’est pas quelque chose que tu es. Maintenant, c’est devenu une vieille information, mais il y a 15 ans, c’était complètement nouveau pour moi. OK, je ne suis pas mon corps. Dieu dit ensuite : « Tu n’es pas ton mental ». Ok, je ne suis pas mon corps, je ne suis pas mon mental. Et Dieu dit : « tu n’es même pas ce que tu penses à propos de ton âme. Tu n’es même pas ça. C’est une autre idée que tu as, que tu es ton âme. OK, alors, qui suis-je ? Dieu dit : « N’est-ce pas une question intéressante ? Pourquoi est-ce que tu ne me donnes pas la réponse ? » Et je dis : « Non, non, tu connais la réponse. » Et Dieu dit : « Non, non, tu connais la réponse ». Et je dis à Dieu : « Non, je viens en fait à toi pour que tu me le dises ». Et Dieu dit : « Non non, je viens en fait à toi pour que tu me le dises ». Ce que Dieu me disait est : « La difficulté ici, Neale, est que tu es convaincu que toi et moi sommes séparés, que tu es quelque chose d’autre que moi. Seulement en étant clair que tu n’es rien d’autre que moi ou en comprenant que je n’ai pas ta réponse, tu as ta réponse. Mais tu peux être tout ce que tu choisis d’être. Tu peux avoir tout ce que tu choisis d’avoir. Tu peux faire tout ce que tu choisis de faire. Tel est le miracle et telle est la gloire de la vie ! Tu peux tout créer comme tu le souhaites ». Et j’ai pensé – Ouah ! Mais pourquoi ? Et c’était la question que je posais : si je ne suis rien de tout cela, et toutes ces choses qui m’arrivent, ce monde extérieur, tu sais, les événements, les tragédies de la vie, de la vie en général à l’extérieur et de ma propre vie, pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi cela doit-il être aussi dur ? Pourquoi cela doit-il être aussi difficile ? Qu’est-ce que je fais ici ? Et Dieu dit : « Être moi ». Pour moi, la réponse que j’ai reçue, Eckhart, la réponse à la question éternelle, pourquoi, c’était : « Tu existes dans ta forme présente afin que je me connaisse moi-même, à travers toi et à travers toute la vie. Et j’ai donc compris : l’occasion pour moi était de relâcher mes pensées précédentes à propos de qui je suis et de pourquoi je suis ici, et en fait inventer, décider, si je voulais vraiment être ma conceptualisation de la divinité, à quoi cela ressemblerait-il ? Si je voulais vraiment être à ce moment précis – quand je suis arrivé ici pour te dire bonjour – si j’avais vraiment été qui je voulais être, exprimant ce que je suis vraiment, je viendrais te faire le plus gros des bisous que tu n’a jamais eu. Oserais-je faire ça ? Neale Donald Walsch qui fait un gros poutou à Eckhart Tolle, c’est fou ! Parce que j’ai ce concept, vous savez : tu n’es pas supposé… Mais j’ai pensé, vous savez, je suis arrivé auprès de ce gars, j’ai senti son énergie, j’ai senti ton énergie magnifique, je me suis dit: Tu sais quoi ? Je peux te faire un poutou !

 

E. – Je suis content que tu l’aies fait.

N. – Parce que cela a émergé, pour employer ton vocabulaire. Et c’est vraiment la réponse à la question : pourquoi ? Pourquoi ? De sorte que la vie puisse se connaître elle-même en tant que la vie elle-même à travers le processus de la vie elle-même que vous pouvez démontrer à travers le vécu de votre vie, ce qu’est la vie, et si vous n’aimez pas l’état d’être, changez-le ! Vous êtes libre de le changer. Et c’est la plus grande expérience …….

 

E. – Merci. C’est très inspirant de t’écouter. Donc, même quand tu parles, tu es connecté à ce niveau, cette dimension en toi qui parle à travers toi et c’est une parole inspirée. Cela n’est pas préparé, ça vient simplement.

N. – Oui, excepté quand ça ne l’est pas, comme au petit-déjeuner. C’est le plus grand défi de ma vie d’accéder à ce niveau de conscience dans ma vie quotidienne. Je constate, pour une raison ou pour une autre, que si je parle aux gens, je dirais que si je me présente, si je fais une interview à la télévision ou autres, d’une manière ou d’une autre, je suis capable de m’éloigner de mon besoin de faire bien, d’avoir raison, de paraître correct. Tu sais, d’une certaine manière, je ne lâche pas prise là-dessus en d’autres circonstances. Je ne suis pas sûr de savoir comment le faire mais c’est comme ça. Je me souviens de Matt Lauer du Today Show qui me pose une question étonnante. Il a fait une petite interview avec moi, tu sais et il m’a posé cette question. Ils font toujours ça quand il ne reste plus que 30 secondes. Il dit : « Neale, il nous reste environ 30 secondes, mais pouvez-vous nous dire, si Dieu avait une chose qu’il pourrait dire au monde, qu’est-ce que ce serait ? Pouvez-vous le dire en une phrase ». J’ai dit : « En fait, je peux vous le dire en cinq mots ». « Vraiment », dit-il en se tournant vers la caméra tout sourire : « Mesdames et messieurs, de Neale Donald Walsch, voici le message de Dieu au monde, en cinq mots : « Vous ne m’avez pas compris du tout ». C’est vrai, bien sûr, nous avons beaucoup à en dire, et avec beaucoup de plaisir à explorer, beaucoup à dire. Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ? Où en étais-je avant ça ?

