Agression sexuelle, sottise humaine et prière

 

En moyenne, on estime le nombre d’agressions sexuelles à 1000 pour 1 million d’habitants et par jour. Certains chercheurs estiment que ce chiffre serait 40 fois plus élevé. On peut donc estimer qu’entre 7 et 140 millions d’agressions sexuelles ont lieu chaque jour dans le monde, soit entre 2,5 milliards et 100 milliards chaque année.

 

Pour le psychologue et écrivain Alexandre Bez, le violeur retire de l’acte un plaisir trouvant son origine dans une « perversion sexuelle », dont les sentiments tendent vers la colère, la sensation de pouvoir et un sadisme impératif. En violentant sexuellement une femme, l’individu détruit l’existence de sa victime, lui occasionnant divers préjudices tels que : l’absence de concentration, des troubles liés à l’angoisse, l’insomnie, des troubles alimentaires, des pertes de mémoire (ce qui permet de ne pas revivre le traumatisme), des phénomènes d’exclusion sociale, et de possibles tentatives de suicide (1).

 

L’incident récent survenu au cœur de la ville de Rio de Janeiro, où une adolescente de 16 ans fut sexuellement violée par plus d’une trentaine d’hommes, lors d’un viol collectif, a entraîné de vives protestations et manifestations au Brésil, dont la presse internationale s’est fait l’écho. Il est évidemment désolant que de tels événements soient repris dans la presse du monde entier. Comment se fait-il qu’au 21ème siècle des événements d’une telle nature aient encore lieu ? Parmi les aberrations morales existantes, surtout dans le domaine de la sexualité, une des plus néfastes est, sans nul doute, l’union charnelle forcée, imposée par la force physique ou morale (psychologique). Traditionnellement, là où règne le trafic d’armes et de drogues, le viol d’une femme, qu’elle soit jeune ou même préadolescente, alors que son corps change pour la rendre nubile, c’est une pratique connue et, du point de vue des marginaux trafiquants et proxénètes, c’est une pratique absolument nécessaire pour les conduire à la prostitution.

 

La violence sexuelle est le fruit pourri de l’animalité humaine. La meilleure manière de rendre une société plus juste et altruiste, c’est d’éduquer les jeunes générations. Cependant, on n’a jamais autant rechercher le «plaisir sexuel» qu’à l’époque présente. Nombre de jeunes ne cessent de changer de partenaires, et nombre de couples plongent dans les aventures extraconjugales. Alors, l’être humain a-t-il besoin d’autant de «plaisir sexuel» ? Est-ce qu’un tel «plaisir» serait de l’amour ? Bien sûr que non, car la manifestation de l’instinct sexuel est un phénomène mécanique et biologique d’attraction magnétique, alors que l’amour est un sublime désir. Le sexe n’est qu’un instrument des sensations. Lorsque la sexualité est enrichie par les émotions éminentes de l’amour, l’être s’illumine. Par contre, sans ce nettoyage de cette charge érotique, cela afflige sa réflexion et cristallise son émotion.

 

Est-ce que lorsqu’elle subit un acte de violence sexuelle, une victime s’acquitte moralement d’une dette passée ? Evidemment que non ! Car toutes les tribulations auxquelles nous sommes confronté dans la vie n’ont pas nécessairement été prévue ou choisie par nous. Le choix se résume au type d’épreuve. D’ailleurs, l’esprit de vérité nous avertit : « Si l'Esprit a voulu naître parmi des malfaiteurs, par exemple, il savait à quels entraînements il s'exposait, mais non chacun des actes qu'il accomplirait ; ces actes sont l'effet de sa volonté ou de son libre arbitre » (Livre des Esprits, A. Kardec, q. 259). Le viol ne fait donc pas partie d’une programmation réincarnatoire. Par contre, lorsque cela se produit, la victime et son agresseur sont soumises aux lois de Dieu, et sont sujettes à l’appréciation spirituelle de l’incident qui conduit la victime à devoir affronter l’épreuve avec bravoure et patience, l’amenant à une évolution spirituelle alors que, pour le violeur, une douloureuse route de réparation de sa faute l’attend, qui inclut le pardon de la victime pour l’aider à parvenir au dépassement de ses déficiences morales.

 

Et nous qui nous insurgeons lorsque nous apprenons des cas de viols, appelant à une justice « vengeresse », il faut nous souvenir que rien ne résiste aux desseins de la Loi du Créateur, et avant de nous transformer en juge implacable vis-à-vis des criminels, il nous faudra nous souvenir du message que Jésus adressa à ceux qui condamnaient la femme adultère : « qu’ils lui jettent la première pierre ». Il est donc important que la prière inclut celle en faveur des criminels, afin que ces derniers puissent sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent, qu’ils puissent réfléchir à leurs crimes, et qu’ils puissent vouloir eux-mêmes disposer d’une nouvelle opportunité de repentir, de réparation et d’expiation, en vue de leur progrès spirituel.

 

Face à ces panoramas dantesques, sur lesquels les contrastes de la vie sociale pèsent, au regard aux diverses cultures terrestres, Dieu n’a naturellement pas abdiqué sa direction du monde. Il y a un ordre des choses et nous ne sommes pas abandonnés par le Gouverneur de la Terre et par les Ouvriers divins de la spiritualité qui accompagnent chaque événement et qui offrent toujours une opportunité de s’améliorer à celui qui violent les lois, et qui offrent leur aide à celui qui souffre de l’action perverse des criminels.

 

C’est l’occasion de faire silence et d’observer la miséricorde du Créateur, étant donné qu’ainsi nous contribuerons à l’œuvre majeure de l’Evangile.

 

Jorge HESSEN

Le 3 juin 2016

Source : A luz na mente, revista online

Traduction : J.E.

Bibliographie :

 

1) http://www.msn.com/pt-br/saude/medicina/psic%c3%b3logo-fala-dos-traumas-sofridos-por-v%c3%adtimas-de-estupro/ar-BBtEych?li=AAggPNl&ocid=UE07DHP

2) Livre des Esprits, Allan Kardec, q. 259



21/06/2016
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