 

Un spectateur – Une question !

N. – Pardon ? Non, j’ai posé la question pourquoi ? Vous vous êtes trompé, sortez. Mais bon !

 

Une spectatrice : la vie au quotidien.

N. – Oui, merci ! La vie au quotidien. Mon défi – d’une certaine manière, quand je suis détaché – je suis plus attaché en privé que je ne le suis en public. Je suis plus attaché au moment du petit-déjeuner avec mes proches, à mon idée, à ce qui devrait être, à qui je suis. Comment peux-tu me dire une pareille chose maintenant ? Est-ce que tu comprends ? Et toutes ces choses – plus attaché que je ne le suis en public. J’ai vraiment une question. Vous aviez raison après tout. Vous pouvez rester. J’ai vraiment une question pour toi. C’est une question terriblement personnelle. Nous pourrons la couper si vous ne la voulez pas au programme. Je veux savoir si – parce que je veux te dire. Et je ne suis pas en train de te raconter des histoires, C’est la vérité pour moi. Tu es pour moi, plus proche de ce que j’ai pu voir sur cette planète, en tant que maître vivant qui comprend – mais qui fait plus que comprendre, parce que pour être franc avec toi, je pense que je comprends, mais la différence que je vois entre toi et moi, pour être franc et totalement transparent – nous comprenons tous les deux et nous pouvons tous les deux le dire vraiment bien, mais il le vit. Moi non ! Sauf quand je le vis ! Ce que j’ai remarqué, je le vis probablement 20 – qui peut dire combien ? Pas suffisamment ! Et quand je suis avec mes proches, ma famille, en privé, je retombe d’une manière ou d’une autre, vous savez, dans mes pensées et j’oublie ce que je suis en train de vous dire ici comme si je ne l’avais même pas dit au point où mes proches me regardent parfois et me disent : « Tu devrais lire tes livres ! ». Et c’est bien mérité, c’est bien mérité ! Je viens donc à toi pour une consultation personnelle. A la télévision. Comment est-ce que je prends ce que je pense être, comment est-ce que je prends ce dont j’ai fait l’expérience, je ne peux même pas dire ce que je pense que je suis, car c’est hors des pensées, c’est en dehors de la pensée. Comment est-ce que je prends l’expérience que j’ai de moi-même, pour nettoyer le canevas de ma vie ? En particulier quand c’est pour moi le plus important ? Au bout du compte, pour être franc, ce qui se passe avec vous n’est pas vraiment important pour moi. Je ne vous reverrai jamais. C’est la vérité ! Mais cette femme assise là, mon épouse, je la vois tous les jours, chaque heure : Pourquoi je ne le vis pas? Alors ?

 

E. – En premier lieu, dans certaines situations, la présence est là complètement en toi et vient à travers toi, comme cela se passe ici. Tu le sais. Dans une telle situation d’enseignement ou quand tu écris, la présence s’anime à travers toi. Il y a ensuite le reste de ta vie. Parfois, elle est là, je suppose, et parfois non. Est-ce juste ou est-ce qu’elle n’est pas là la plupart du temps ?

N. –Je pense qu’elle est là plus souvent qu’avant, mais elle n’est toujours pas là la plupart du temps. Les gens qui me connaissent pourraient le dire. Ils diraient : « Vous pensez que c’est une belle personne, vous devriez travailler pour lui ! ».

 

E. – Donc, tout ce que cela veut dire, c’est que le mental prend encore le pouvoir.

N. – Oui !

 

E. – Et soit tu le relâches dans ta vie quotidienne, ce qui requiert un minimum de conscience : « c’est ce qui se passe juste maintenant, mon mental a pris le pouvoir ! ». Mais je crois que tu as déjà vu ça. Il arrive parfois que tu réalises que ton mental a pris le pouvoir. A ce moment-là, tu peux relâcher ça et inviter la présence dans ta vie. A chaque fois qu’une situation conflictuelle ou toute sorte de souffrance se présente, de l’irritation, de la colère, quoi que ce soit, tu peux l’utiliser comme un réveil venant te dire : « OH, quelque chose se passe ici ! ». Je dis parfois, c’est un réveil qui vous dit : « J’ai perdu le moment présent. Je ne suis pas présent à l’instant ». En d’autres termes, tu es pris dans ton mental. Tu peux donc utiliser toute situation conflictuelle et dès l’instant où tu la remarques, tu peux réinviter la présence dans ta vie et la vigilance revient immédiatement. C’est une mort volontaire. Si tu ne le fais pas, il te faut plus de souffrance pour que cela se produise alors.

N. – Oui !

 

E. – Mais si tu lâches prise volontairement – parce que tu sais comment ça marche ! Tu sais comment ça marche, parce que tu as l’expérience de ce que tu fais dans une situation telle que celle-ci. Il y a cette complète ouverture. Tu n’es pas identifié avec le vieux mental. Ton mental est seulement un serviteur de la conscience plus profonde pendant que tu nous parles. C’est magnifique. Tu n’es pas ici – tu ne protèges pas ton ego, ce qui est une chose merveilleuse, parce qu’il y a énormément plus ici qui parle à travers toi que l’ego limité qui se manifeste dans ta vie quotidienne. Donc, alors que tu es assis ici, l’ego n’est pas actif, sinon tu devrais cacher le fait que tu ne le vives pas dans ta vie quotidienne. Mais quelque chose de beaucoup plus grand que l’ego parle à travers toi en ce moment.

N. –Tu crois qu’il va perdre l’opportunité qu’il a de parler à Eckhart Tolle de cela, tu es fou.

 

E. – Sois davantage intéressé par ton état intérieur en toutes circonstances que par ce qui se passe au niveau de la situation extérieure : « Que se passe-t-il en moi en cet instant ? Quel est mon état intérieur à ce moment ? » C’est toujours le principal. Traiter les situations extérieures, quoi qui se passe, ce qui résulte de telle ou telle situation, cette personne est d’accord avec moi ou n’est pas d’accord avec moi, toutes ces choses sont secondaires. Si tu peux ramener ton attention principalement sur ce qui se passe en toi en tel instant précis – rien n’est plus important que ton état de conscience maintenant. Ce n’est pas le monde extérieur ; il n’est jamais plus important que ton état de conscience. Mais on en perd le sens et l’on croit que certaines situations extérieures sont plus importantes que sa conscience, son état de conscience.

N. – Oui.

 

E. – Ce n’est pas le cas. C’est une illusion. Mais le monde est là pour nous forcer à y croire, parce qu’il est très attrayant – chaque situation.

N. – Je pense que j’en ai trouvé la raison. Tu sais, quand tu dis des choses comme le monde est là pour nous séduire, le mental pensant – et Dieu merci il a un certain but dans notre vie – le mental pensant dit : « Pourquoi ? Pourquoi Dieu, s’il y a un Dieu ou pourquoi la vie créerait un monde qui est très attrayant et qui nous force constamment d’instant en instant à penser que nous sommes nos pensées et d’y entrer ? Ce que j’ai compris quand j’ai posé cette question à Dieu et ce avec quoi j’ai été reconnecté il y a un instant quand tu as parlé à propos du réveil. Cela ne serait-il pas intéressant ? Voici ma théorie, mon point de vue : Le monde crée en fait ces moments de séduction – tu sais quoi, il faut qu’on écrive un livre ensemble intitulé « Moments de séduction ».

 

E. – Tu viens toujours avec des titres extraordinaires !

N. – Non. Donc, je pense que le monde crée ces moments de séduction précisément pour nous fournir un environnement contextuel dans lequel nous pouvons faire l’expérience de nous-mêmes au niveau suivant le plus élevé pour exprimer notre compréhension et notre conscience de qui nous sommes dans la version suivante la plus prestigieuse, de la plus grande idée que nous avons jamais eue à ce sujet. Et ce que je remarque, que oui pour être vraiment honnête avec toi, le nombre de fois que c’est vrai pour moi dans ma vie personnelle sont devenues de plus en plus rares, mais elles se font plus intenses et défiantes. Personne n’a observé ça dans sa vie ? Qu’elles deviennent plus défiantes et plus intenses, même si elles peuvent se faire plus rares, parce que nous, nous élevons notre niveau de conscience et le monde crée un environnement contextuel qui dit : « Tu veux nous montrer ce stade suivant de qui tu es, regarde ça ! ». Voici une personne qui marche dans le couloir qui va vraiment vous défier. Si c’est ça celui que vous imaginez être. Non pas pour nous compliquer la vie, mais pour nous la simplifier, pour nous offrir la prochaine occasion où Dieu démontre qui et ce qui est vraiment en nous, à travers nous et en tant que nous. Voilà ma pensée à ce sujet, merci ! Parce que le réveil – quand tu as dit que c’est un réveil qui sonne, Je me suis rappelé que c’était vrai. Bien sûr, c’est simplement la vie qui réveille la vie à la vie elle-même et qui nous tire du rêve. OK !

 

E. – La conscience a répondu.

N. – Oui, c’est ça. Donc, maintenant, j’ai fait ce que je suis venu faire ici.

 

E. Faisons un moment de silence.



29/04/2014
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